Ligue 1 : 18ème journée, pffffff…

Comment faire dérailler le TGV lyonnais ? Chaque fois que le SV Lyon (*) se déplace sur les terres de son néo-dauphin potentiellement intéressant, il l’écrase (4-0 à Lens après avoir explosé l’OM 4-1). Chaque fois que le RC Lyon est en danger, il s’en sort dans les cinq dernières minutes grâce à des buts de raccroc. Chaque fois que le CP Lyon est déstabilisé par des blessures, il trouve la parade de façon magistrale (souvent) ou chanceuse (des fois).

Mais revenons plutôt sur ce qui fait que l’AS Lyon domine à ce point le championnat et est en passe de remporter le titre une sixième fois consécutive, ce qui n’a jamais été fait dans toute l’histoire des grands championnats européens !  Ben oui, vous voulez parler de quoi sinon ? De la victoire de l’ogre nancéen sur un OM qui fait une saison «parisienne» (départ en fanfare, effondrement en novembre-décembre), de Sedan qui bat Lille (youpiiiie !), de Monaco qui se révolte et se balade contre Valenciennes (géniaaaaal !), des vieux 0-0 entre Nantes et Bordeaux ou entre le PSG face à Nice (0 mort, 0 blessé partout, match nul) ou du match au sommet qui a passionné la planète football entre Auxerre et Lorient (tiens, d’ailleurs Gignac a encore marqué) ?
Les dirigeants : Jean-Robert Aulas (**) a su garder une ligne de conduite. Il a repris le club en D2 il y a une quinzaine d’années. Jamais de bouleversement, jamais de révolution ni de gros clash. Une gestion saine et par palier qui a amené le club à hauteur des plus grandes équipes françaises de tous les temps (pour l’Europe, on attendra). Secondé par Bernard Lacombe, coaché par Houiller et assuré d’un staff de haut niveau (Joël Bats, etc), il a l’entourage le plus performant de l’Hexagone.

L’effectif : il ne compte quasiment que des internationaux, les autres sont internationaux juniors ou pas loin de leur sélection respective. Avec un effectif énorme de 23-24 joueurs qui seraient titulaires n’importe où ailleurs dans le pays, et une rotation de l’effectif qui gère les égos de certaines «stars» (ou en tout cas rémunérées de telle manière) comme Källstrom ou Diarra, utilisés avec parcimonie, mais pas mécontents de leurs sorts, les résultats aidant à la gestion des ressources humaines.
Ne manque encore que l’aura européenne pour pouvoir attirer des grands noms, dernier étage toujours pas franchi par le club. Les récents refus de Joaquin, Oliveira, Torres, Trézéguet, Cissé, Drogba et j’en passe, restant en travers de la gorge de l’omnipotent président lyonnais.

La Ligue : dans le passé, Jean-Michou Aulas a eu le président de la Ligue Frédéric Thiriez comme avocat personnel. Jean-Mouloud fait également partie de quantité de commissions, a un rôle de vice-président dans la poche. Il a su tisser son réseau de telle manière qu’une décision ou un jugement ne lui seront jamais défavorables.
Des exemples ? L’entrée en bourse des clubs de foot. Chose toujours rejetée par le Ministre des Sports, Jean-François Lamour lui-même, il lui passa par dessus pour obtenir ce qu’il voulait à Bruxelles. Lorsque son club comptait cinq extra communautaires (maximum autorisé en L1) et qu’un de ceux-ci, Giovanni Elber en l’occurrence, vint à se blesser, il obtint de la Ligue une dérogation pour en engager un sixième ! Des détails me direz-vous? Parfaitement vous rétorquerai-je ! Mais ne dit-on pas que le football moderne ne se joue plus que sur des petits détails ? J’y viens…
Les arbitres : actuellement, l’arbitrage français, n’en déplaise à Christian Constantin, est le plus faible au niveau européen. Gangrené en plus par des querelles de clocher et de personnes, il navigue à vue sans que personne n’y mette de l’ordre. Critiqués, voire même incendiés à chaque journée de championnat, les arbitres se rebellent comme ils peuvent en retardant les matches de dix minutes en signe de protestation, ou tentent de déplacer le débat en inventant des règles franco-françaises, telles que la «tolérance-zéro» dans les surfaces de réparation ou la règle de l’avantage qui ressemble plus aux pénalités différées du hockey sur glace qu’à la règle de la FIFA.
Dans un tel climat, il est tellement plus facile de siffler pour le «gros». De petites décisions comme hier à Lens où François Clerc se prend les pieds dans le tapis tout seul. L’arbitre lui donne la touche, puis siffle le coup franc le plus ridicule de ses dix dernières années, à égalité avec les trente-huit derniers plongeons de Cristiano Ronaldo, et Lyon s’échappe irrémédiablement en mettant le 2-0. Encore des détails, mais pour ceux qui se souviennent d’un certain Bordeaux – Lyon décisif la saison dernière, l’ardoise commence à être méchamment blanchie ! Je vous propose donc de découvrir le courroux qui s’installe en France à ce propos à travers ce lien : www.footequitable.com Ce rapide survol ne contient pas les complexes que nourrissent aujourd’hui tous les autres clubs face à l’ogre lyonnais ; c’est sûrement là leur plus grande force à l’heure actuelle !

Vite fait, la tournée des dernières nouvelles du front. On commence par la signature de Barthez à Nantes. Fabien n’ayant jamais goûté à son statut de néo-retraité, il choisit un club qui a passé 44 saisons consécutives en L1 pour un énième challenge, et tenter de reprendre la place de Coupet chez les Bleus, histoire de voir l’homme aux mèches de feu s’énerver encore un peu plus contre Domenech. Il y a aussi la rumeur de la vente de l’OM par RLD, qui envoie également l’ex-sélectionneur de l’Angleterre Sven-Goran Eriksson sur la Canebière. Ou encore l’imminence de la signature de Marcello Gallardo à Paris…
Pour terminer et se rendre compte de la médiocrité de ce cru de L1 06-07, voici le titre d’une dépêche AFP de ce jour : «Coupe de France (32èmes de finale): Nancy – Lens et Saint-Etienne – Sochaux, chocs au sommet»…
(*) La Ligue 1 ne pouvant compter qu’un seul club dit «Olympique», tu ne liras dans cette rubrique que FC Lyon pour désigner le club rhodanien. Des variantes sarcastiques telles que ASPPT Lyon, RC Lyon ou encore CP Lyon sont par contre toujours possibles.
(**) Pour des raisons hygiéniques et mentales inhérentes à ton chroniqueur adoré, les noms du président du FC Lyon ne seront pas prononcés dans ces colonnes. Tu trouveras par contre une bonne dose d’homonymes. Jean-Robert, Jean-Mouloud, Jean-Louison ou encore Jean-Abdelkader Aulas le remplaceront au fil des semaines et de ses pérégrinations.

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