Casseurs d’ambiance !

Le LHC s’est enfin décidé à se mettre en mode play-off lors de cet acte III en disposant d’un toujours faible Thurgovie. En se mettant très tôt à l’abri, Lausanne a pu tranquillement gérer cette partie sans gaspiller trop d’énergie. Mais pourquoi diable avoir attendu le troisième match pour enfin se présenter sur la glace avec cette envie qui fut loin d’être suffisante jusqu’alors ?

Cette fois-ci, c’est râpé. On aurait aimé fustiger le manque d’efficacité des étrangers, conspuer un power-play qui n’est efficace que par accident et dénigrer une nouvelle fois le comportement et les performances de nos starlettes préférées. Il n’en fut hélas rien, même si tout n’a pas été parfait. Lors d’un premier tiers d’une importance capitale, Lausanne a enfin pu traduire une domination totale sur le tableau d’affichage. Manque de bol, Tremblay et Bekar en ont été les principaux artisans (deux points chacun lors de cette période initiale). Pour couronner le tout, les deux fois en supériorité numérique. Décidément, il n’y a plus de respect pour les professionnels du journalisme que nous sommes.Après huit minutes de jeu, on espérait bien un classique relâchement lausannois doublé d’une réussite thurgovienne maximale. Quelque chose sur quoi pouvoir se défouler… Et pourtant, un but annulé (10e minute) et trois grosses occasions nettes plus tard, Gailland trouva la faille de manière un peu chanceuse en fin de tiers-temps. Absence d’erreurs individuelles, de relances suicidaires dans l’axe à la sauce Trunz et de surnombres, il n’y eut aucune matière à pouvoir exploiter sous forme d’une démolition gratuite en règle et sans limites. Bande de rabat-joie !

Yes, Rüfenacht can !

Malgré une absence théorique de trois semaines suite à son auto crash-test contre la bande de mardi dernier, Rüfenacht s’est poliment et dignement torché avec ces considérations médicales en revêtant son équipement, prêt à bouffer la glace. Exerçant un efficace fore-checking sur les visiteurs – principalement au premier tiers – et décisif en box-play, l’attaquant lausannois a montré à quel point sa présence était essentielle dans le collectif du club de Malley. Tout un paradoxe au vu de la profondeur de l’effectif vaudois. Il n’aura manqué que la réussite pour le Thomas Muster du hockey aimant profondément Lausanne, son club et son Darling. Le numéro 9 sera une énorme perte la saison prochaine et sera difficile à remplacer. À ce sujet, Schnyder pourrait être une bonne option…
Après avoir fait l’essentiel, le LHC baissa logiquement son rythme lors de la période médiane. La seule chose à se mettre sous la dent fut la belle réussite de Miéville à la mi-match qui a eu pour effet de sortir le public d’une certaine léthargie. Lausanne fut dès lors à l’abri d’une mauvaise surprise malgré quelques escarmouches thurgoviennes. Tobler n’a pas eu d’arrêts déterminants à réaliser, mais a parfaitement fait son job. Il ne put cependant rien faire sur un contre de Capaul consécutif à un mauvais changement de ligne alors que les Vaudois était en supériorité numérique. Il fallait bien qu’il y ait une spécialité typiquement lausannoise durant ce match.

