Du rugby… et du business à St-Denis !

Samedi soir au Stade de France, 80’000 spectateurs. La grand-messe du rugby français oppose les deux «Stade», grands dominateurs du Top-14. Le sommet du sport-spectacle en France a de nouveau réuni tous les suffrages et Max Guazzini – patron de NRJ – s’en frotte les mains et se remplit le porte-monnaie.

Ce match fait grincer des dents du côté de l’Hexagone. Le club de Paris encaissant un bénéfice de plus d’un million d’euros à chaque rencontre organisée dans l’enceinte de St-Denis. Avec cette manne, le Stade Français peut se payer les meilleurs joueurs français et internationaux, c’est le principe du cercle vertueux qu’a su mettre en place l’excellent et visionnaire Max Guazzini.Le patron idéaliste de NRJ a réinventé le rugby en France. Depuis que ce sport est passé, il y a une dizaine d’années, dans l’ère du professionnalisme il innove chaque année. Le célèbre calendrier des joueurs nus fut un de ses premiers tour de force, depuis il ne cesse d’innover et de donner des idées à l’ensemble de l’Europe de cette discipline. L’année passé, c’était le maillot rose qu’il osa faire arborer à ses joueurs, lors d’un déplacement difficile à Perpignan, terre ancestrale du jeu à XV. Ce fut pris pour une provocation, mais depuis de nombreux clubs l’ont copié. Même au football où Sochaux, Toulouse ou encore Nancy ont tenté ce coup marketing avec succès. Ces maillots roses s’arrachent !

Bref, tous les spectateurs sont conviés au stade plus d’une heure avant le coup d’envoi. Démonstration de trampoline, de BMX, karaoké sur les écrans géant du stade et pom-pom girls animent et chauffent le public parisien, les Toulousains ayant fait le déplacement ainsi que les nombreux curieux qui découvriront le rugby pour l’occasion.
Le match peut enfin débuter, le public est chauffé à blanc. Les équipes comptent dans leur rang quasiment trois quarts d’internationaux qui quitteront leur club dès le lendemain pour rejoindre leurs sélections respectives durant sept semaines, afin de disputer le tournoi des XI Nations. le championnat est mis en veille et ne reprendra qu’à fin mars !
Le match est ultra-engagé, le cadre donne l’impression aux joueurs de jouer une vraie finale. David Skrela permet aux Parisiens de prendre les devants, il amasse de nombreux points au pied, en profitant des pénalités infligées à leurs adversaires par trop indisciplinés.
Skrela n’a été sélectionné qu’à une reprise dans le cadre des Bleus, il y a plus de cinq ans pour un match face aux All-Blacks. Depuis, le fils de l’ancien sélectionneur tricolore ronge son frein et attend sa chance tout en ayant la main sur le jeu du multiple champion de France. Récemment, il a reçu une nouvelle chance à quelques mois de la Coupe du Monde sur ses terres ; en effet il sera à l’ouverture de l’équipe de France pour le premier match du Tournoi en Italie. Il est en quelque sorte «l’anti-Michalak» ; moins doué techniquement, il compense par une énorme défense, caractéristique nécessaire du rugby moderne. Poussé à l’interne par le recrutement de Lionel Beauxis, récent champion du monde M21, il a effectué d’impressionnants progrès sous la conduite de Galthié son coach.

Il sera l’homme du match en passant cinq pénalités et une transformation. Paris aura tout de même eu chaud en fin de rencontre. Ils pensaient s’être donné de l’air lorsque Hernandez a fait passer le score à 22-13 en milieu de seconde mi-temps, suite à une superbe inspiration collective et un bon débordement de Dominici qui réussit sa passe après impact. Action certainement entachée d’un en-avant de passe qui n’a pas fini d’être rabaché par les supporters toulousains.
Mais les Rouge-et-Noir revenaient dans le match suite à un essai de Poitrenaud. Brouillons, les Stadistes du Sud perdirent dorénavant trop de ballon et ne purent inscrire le moindre point dans les dernières minutes. Paris occupant bien le terrain et ne rendant aucun ballon dans ce moment crucial, les Toulousains furent privés de balle d’attaque. Résultat final 22-20, Toulouse engrange tout de même le point de bonus et Paris fête sa victoire avec son public jusqu’au bout de la nuit, il ne fait pas bon oublier les vieilles traditions de la troisième mi-temps…

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