Le LHC ne fait plus peur à personne…

…excepté à ses supporters ! Et hier soir, ce LHC-là n’a guère rassuré les 2578 courageux qui ont bravé une affiche aussi réjouissante qu’un match de tennis commenté par Pierre-Alain Dupuis…

Les partisans lausannois présents sont toutefois passés par tous les états d’âme lors de cette partie. Deux tiers durant, leurs protégés ont broyé du noir. La tête dans le sac, ils ont réussi l’exploit de se mettre tout seul dans des situations rocambolesques, avec de surcroît une scoumoune bien accrochée aux patins rouges et blancs. 1-5 après 40 minutes, la messe était dite. C’était pourtant sans compter sur le caractère de cette équipe et de sa ligne des 747 qui a renversé une situation plus que compromise pour définitivement arracher la victoire en prolongation dans un final à couper le souffle (7-6 ap). 


A la simple observation du banc hier soir,
Ryan semble toujours être écouté par les joueurs

La pire entame possible

Le Lausanne HC en pleine crise de confiance et de vestiaire a passé l’écueil thurgovien avec une peine difficilement explicable. Loin de moi l’idée de mettre en doute l’envie des joueurs tant celle-ci est perceptible dès le coup d’envoi, à l’image d’un Baumann encourageant tous ses coéquipiers. L’envie n’est assurément pas une garantie de succès. Et les Vaudois rapidement brouillons ne trouvent pas de solution face à un bloc thurgovien compact et bien décidé à exercer un pressing (lausannois à une certaine époque) qui gène considérablement la pauvreté de la relance des arrières vaudois. 
C’est sur un de ces pressings que la paire Morandi-Merz, avec la complicité d’un Pecker aux fraises, perd le puck en zone défensif et offre le premier but aux visiteurs. Par la suite, les hommes de Burgener se permettent même le luxe (un comble lorsqu’on se remémore la première confrontation à Malley, 10-2 !) de presser à deux joueurs alors qu’ils évoluent… en infériorité numérique !
Avec des Bernasconi et des Grieder utilisés à toutes les sauces, rien de plus normal que de ne pas voir des transitions défense-attaque dignes de ce nom. S’ensuit une multitude d’occasions ratées, de simple et même de double supériorité numérique stérile qui débouchent sur un festival de tirs non cadrés. Et c’est au moment où la troupe de Kevin Ryan exerce une pression intense sur les buts du cerbère Schoop et est proche de l’égalisation (poteau à la 29e de Bodemann, puis cage vide ratée de Lussy, 30e but de Sigrist annulé) que le coup de grâce est donné par les visiteurs face à un Tobler en mode porte ouverte.


Sigrist, le grand bonhomme de la soirée

Mains en l’air, c’est un hold-up !

Schéma simple, réussite maximale : Truttman entre dans la zone vaudoise, laisse astucieusement derrière lui pour Hendry qui sert Meichtry (32e –bien aidé par le patin et la léthargie d’un Bernasconi probablement sur le banc des remplaçants au Star Lausanne). Une minute plus tard, Tobler s’invente un but gag qu’Olivia Adriaco et Sébastien Folin ne rechigneraient pas à diffuser dans leur émission dominicale (0-3). Les quatrième et cinquième buts des visiteurs, respectivement à 120 et 37 secondes avant la fin du deuxième tiers, parachèvent le hold-up «burgenesque» et confirme la présence d’une passoire dans la cage vaudoise (5 tirs, 4 buts encaissés pour une statistique record de 20% d’arrêts… affligeant !). Qu’il est loin le mois d’octobre.

