Les priorités du LS convalescent

Ouf, il était temps que ce premier tour s’achève. En six mois, le club de la Pontaise a chuté lourdement. Repris en main par le jeune entraîneur Isabella, Lausanne a montré de belles choses. Mais le malade n’est pas guéri pour autant. Petit survol des priorités en vue d’une guérison.

Quand on y pense, à quelques journées du terme de la saison passée, LS était toujours en course pour une promotion. A quelque part, ça fait quand même un peu mal… Depuis, LS a chuté, et lourdement. La descente aux enfers a commencé avec Geiger et notamment cette fameuse défaite à la Praille qui aura laissé bien des traces. Après avoir mené 3-0 face aux Grenat, l’équipe prend l’eau. Après avoir été flamboyante, elle se désunit. Après avoir fait preuve de solidarité et d’unité, il n’y a plus d’équipe sur le terrain, mais onze individualités perdues au milieu de cette vaste étendue verte. Plus rien n’y fera, LS perdra le match 4-3. Et la longue série de points perdus commencera.

Le problème du mental

Voici donc le syndrome du LS cette saison. Un aspect, un seul, est au cœur de ses problèmes : le mental. Tout au long de la saison, le club de la Pontaise, fragile, a laissé filé des points bêtement. Des erreurs ? Des cadeaux ? Non, ce qui est en cause, c’est le mental. Et rien d’autre.
Car comme répété souvent cette saison, il y a de la qualité dans ce groupe, même s’il est certain que ce n’est pas la Seleçao. De la qualité, des jeunes qui en veulent, des étrangers qui ont tout à prouver. Bien sûr, le départ des expérimentés Chappi et Isabella n’a pas été comblé ; bien sûr, le départ d’Eudis à Zurich a fait très mal au potentiel offensif de l’équipe ; bien sûr, sans leader, la tâche était difficile.


Photo © Pascal Muller

Mais le LS est tout de même parvenu à faire de belles choses. Et pas qu’une. Mais à chaque fois, le problème du mental a refait surface en fin de match. Le match de dimanche face à Bellinzone était symptomatique. Sans être génial mais avec une combativité à toute épreuve, LS joue bien. Mieux, il met trois buts à une des défenses les plus imperméables de la Challenge League, il mène alors 3-1. On se dit que la partie est gagnée. C’était sans compter avec le mental déficient de l’équipe. Favre en premier, bizarrement, passe au travers de son match. Et offre en cadeau un point à Bellinzone qui n’en espérait pas tant.
Mais accuser tel ou tel joueur ne mène à rien. Non, le problème est bien plus profond. C’est toute l’équipe qui, mentalement, est très fragile. C’est bien simple : à chaque incursion de l’équipe adverse dans les 20 derniers mètres lausannois, on se dit que la défense va craquer et encaisser un but.

Deux priorités

Dès lors, deux priorités s’imposent pour pouvoir exploiter enfin tout le potentiel qu’il y a dans cette équipe qui mérite mieux que la dixième place actuelle (juste devant Baulmes, sabrons le champagne !). Premièrement, il faut à tout prix se donner une base sur laquelle travailler et il n’y a pas besoin de s’appeler Mourinho ou Capello – qui n’est d’ailleurs pas libre pour venir au LS, dixit Garbani – pour comprendre qu’une bonne équipe se construit d’abord sur des bases défensives solides. Et pas autre chose. Faible sur les côtés de sa défense, LS a besoin de retrouver une assise défensive à toute épreuve. Donc la première priorité, c’est un ou deux renforts défensifs et surtout retrouver une solidité derrière qui puisse permettre de gérer les situations chaudes. Car pour l’instant, les joueurs lausannois, comme Geiger d’ailleurs, ne supportent pas la pression.
Deuxièmement, pour parvenir également à gérer les situations délicates, le club de la Pontaise a besoin de deux meneurs. D’une part, un leader dans les tribunes, à la tête du club, qui soit prêt à s’investir tant financièrement qu’au niveau de son temps. Un homme charismatique capable de faire bouger les choses. D’autre part, un leader sur le terrain, un meneur d’hommes, qui sache resserrer les rangs quand l’équipe est en difficulté. Un capitaine, un vrai.
En améliorant ces deux points, Lausanne a de fortes chances pour lorgner vers les sommets et quitter enfin ce ventre mou du classement. Mais s’il continue comme ça, il est fort probable que la Pontaise reste aussi déserte pour bien longtemps encore…

Écrit par Benjamin Corbaz

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