Zurbriggen, le prince du piquet

Il était une fois un gentil garçon qui venait d’une bonne famille valaisanne. Dans cette famille, tout le monde s’aimait les uns les autres d’un amour très chrétien. Le sexe y était tabou et même quand maman jouissait, elle ne faisait pas de bruit de peur de déranger le Tout-Puissant.

Le petit Silvan, lui, avait bien des envies sexuelles mais, pour son plus grand malheur, il n’y avait pas droit. C’était uniquement pour les grandes personnes. Pas le choix, il devait les réprimer. Du coup, il jeta son dévolu sur le sport. Et pas n’importe lequel : le ski, le sport que l’on peut pratiquer en montagne, seul, en communion avec la nature. Car le gros avantage, c’est que l’on peut s’arrêter n’importe où. Que ce soit pour un arrêt pipi ou pour se dégourdir la spatule…Le petit Silvan était donc ce week-end en Italie. Comme souvent, les résultats n’étaient pas à la hauteur de ses espérances. Comme souvent, il a donc eu une envie subite de s’aérer le pompon. Se retrouver loin du monde. Dans la forêt. Seul avec son gourdin. Le yéti dans la montagne n’avait qu’à bien se tenir.
Le petit Silvan sortit donc du bistrot. Avec ses potes Didier, ils avaient bu des verres. Ah les Valaisans, ils savent faire la fête. Mais il avait tout à coup ressenti le besoin d’être seul. Il prit le tire-fesses, la perche bien calée entre les deux jambes. Monter, plus haut, dans la montagne. Il vit une lumière. Une écurie, le lieu idéal pour se vider de son trop plein.

Le petit Silvan approcha de l’écurie. Des chevaux, partout. Le besoin se faisait plus pressant. Vite, faire vite. Pas le temps d’enlever ses moufles à 500 balles. Il fallait faire vite. Poser les lattes. Poser les bâtons. Ca urgeait. Ouvrir la braguette. Vite. Sortir son infâme bâton. Le corps en ébullition, la pression se faisait de plus en plus forte. «Change pas de main, mon p’tit», se disait Silvan. Et enfin, après de longues minutes d’attente, la libération. L’explosion. Le feu d’artifice. Et sur soi, un sentiment de victoire.
Mais derrière le sapin, le père Noël veille. Le regard aiguisé, il prend son natel dernier cri et alerte les autorités. Le pervers de la montagne aurait encore frappé.
Démasqué, le père fouettard du ski suisse apparaît le lendemain devant la presse. Il bredouille. Que ça lui serve de leçon. A l’avenir, il aurait avantage à mieux se tenir. Ou à mieux la tenir.

Écrit par Benjamin Corbaz

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