Après sa belle 5ème place au Grand Prix de Turquie, notre «Tom Tom» national a eu plus de peine en Chine. Sans vraiment avoir grand-chose à se reprocher puisque, comme à Jerez, c’est un petit couac mécanique qui l’a empêché de se battre plus en avant du peloton.
Après des qualifs pas si mauvaises que ça, Lüthi s’élançait de la 7ème place pour ce Grand Prix de Chine, un peu plus d’une seconde derrière Lorenzo, l’extraterrestre qui domine le championnat et qui, accessoirement, est champion du monde en titre dans cette catégorie des 250. Tom, une fois n’est pas coutume, réalise un départ moyen et se fait enfermer par De Angelis. Le Bernois rétrograde à la 10ème place. Ensuite, il remonte 8ème sans pouvoir aller se battre avec les leaders, en raison d’un shifter défectueux (pour faire bref, c’est une pièce électronique qui permet de passer les vitesses sans débrayer et sans lâcher l’accélérateur). C’est donc au terme d’une course en solitaire relativement ennuyeuse que Tom franchit la ligne en 8ème position, glanant huit points supplémentaires. Il se dit déçu mais malgré ses déboires, il reste 6ème de ce championnat très relevé et également 2ème rookie, derrière un autre extraterrestre, Alvaro Bautista. Force est de constater que le championnat 250 est vraiment impressionnant de qualité cette année. Se retrouver 6ème du général, avec deux problèmes techniques en quatre courses, n’est finalement pas mal du tout, voire même très bien. On aurait tendance à devenir exigeant…
Tout autre physionomie en 125cc pour nos Helvètes puisque Aegerter termine 21ème, et Krummenacher 27ème après avoir dû passer aux stands pour un problème causé par une touchette. Autant la prestation de Lüthi est louable, autant on se rend compte en regardant les 125 que sa succession est difficile à assumer pour nos deux amis. Krummenacher n’a pour l’instant marqué qu’un seul point sur sa moto d’usine, alors qu’Aegerter rame pour entrer dans le top 20. De quoi se faire du souci pour ces deux garçons, qui sont en dessous des objectifs qui leur avaient été fixés. Krummenacher doit finir régulièrement dans le top 15 s’il entend garder son guidon chez KTM. Quant à Aegerter, ses compatriotes sont nombreux à vouloir lui prendre sa place, et même s’il a encore quelques jokers devant lui, il est fortement à espérer que ses résultats s’améliorent le plus vite possible.
Tom Lüthi sur son bolide
Assez parlé des Suisses. Parlons maintenant de la catégorie Moto GP. Cette catégorie où on ne verra pas un Suisse tant qu’aucune grande entreprise du pays n’aura envie d’amener un budget indécent mais nécessaire pour justifier la présence d’un des nôtres en catégorie reine. Et ça va devenir encore plus difficile avec l’interdiction de la pub pour le tabac. Mais ce qui compte, c’est ce qu’on a vu sur la piste : une très belle victoire de Stoner, qui prend de plus en plus de bouteille et qui ne commet aucune erreur en course, résistant parfaitement à la pression du Docteur Rossi. Autre fait marquant, Rossi est humain puisqu’il est parti à la faute, offrant ainsi la victoire au petit Australien.
La présence de John Hopkins sur la 3ème marche du podium est également une satisfaction pour tout motard qui se respecte, car il incarne les vraies valeurs de ce sport, celles qui ont tendance à se perdre dans la catégorie GP en raison d’enjeux financiers démesurés. Hopkins lui reste cool, déjanté et même complètement taré (pour la petite histoire, il faisait partie du «commando» qui avait posé la SMART de Biaggi sur le toit pendant que ce dernier dormait…).
Ce personnage contraste avec le robot Pedrosa qui termine 4ème. Il n’a pas encore besoin d’apprendre à sourire parce que la vedette de ce début de saison, c’est bel et bien Stoner, leader avec 15 points d’avance sur Rossi, qui n’a pas l’air de vouloir en rester là. Tant mieux pour le spectacle !
Écrit par Sébastien Junod
Soyez le premier à commenter