Edito IV, le Dessus du Panier

C’est dans l’air du temps en ce moment : les médias suisses ont les yeux rivés sur le Vaudois Thabo (Patrick) Sefolosha. «24 heures» – qui couvre régulièrement le basket suisse et local – a consacré son point fort de lundi dernier au basketteur veveysan. «Le Matin» orange a également parlé du joueur suisse à plusieurs reprises.

Même «Le Temps» – plutôt frileux au basket en général – a publié un article relativement grand jeudi passé à la suite des 11 points réalisés par Thabo Sefolosha lors du match Chicago Bulls – Miami Heat. Avec interventions de Jon Ferguson à l’appui, présenté comme le «Pape» du basket suisse. J’avais lu une interview dans laquelle il ambitionnait autrefois d’être Jésus, voilà peut-être une première étape de franchie. Fin de la parenthèse. On peut bientôt s’attendre à ce que la TSR accorde plus de 35 secondes au basket. Je demande tout de suite un temps mort afin d’apporter quelques commentaires à cet engouement impromptu. En effet, je dois avouer avoir un peu de peine avec cette attitude de s’enthousiasmer d’un seul coup, alors même que cela fait plusieurs années que Thabo est un joueur remarquable et remarqué. Auparavant, il a évolué dans des clubs européens de premier rang, avec des chiffres plutôt séduisants. Puis, j’appréhende cette manière bien suisse de s’enorgueillir pour quelque chose de si lointain, qui ne nous appartient pas en définitive. Que ce soit en distance ou en ressemblance, la NBA, c’est une autre planète, qui n’a rien à voir avec notre basketball suisse. Sauf si tu es abonné à CanalSat, tu ne verras certainement jamais un match de NBA en entier. C’est donc par procuration qu’on se met à aimer Thabo Sefolosha. C’est cette excitation soudaine pour ce joueur (admirable) qui me gêne, alors qu’en Suisse le basket intéresse à tout casser 0,5 % de la population, loin derrière le football, le hockey, le ski, le cyclisme, la pétanque, le curling, les fléchettes etc…

Je pourrais très bien prendre un billet d’avion pour Chicago afin de rencontrer Thabo, mais cela sera pour plus tard. Pour l’instant, je préfère plutôt défendre nos jeunes qui foulent les parquets ici et qui restent dans l’ombre. Depuis le début de la saison, j’ai fait le tour de quelques salles, j’ai lu les statistiques et quelques noms se profilent. Au marquage, Jules Aw, Gino Lanisse et Nicolas Porchet présentent des résultats époustouflants. Harold Mrazek tient le haut de l’affiche dans tous les domaines : points marqués, rebonds, assists et lancers-francs. Ailleurs, Nikola Dacevic, Gino Lanisse (encore lui) et Hugues Jannel rebondissent bien. Hors statistiques, ils sont nombreux à posséder un réel talent dans ce beau sport. C’est vrai que ce rêve américain, aux possibilités infinies, est attrayant. C’est vrai que c’est le seul pays au monde où l’on peut devenir gouverneur avec un accent autrichien désagréable et une carrière de films niais. C’est encore plus vrai que c’est le pays de la démesure. Et justement, dans le pays de la démesure, Thabo a tout intérêt à passer la mesure et à prendre de l’envergure, physiquement et mentalement. De notre côté, en Suisse, ne tombons pas dans les excès et apprenons déjà à apprécier ce nous avons à portée de main, notre basketball local.

Écrit par Anthony Reymond

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2 Commentaires

  1. Thabo est un super joueur, et comme nimporte quel basketteur il a plein de chose a apprendre, surtout en NBA. Maintenant quil est là-bas les choses vont bouger, le basket va peut-être enfin devenir plus populaire en suisse. 😉

  2. Thabo, je ma appele Marilia Giller, je suis pianist bresilienne je ete amis de votre pere, quand on habetez em Montreux.
    Jaí un foto de un jeux au cote de Vevey au Lac Leman, de Toi, ton frere Komotso(?) ton pere Patrick, mon Ex Paulo (sax man)e mon petits enfants Ian e Allan, Je me suis vraiment heurese de voir ta carriére « estelar ». Congratulations de votres amis du Bresil.
    Marilia GIller

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