Le Bol d’Or ? J’espère qu’il y aura du vent cette année

Quand j’ai annoncé à mes connaissances du bord du Léman que je descendais au Bol d’Or, la réponse a presque toujours été la même : c’est de la voile, non ? Et bien non ! le Bol d’Or, c’est avant tout une course de moto légendaire, comptant pour le championnat du monde d’endurance.

Mais la confusion est légitime. En effet, en Suisse plus qu’ailleurs, la moto et les sports sur l’eau, ça se ressemble : Lüthi était devenu champion du monde en 125cc sans qu’on ait le moindre circuit sur nos terres, alors qu’Alinghi a déjà remporté deux fois la Coupe de l’America sans qu’on ait d’accès à la mer. En plus, le pilote qui veut percer en Suisse doit ramer comme un fou, comme le marin qui ne trouve pas de vent. Mais la comparaison s’arrête là.Le Bol d’Or est à la moto ce que les 24 Heures du Mans sont à la voiture. Des équipes de trois pilotes se relaient durant 24 heures au guidon d’une même moto. Le vainqueur est l’équipage qui a bouclé le plus de tours après 24 heures – la précision peut sembler inutile, mais comme certains pensent que le Bol d’Or est une course de voile, j’aime mieux prendre mes précautions… Au départ, on a environ 60 motos alignées d’un côté de la piste, et les pilotes de l’autre, prêts à sprinter pour enfourcher leur monture et partir pour 1440 minutes de course. Autant dire qu’une telle épreuve met les organismes à rude épreuve, puisque les pilotes luttent contre leurs concurrents, leur machine, les conditions de pistes qui, en un jour, varient passablement, mais surtout, plus les heures avancent et plus ils doivent lutter contre eux-même. Voilà pour l’aspect purement sportif de l’épreuve. Mais le Bol d’Or c’est ça et plein d’autres choses. A commencer par le côté festif. Cette course est aussi célèbre pour toutes les animations qui vont avec. Durant mon séjour dans la Nièvre, je descendrai au «village» pour prendre la température, et si j’en ressors sobre (c’est-à-dire si j’arrive à me souvenir de la soirée le lendemain matin) et simplement vivant, je te promets, cher lecteur, un petit compte rendu de mon pèlerinage au pays des «fous».

Je vous passerai l’aspect historique du Bol, parce que j’ai toujours tendance à parler pour rien dire quand je traite de l’aspect historique des choses. Sachez simplement que depuis l’an dernier, le Bol a été réintégré au calendrier du championnat du monde d’endurance. Et surtout que malgré son absence du calendrier du championnat du monde, le Bol faisait quand même le plein tant de concurrents que de public. Preuve s’il en faut qu’on parle bien d’une course de légende.
Et les Suisses ? me diront les lecteurs chauvins. Et bien les Suisses il y en a un bon petit nombre ici. Les plus connus sont Pascal Grosjean, dit Grosgros, champion suisse Promosport en 2004, Raph Chèvre, double champion suisse 2006 et 2007, Patrick Muff, qui est sans doute le Suisse le plus rapide du moment, et Michael Savary (qui fêtera ses 20 ans le jour du départ). Pour continuer à faire dans le chauvinisme, notons encore que l’an dernier, c’est aussi un Suisse, Greg Junod, qui a battu un record intéressant : il est devenu le plus jeune pilote de l’histoire à participer au Bol d’Or. Et sauf erreur de ma part, ce record ne sera pas battu cette année. Puisque j’ai la chance d’être sur place, je vais vous concocter également un petit papier sur les Suisses du Bol.
J’espère que vous en savez désormais un peu plus sur le Bol d’Or, et j’espère surtout qu’après avoir lu mes petits comptes-rendus, vous en saurez un peu plus sur ce que représente le Bol d’Or. Alors que seulement «la plupart» des hommes rêvent d’une nuit dans les bras d’Angelina Jolie (je fais soft, il y a sans doute des lecteurs mineurs), absolument TOUS les pilotes rêvent de franchir une fois la ligne d’arrivée du Bol ou même simplement d’en prendre le départ.

Écrit par Sébastien Junod