Xamax : Le «derby du synthé»

Hurrah ! Hurrah ! YB wir sind da ! Rien de tel qu’un train de Bernois ivres à 16h pour interrompre la quiétude de ce samedi estival à Neuchâtel.

Le cortège jaune et noir serpente la périlleuse ruelle Vaucher, et envahit l’Avenue du Premier Mars. Les automobilistes qui rentrent de leur après-midi commissions sont impressionnés, ils n’en croient pas leurs yeux. Ils ne savent pas encore que YB c’est beaucoup de bruit, beaucoup de couleurs… pour pas grand chose.La première période part sur un rythme admirable et un niveau encore très élevé. Elle permet aussi de découvrir Jenny, très rapidement mis à contribution mais qui d’entrée fera preuve d’un professionnalisme intransigeant. Au four et au moulin, l’ancien brodeur donne raison à Castella qui avait réclamé son engagement. Malgré un petit déficit sur le plan du gabarit, Pascal aura été de tous les combats. Même constat pour le toujours aussi généreux El Haimour, auteur de son match référence. Mais la grosse claque du soir fut celle d’Everson, le «Mont Evereston». Quand le chauve hérite du ballon on a presque l’impression de l’entendre chuchoter à son adversaire «hop hop, tac tac… hop… héhéhé». Sourire aux lèvres, le Brésilien n’en finit pas d’épater la galerie. Capable de distiller des ballons en or, de frappes de mule, il faudra maintenant le surveiller sur corner. Après Leoni c’est Collaviti qui ne pourra être que spectateur à la 22ème minute, quand il propulse le ballon au fond des filets.


Le «Mont Evereston»

Le plus grand progrès à faire côté xamaxien, tout le monde s’accorde à le dire, c’est la gestion du résultat. Or cette fois il ne faudra que trois minutes aux Bernois pour revenir à la marque. Sur un coup-franc généreusement accordé, Varela fait flotter le ballon au 2ème poteau d’un Zubi qui sort à contre-temps. «Ah noooooon paaaas luiiiii», mais si mais si. J’ai gagné mon premier pari aujourd’hui, Kader Mangane a flairé le bon coup. Le Sénégalais est bon joueur, il ne manifeste pas (trop) sa joie. La pilule est assez dure à avaler comme ça. Allez, on admire un petit coup Everson pour se consoler. Hop hop, tac tac… héhéhé.
Et comme un fruit mur, le 2ème but xamaxien est là : El Haimour enrhume Schwegler et centre pour le brave Merenda qui s’emmêle les pinceaux. Heureusement Rossi est présent et peut tromper Collaviti. Un but largement mérité pour l’Argentin, mais on aurait presque préféré que l’ex meilleur buteur de Challenge League réussisse son coup plutôt que se payer la honte sur son rouleau, il méritait mieux. Tant mieux pour Julio, pas des plus heureux depuis le début de la saison et qui venait de rater deux grosses occasions. Et il me fait gagner mon 2ème pari.
Buteur donc, il n’échappera alors pas au désormais pénible cérémonial du buteur à Xamax : il a beau courir comme un lapin, l’index pointé vers le banc pour faire semblant qu’il a quelqu’un à remercier, Jonah Lomu Everson n’est pas du genre à se faire avoir et l’a dans sa ligne de mire. Il le plaque violemment au sol et le congratule. Mais avec classe. Hop hop, tac tac. Héhéhéhé.
La 2ème mi-temps sera déjà moins reluisante pour les rouge et noirs. Acculés dans leur camp, ils se feront carrément danser sur le ventre par des Bernois heureusement peu dangereux. Mais avec Young Boys il faut toujours se méfier. Capable de marquer en ayant fait rentrer (volontairement) un deuxième ballon sur le terrain, les Bernois inventeront même un nouveau tour de magie. Les 12’000 spectateurs on compris le truc (quoique !) mais les trois arbitres cherchent encore : Mangane est couché blessé. Afin de permettre aux soigneurs de venir le soigner, les Bernois sortent le ballon. Ça discute un peu, car il faut toujours détourner l’attention de celui à qui on veut faire le tour, et ni une ni deux, abracadabra vas-y que j’t’embrouille, qui est-ce qui joue la touche pour remettre le ballon en jeu ? Je vous le donne en mille ! Non pas un Xamaxien, non pas Varela ni Yakin, mais on se rapproche : Kader Mangane lui-même. Le trio arbitral auteur d’une rencontre médiocre (oubli d’un penalty flagrant sur Rossi) termine en beauté.


Merci Zubi, merci !

Finalement bien anecdotique, puisque l’anti-jeu et les magouilles bernoises font un peu partie du folklore. Zubi tiendra bon et terminera le match en apothéose, avec notamment un superbe arrêt réflexe. L’entrée de Coly sera finalement décisive. Comme à son habitude c’est sa puissance qui fera la différence, mais avec cette fois un sang-froid extraordinaire. Il scelle le score dans l’hérésie totale d’un stade plein pour la 2ème fois de son histoire. Les Xamaxiens restent le seul club invaincu cette saison. Match piège donc samedi prochain à l’Espenmoos.

NE Xamax – Young Boys 3-1 (2-1) 

La Maladière : 11’997 spectateurs (guichets fermés).
Arbitre : M. Wermelinger.
 
NE Xamax : Zuberbühler; Jenny, Besle, Joksimovic, El Haimour; Nuzzolo (81e Bah), Chihab, Everson, Szlykowicz (64e Rak); Merenda (75e Coly), Rossi. Entraîneur: Castella.
 
Young Boys : Collaviti; Schwegler, Tiago, Zayatte, Portillo (83e Madou); Varela, Mangane, H. Yakin, Raimondi (65e Regazzoni); Schneuwly (46e Frimpong), Joao Paulo. Entraîneur: Andermatt.
 
Notes : Xamax sans Jaquet, Quennoz (blessés). YB sans Wölfli, Häberli, Shi (blessés), ni Yapi, suspendu.
 
Cartons jaunes : Yakin (30e, faute sur Nuzzolo), Zayatte (48e, faute sur Chihab), Zuberbühler (89e, perte de temps).
 
Coups de coin : 3-7 (2-4).

Écrit par Roby Steedman

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2 Commentaires

  1. Jai eu de la chance de faire parti des 11997 spectateurs et vraiment content dy être. Beau spectacle et bonne ambiance. On retrouve le goût daller au stade dans le championnat suisse…

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