Bâle dominé, c’est la Suisse qui tremble

Lisbonne, son avenue de la Liberté, ses ponts, ses petites rues tortueuses, sa musique permanente, ses restaurants de poisson. Un paradis pour le badaud qui, comme moi, s’y rend pour une visite éclair. Pour assister à un 16e de finale aller de la Coupe UEFA. A un Sporting-Bâle qui, s’il ne restera pas dans les annales du football, confortera dans leurs opinions certains dont je fais partie. La Suisse du ballon rond pèse aussi lourd hors de ses frontières qu’une plume balayée par le vent.

La défaite du FC Bâle, la plus grosse cylindrée d’Helvétie, ne suffit pas à elle seule pour justifier un discours aussi résigné. Mais la manière avec laquelle les Lisboètes ont dominé ce qui ce fait de mieux chez nous m’a immédiatement renvoyé à des images de bien tristes mémoires. Comme celles des deux éliminations consécutives et indiscutables de Zurich en tour préliminaire de la Ligue des Champions, ou encore comme la branlée reçue par Sion à Istanbul contre Galatasaray.

Tous supérieurs

Perdre contre des adversaires de gros calibre n’est pas une honte. Mais le terrain nous a apporté une certitude : il existe plusieurs mondes d’écart entre les clubs à croix blanche et ceux provenant de «vrais» pays de football. Je suis toujours effaré quand je constate le gouffre technique qui nous sépare du reste du continent. On ne peut pas dire pourtant que Galatasaray à l’automne dernier ou même le Sporting de mercredi soir ne figurent parmi les dix meilleures formations d’Europe.

Pourtant, sur la pelouse du splendide stade Jose Alvalade – sorte de mosaïque multicolore, savant mélange d’un bâtiment de Gaudi, du Nautilus et du bateau de Ravussin après chavirage pour ses armatures – les joueurs de Sporting étaient TOUS largement supérieurs aux Rhénans. L’entraîneur du FCB le scanda d’ailleurs à l’issue de la rencontre. «Toute l’équipe était plus forte que nous techniquement», qu’il a lâché bourrelet sur la nuque Gross.

Comparaison impossible

Or, si l’on regarde un peu le parcours des Leões cette saison, on constate qu’il est chancelant en SuperLiga (4e) et pas des plus impressionnants en Ligue des Champions, bien qu’il ait été honorable. Mais voilà, le Sporting, ce n’est pas Thoune, Lucerne, Sion, Xamax, Aarau ni même Zurich. Des mecs comme Carlitos ou Eduardo, dominants en Super League, ne valent pas grand chose au niveau international. Sinon, ils ne joueraient pas chez nous. Le plus bel exemple ? Certainement Benjamin Huggel, solide et efficace en Suisse mais totalement inadapté dès que le niveau s’élève. Papy K(l)uhn, si tu m’entends…
Non, décidément, le Sporting, ce n’est pas Thoune, Lucerne, Sion, Xamax, Aarau ni même Zurich. Non, décidément, le Portugal ce n’est pas la Suisse.

Sporting Lisbonne – Bâle 2-0 (1-0)

José Alvalade : 16’639 spectateurs.
Arbitre : M. Blom (PB).
Buts : 8e Vukcevic 1-0, 57e Vukcevic 2-0.
Sporting Lisbonne : Rui Patricio; Abel, Tonel, Polga, Grimi; Moutinho, Miguel Veloso, Izmailov (71e Pereirinha); Romagnoli; Liedson, Vukcevic (71e Tiuí).
Bâle : Costanzo (45e Crayton); Ba, Majstorovic, Marque, Hodel; Ergic, Huggel; Carlitos, Eduardo, Degen (64e Cabral); Derdiyok.
Notes : Sporting sans Tiago, Adrien, Paez ni Yannick (blessés), Bâle sans Nakata, Streller, Chipperfield (blessés) ni Zanni (suspendu). 45e Costanzo sort sur blessure (genou gauche). 61e Crayton dévie un tir de Liedson sur son poteau. 73e but de Liedson annulé pour hors-jeu.
Carton jaune : 28e Carlitos.

Écrit par Psyko Franco

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7 Commentaires

  1. Quoi les plongeurs portugais ont battus la meilleur équipe suisse?! mais quest ce qui sest passé? ils ont marqué sur penaltis après 2 simulations?! En effet, la Suisse est encore très loin derrière le Portugal mais je pense quelle a quand même le niveau pour aller en quarts, voire mieux, à lEuro.

  2. Il manquait quand même quelques titulaires, à Bâle. Ca a pesé dans la balance, il faut le dire.

    Maintenant, cest clair quil y a un monde entre le foot suisse et le foot portuguais. Mais bon, moi je reste nostalgique de lépopée en Ligue des Champions du FC Bâle qui mavait fait rêver. Et jsuis convaincu quil est encore possible de rééditer cet exploit, dans un futur proche.

  3. Je me souviens dun Bâle-Liverpool sous la neige où Bâle ganait 3-0 à la mi-temps avec la manière, et du téléphone dun pote doutre-manche à la mi-temps qui nous demandait « mais cest qui, ce Chipperfield ? »
    Larticle de Psyko Franco a un défaut : il généralise trop vite. Oui, le foot suisse est globalement moins bon que celui de nos voisins, mais avec une équipe au sommet de ses possibilités, Bâle ou Zurich peuvent battre à peu près tout le monde. (Notez bien le à peu près…)

  4. Je suis de lavis de Mr Jack: ce match est venu au mauvais moment pour le FCB, puisque trop de joueurs sont absent ou blessés… Un FCB dans la forme de lautomne comme contre le HSV aurait certainement fait meilleur figure…. Et puis que la Suisse nest pas le Portugal, on le sait depuis des lustres, avant que le foot aie été inventé…

  5. Il manquait des joueurs comme Nakata, Chiperfield… pour le FC Bâle sans oublier le départ de Caicedo à la trève à laissé un grand vide.

    Maintenant on peut sans démesure relevé que des joueurs Suisse comme Huggel et Degen nont pas létoffe pour jouer à ce niveau… et dire que KK persiste à faire appel à eux dans la Nati… alors oui la Suisse ne risque pas de faire de miracle à lEuro avec de tels joueurs.

    Une équipe comme le FC Bâle peut seuleemnt sappuyer sur son collectif… or avec les 2 joueurs cité plus haut léquipe joue alors en infériorité numérique. Preuve en est quun bon joueur ne peut pas jouer à nimporte quel poste… on la vu avec Ba que je trouve bon joueur au demeurant… mais Gross quel idée de le faire jouer à ce poste… bon il a bien réagi en cours de match mais le mal était fait.

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