Retrouvailles mielleuses en vue…

Sans coup férir, le LHC a logiquement remporté ce quatrième match, mettant ainsi un terme à cette série qui fut à sens unique. Copie conforme des deux dernières rencontres, les Lausannois se sont contentés de maintenir les Zurichois à distance en faisant la course en tête du début à la fin. Sauf naufrage seelandais, le LHC ira se frotter aux Abeilles chaux-de-fonnières en demi-finale en tâchant de ne pas s’y piquer.

Avant le match, de nombreux cadeaux sous une forme consommable à l’attention de notre ancien Letton Holzer furent visibles d’un peu partout. Les GCK Lions avaient-ils décider de perdre ce soir afin de pouvoir honorer leur capitaine ? Toujours est-il qu’on ne voyait effectivement pas comment ces derniers pourraient jouer un sale tour aux Lausannois. Deux changements majeurs ont été opérés côté lausannois à l’entame du match : Pecker, souffrant au niveau de la ceinture abdominale, a cédé sa place à Lee «Monsieur Carotte» Jinman. Paulin Bordeleau a également décidé de remodeler la ligne des 747 en alignant Rüfenacht à la place de Baumann, ce denier jouant en compagnie de Tognini et Burdet. En tout début de match, des Lausannois visiblement dans le cirage ont dû survivre à une attaque kamikaze en règle de la part des jeunes lionceaux. Se ruant tête baissée sur le but de Tobler, les Zurichois oublièrent quelques fondements basiques en terme de jeu défensif. Du coup, Lötscher et Lüssy eurent deux grosses occasions de débloquer le score (3ème minute), le dernier cité ajustant même le poteau de Grauwiler. Côté power-play, ce fut très laborieux : en quatre minutes de supériorité, le LHC n’adressa pour ainsi dire aucun tir en direction du filet d’un gardien ma foi fort marri du jeu lausannois bien peu prolixe en la circonstance.

La ligne des 747 (Baumann en action)
désormais séparée ?

Les affaires du LHC prirent enfin une tournure positive dès la 14ème minute d’une première période particulièrement infâme. Lamprecht envoya un missile dans le petit filet du portier zurichois alors que les Vaudois évoluaient avec deux hommes de plus sur la glace. Une minute plus tard, Staudenmann trouva une déviation de Sigrist pour marquer le numéro deux. En fin de période, Himelfarb fut proche de réussir son duel avec Grauwiler, mais son fameux dribble à une main a manqué sa cible d’un rien. Les Lionceaux réduisirent toutefois la marque à onze secondes de la fin du tiers – également à 5 contre 3 – au terme d’un cafouillage des plus abscons.

Tobler, roi de l’esbroufe

Le Lausanne hockey club débuta la deuxième période comme la première : en ratant des montagnes. Rüfenacht, puis Lardi doivent encore se demander comment ils ont trouvé le moyen de ne pas loger le puck au fond alors que la place était démentielle. Qu’à cela ne tienne, Tognini – meilleur Lausannois ce soir – servit sur un plateau un Bernasconi qui s’était probablement emmêlé les pinceaux puisque son tir à fait mouche ! Dans ce tiers-temps sensiblement meilleur que le premier, cette réussite de l’homme aux patins blancs (même s’il ne les a plus) eut comme effet d’endormir les Vaudois. Les ressortissants du Küsnacht se mirent alors à espérer à nouveau et il a fallu un Tobler des grands soirs pour que les Lions conservent ce précieux avantage. L’arrêt du match fut sans conteste celui où le portier du LHC stoppa la rondelle en faisant un grand écart. Papillon, mitaine, plaque, tous les types d’arrêts y sont passés.

Stricker, étonnamment peu en vue

Au sujet du zèbre de ce soir, il fut nécessaire d’attendre la mi-match pour que ce dernier ne nous fasse la spécialité de la soirée. Au terme d’un rush de Rüfenacht, le numéro 9 fut smashé par son poursuivant direct et finit sa course en s’encastrant contre un des montants du but. Résultat, deux minutes pour le Lausannois pour coup de crosse… Une sorte de Kämpfer-revival. Pourtant, ce fut là la seule fausse note d’un arbitre plutôt à son affaire ce soir. Lors d’une troisième période bien soporifique, le LHC galvauda encore une monstrueuse occasion après trente secondes de jeu lorsque Sigrist, seul devant le but vide, visa et réussit à tirer dans la mitaine d’un Grauwiler couché sur le flanc. Cette fois c’est clair, Bernie possède une précision diabolique. Ce n’était que partie remise puisque Gailland, d’un tir que le portier zurichois laissa filer entre ses jambes, tua le match à la suite d’un jeu de puissance retrouvé. La dernière réussite de Schelling avec la complicité de Tobler ne fut qu’anecdotique, les Lionceaux ayant baissé pavillon depuis un bon moment.

Sigrist, une précision chirurgicale

La der d’Holzer

A l’issue d’un match qui fut correct dans son ensemble, on profita de voir Reto Schürch à nouveau sous le maillot lausannois, ainsi que Thomas Berger, pour fêter le départ à la retraite de ce boulingueur. L’ancien Lausannois est même venu saluer la partie du public romand restée pour l’occasion. Assez cocasse au vu des insultes qu’il a essuyées durant ces deux matchs de play-off au KEK.

Paulin, la nouvelle coqueluche ?

En sortant de la patinoire, nous avons également vu l’entraîneur canadien venir saluer les supporters du LHC qui attendaient la sortie des joueurs, et les remercier de leur soutien. Geste très appréciable et très apprécié de la part d’un homme qui possède pour l’instant un bilan de dix victoires en dix matchs depuis son intronisation. Il faudrait sans doute remonter à l’époque du crétacé supérieur pour retrouver un directeur de jeu affichant un bilan similaire à ce stade de la compétition. Avec, en plus, la prolongation de contrat de Lardi, le meilleur défenseur vaudois, il y a de quoi avoir le sourire du côté de Malley. Mais attention à garder les pieds sur terre…
Photos Pascal Muller – copyright www.mediasports.ch  

GCK Lions – LHC 2-4 (1-2 0-1 1-1)

KEK : 355 spectateurs.
Arbitre : M. Stricker
Buts : 15e Lamprecht (Gailland, Jinman/5c3) 0-1, 16e Sigrist (Staudenmann) 0-2, 20e Tiegermann (Johner, Holzer/5c3) 1-2, 27e Bernasconi (Tognini, Baumann) 1-3, 47e Gailland (Himelfarb, Jinman/5c4) 1-4, 56e Schelling (Geiger) 2-4.
Pénalités : 10×2′ contre GCK et 4×2′ contre LHC.
GCK : Grauwiler; Schoop, Sidler; Ganz, Holzer; Schwarz, Schefer; Tiegermann, Badertscher, Gruber; Schommer, Johner, F. Lemm; Schelling, Ulmann, Wichser; Geiger.
LHC : Tobler; Lardi, Lamprecht; Schäublin, Bernasconi; Morandi, Benturqui; Merz; Jinman, Himelfarb, Gailland; Sigrist, Staudenmann, Rüfenacht; Burdet, Tognini, Baumann; Lötscher, Lüssy, Bodemann.
Notes : LHC sans Grieder, D. Rüfenacht, Pecker (blessés), Brulé (surnuméraire), Villa ni Chabloz (Juniors Elite).

Écrit par Mathieu Nicolet