Edito V, le Dessus du Panier

Désolé ami lecteur. J’ai dû m’absenter du côté de l’Asie. Un petit saut de puce de deux nuits à Shanghai et pour la troisième fois de l’année à Bangkok. J’encourage tous les jeunes à se rendre en Asie, c’est là-bas que les choses se passent en ce moment et c’est vraiment excitant !

Duel USA – Chine sur fond de déséquilibre entre dollar et renmimbi, de yin s’opposant au yang ou de déchéance contre exubérance ? Rien de tout ça, j’adore la politique et l’économie, mais il s’agit bien de sport ! La Chine n’a pas fait poids face aux USA lors des derniers Mondiaux au Japon. Pas surprenant. Néanmoins, le monde évolue : économiquement, on prédit que la Chine double les USA dans quelques années. En basketball, cela ne m’étonnerait pas de voir l’Empire du Milieu dans le haut des classements. On ne peut pas ignorer la Chine. De retour de Shanghai, j’ai pu constater un réel engouement pour le basketball de la part des Chinois. On estime qu’ils sont 300 millions à aimer le basketball et que dans la tranche masculine 15-24 ans, 75% (!) sont passionnés de basketball. Les mentors de la NBA ont déjà visité la Chine avec l’optique d’attirer de nouveaux supporters et ainsi générer plus de profits, cette expansion vers d’autres horizons étant nécessaire à une NBA de plus en plus internationale. Mais c’est surtout la Chine qui bénéficiera beaucoup de l’expérience de la NBA pour donner une expansion à son basketball. En finalité, c’est le développement du basketball dans le monde qui pourrait connaître un réel élan.

Un célèbre joueur crée un lien réel entre USA et Chine : Yao Ming. Tu ne le connais pas ? Permets-moi de le présenter en quelques lignes. Sa destinée commence dans la petite ville de Shanghai en 1980, où les rizières font encore partie du paysage. Le garçon grandit très vite, alors son papa – ancien basketteur – l’envoie jouer à la balle orange. Fin des années 90, Shanghai s’affirme comme la capitale économique de la Chine et l’on voit haut, très haut. Ming joue alors aux Shanghai Sharks, mais n’a pas les dents longues pour autant. Ses quelque 150 euros de salaire lui suffisent. Il est même plutôt naïf et quand il est remarqué par un représentant de Nike pour jouer aux USA, il ne comprend pas pourquoi. En 2002, les gratte-ciels continuent de pousser à Shanghai et l’on voit toujours plus haut. Ming est champion avec son équipe, mais part tenter sa chance chez l’Oncle Sam. Les Houston Rockets voient ainsi débarquer un géant de 2,26 mètres, récemment drafté en première place par la NBA. Là-bas, les succès s’accumulent pour le pivot, les millions aussi. Egal à lui-même, Ming ne s’intéresse guère à ce pactole et veille à distribuer assez d’argent à diverses oeuvres et associations sportives chinoises, histoire de veiller «aux bonnes relations». Comme un vase Ming, l’homme est fragile, un géant aux pieds d’argile, sa taille est tantôt avantage et désavantage. Il est ainsi absent lors de nombreux matches. Il n’en demeure pas moins une véritable icône dans son pays natal et reçoit le 1er mai 2005 le titre de «travailleur modèle» par le gouvernement chinois. Révolution culturelle ? Les posters géants du joueur s’affichent fièrement contre les murs alors que Mao s’efface. L’équipe de Houston, elle, sourit quand le joueur de 26 ans prolonge son contrat de 5 ans. Certes, il coûte cher maintenant, mais les Rockets ont leur arme fatale en la personne de Yao Ming. En 2006, Shanghai flirte avec les cieux, Yao Ming lui atteint les sommets à la lecture de ses statistiques et commence à faire de l’ombre à Shaq’. Est-ce le début de la dynastie Ming ? Je lui souhaite de durer et de marquer autant que la dynastie impériale du même nom. Comment qualifier un joueur comme Ming ? Simplement en disant que c’est un grand joueur.

Écrit par Anthony Reymond

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