Bernie, le Roi Mage

Auteur de la première réduction du score d’une magnifique action personnelle (34e), Bernie Sigrist fut l’homme du match et montra à ses coéquipiers la voie à suivre. Schaublin et Pecker ont ensuite ramené les Lions à deux longueurs du HC Truttman (3-5, 43e et 48e). Puis la lumière surgit de la crosse de l’ancien ajoulot. La réduction du score à une longueur (57e, 4-5) suivie d’une passe magique sur Baumann (5-6, 59’07 ») ainsi que son égalisation fantasmagorique (6-6, 59’27 ») montra l’étendue du talent et de la volonté d’un Bernie Sigrist finalement arrivé en forme après des mois d’hibernation et qui sur ce coup fit littéralement exploser Malley.
Entre temps, ce Malley-là irrité par la énième bévue de Grieder (la nuit noire), coupant l’élan d’une remontée devenue possible en offrant un but gag (encore un !) à ce diable de Truttman (4-6, 58’25 »), manifesta son courroux face à tant de gâchis. Ce fut sans compter sur la rage de vaincre des Jumbos Jets (d’ailleurs constamment encouragés sur le banc par Ryan !) qui ont véritablement ramené les leurs à la force du poignet et de manière miraculeuse dans un final qui peut servir de déclic.


Tiens, un bon passeur thurgovien…

Les leaders dans le trou

Comble de l’ironie, les Lausannois arrachent finalement deux points en prolongation sur une belle ouverture de Morandi (ailier pour l’occasion) que Pecker s’empresse de transformer (7-6, 61’36 ») et reviennent sur le duo Bienne – La Chaux-de-Fonds, tous les deux défaits hier soir. Deux buts en 20 secondes, 3 en 1 minute 29 et 4 en 4’26 », cela faisait longtemps que le CIGM n’avait pas vécu pareille remontée (face à Coire, la première année de Ligue A, de 1-4 à 5-4). La crise des clubs au sommet de la hiérarchie de la seconde division du pays n’a pas fini de faire jaser et de convaincre certains observateurs qu’il y aura des surprises lors du premier tour des play-offs… Aux Lausannois maintenant de profiter des acquis et de la confiance retrouvée lors de ces 20 dernières minutes de folie (43e – 62e : 6-1) pour repartir sur des bases plus solides et renouer avec le succès avant l’échéance capitale de la saison : les séries finales.
Photos copyright www.mediasports.ch – Pascal Muller

LHC – Thurgovie 7-6 ap (0-1 1-4 5-1 1-0)

Malley : 2578 spectateurs.
Arbitre : M. Baumgartner.
Buts : 9e Annen (Korsch, Falett) 0-1, 32e Meichtry (Hendry, Truttmann) 0-2, 33e Meichtry (Hendry, Westerback) 0-3, 35e Sigrist (Staudenmann) 1-3, 39e Fehr (Truttmann/4c5!) 1-4, 40e Lattner (Fäh, Hendry) 1-5, 44e Schäublin (Himelfarb) 2-5, 49e Pecker (Himelfarb/5c4) 3-5, 58e Sigrist (Lardi, Baumann) 4-5, 59e Truttmann 4-6, 60e Baumann (Sigrist, Himelfarb) 5-6, 60e Sigrist (Gailland, Pecker/6c5) 6-6, 62e Pecker (Morandi) 7-6.
LHC : Tobler (41e Pellet); Lardi, Grieder; Bernasconi, Schäublin; Morandi, Merz; Villa; Sigrist, Staudenmann, Baumann; Lötscher, Lüssy, Bodemann; Gailland, Himelfarb, Pecker; Tognini.
Thurgovie : Schoop; Meichtry, Pargätzi; Fäh, Lattner; Wegmüller, Röthlisberger; Hendry, Westerback, Truttmann; Wohlwend, Fehr, Novak; Korsch, Annen, Falett; Müller.
Pénalités : 4×2’ contre LHC et 11×2’ contre Thurgovie.
Notes : LHC sans Rüfenacht ni Benturqui (blessés).

Écrit par Daniel Corthésy

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4 Commentaires

  1. Parce quil sagit de la ligne la plus lourde de LNB!

    747 allusion aux transporteur quadriréacters construits par la firme Boeing.

    Aussi Diesel Trucks Line parce que cest vrai que ya de la puissance là-dedans

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