Danse avec la loose

Les hommes de Kostner se sont mis par la suite dans un rôle souvent prédestiné aux Lausannois. Résigné, sans jus et sans volonté, Thurgovie a multiplié les approximations et n’a jamais semblé pouvoir changer le cours des choses. En concédant des pénalités fort intelligentes en fin de match – peu aidés il est vrai par un Reiber très tatillon –, les jaunes se sont mis au vert avant l’heure en donnant la possibilité au LHC de bosser un peu leur jeu de puissance. Bon, en écopant d’une méconduite tardive mais bien méritée, le doux agneau Schrepfer avait déjà bien conditionné la chose. Zalapski alluma une première fois le poteau de Schoop avant que sa deuxième tentative ne trouve la crosse de Miéville pour le 5-1 final. Trois buts en power-play de Lausanne ce soir ! Mais comment voulez-vous faire un article objectif et crédible dans ces conditions ? Merci Lausanne…
Malgré l’alignement de quatre blocs complets, Thurgovie a semblé émoussé tant sur le plan physique que mental, et fut totalement hors du coup ce soir. Ils n’ont en outre pas pu bénéficier de la chance et de l’effet surprise des deux premières rencontres. Celle-ci jouera de toute manière un rôle primordial lors des prochaines échéances. Fort heureusement, le LHC n’a pas infligé une déculottée monumentale à Thurgovie qui l’aurait mis en situation d’excès de confiance. Et pourtant, personne n’aurait crié au scandale si ce cas de figure s’était produit. Maintenant, Lausanne se retrouve toujours mené dans cette série et il aura l’obligation de s’imposer mardi prochain dans un match qui sera loin d’être une sinécure. Ces coriaces Thurgoviens prépareraient en effet une petite surprise aux Vaudois…
Rappelez-vous de l’année 2001: lors du troisième acte contre Viège en demi-finale de play-off, le LHC, alors au pied du mur, s’était imposé à Malley sur la marque de 5-1 pour renverser la vapeur, avec la suite que l’on connaît. Bien entendu, loin de nous l’idée de tracer un parallèle avec un quelconque objectif de promotion qui serait forcément mal perçu et mal compris par les principaux détracteurs de Lausanne. Jamais nous n’oserions !

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lausanne – Thurgovie 5-1 (3-0 1-1 1-0)

Malley : 4012 spectateurs.
Arbitres : MM. Reiber, Blatter et Grossniklaus.
Buts : 2e Tremblay (Bekar/5c4) 1-0. 8e Tremblay (Bekar, Lüssy/5c4) 2-0. 17e Gailland (Villa, Miéville) 3-0. 29e Miéville (Gailland, Sigrist) 4-0. 40e Capaul (Helfer/4c5) 4-1. 59e Miéville (Zalapski, Bekar/5c4) 5-1.
Pénalités : 6 x 2′ + 1 x 10′ (Frunz/charge à la tête lors d’un choc inélastique) contre Lausanne; 7 x 2′ + 1 x 5′ (Ott/crosse prétendument haute) + 1 x 10′ (Schrepfer/connerie excessive) + PM (Ott/toujours pour la même crosse «haute») contre Thurgovie.
Lausanne : Tobler; Trunz, Lardi; Zalapski, Schäublin; Leeger, Grieder; Villa, Chavaillaz; Tremblay, Bekar, Lüssy; Sigrist, Miéville, Gailland; Baumann, Staudenmann, Schnyder; Rüfenacht, Bonnet, Frunz.
Thurgovie : A. Schoop; Jaag, Helfer; Müller, Ott; Fehr, Schumacher; Hofer, Zbinden; Schrepfer, Conte, Hogeboom; Bodenmann, Plankl, Trachsler; Ruhnke, Capaul, Dommen; M. Schoop, Schlagenhauf, Hendry.
Notes : Lausanne sans Zeller (blessé) et Charpentier (surnuméraire); Thurgovie sans Kradolfer, Gemperli, Ambass, S. Flückiger (blessés) et Huhto (surnuméraire).

Écrit par Mathieu Nicolet

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12 Commentaires

  1. Oui, enfin du style cartonrougesque bien dégoulinant de pics acérées!

    La physionomie du match est bien rendue. L’ironie est utilisée comme il faut et partout où c’était possible. Bravo!!

  2. Chapeau Mathieu, superbe papier !
    Bon les gars, faut gagner demain et reprendre l’avantage vendredi, dans un Malley qui sera sûrement chaud bouillant !!

  3. Super article, dans la ligne de ce qu’on attend de carton rouge. Pas un bête résumé dans lequel on encense son équipe parce qu’elle gagne. Je me suis beaucoup amusée à le lire. En espérant un article tout aussi caustique lors de la prochaine victoire du LHC, mardi de préférence.

  4. Rappelez-vous de l’année 2001: lors du troisième acte contre Viège!
    Rappelez vous aussi de l’année 2005 Langenthal 1er se faisant sortir par Olten 8èm !
    Sans parler de l’année dernière ou le LHC qui menait 3-0 se faisait éliminer par la Tchaux!
    Rien n’est joué !

  5. Ouais, ou plutôt il y a deux ans, où la Tchaux menait… 2-0 contre le… LHC, en… 1/4 de finale!

    Pour perdre 4-2.

    Sinon, superbe article, comme d’hab. Que les autres se contentent du Matin ou du 24heures: nous, on veut du CARTON ROUGE!

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