De grandes espérances. Jusqu’au 25 juillet, 15h59…

Comme à chaque début de saison depuis plusieurs années, je me demande si, un jour, je revivrai un (vrai) match de Coupe d’Europe à Neuchâtel. J’ai encore un vague souvenir de «mon» premier match européen à la Maladière. J’avais 7 ans et c’était un soir de décembre 1981 ; une équipe inconnue sur la scène européenne mais culotée battait le grand Sporting Lisbonne de l’époque. Je ressens encore, parfois, l’explosion du stade sur le seul but de la rencontre ; le bonheur de mon père.

Cela fait une douzaine d’années qu’un grand d’Europe ne s’est plus présenté à la Maladière dans le cadre d’une compétition officielle ; c’était l’Inter de Ronaldo, le Brésilien. Cela commence à faire long. Sur la base de ce que j’ai pu voir ce dimanche après-midi à la Maladière, et si une prise de conscience collective n’a pas lieu dans ce club, il semble évident que je vais continuer de regarder les compétitions européennes à la télévision pendant encore un bout de temps.Certes, il ne s’agit que du deuxième match de la saison ; du premier à domicile. Il faudrait savoir raison garder. Néanmoins, ce que les 4050 spectateurs ont pu observer dépasse l’entendement. Cette prestation régate avec les matchs les plus minables de la saison dernière. On a frôlé le Xamax-St-Gall de la deuxième partie de saison ! Il y avait, souvent, au moins une ligue d’écart entre les deux formations et ce n’était pas Thoune qui jouait comme une équipe de Challenge League…
Le match est vieux de 11 minutes. Après la transformation d’un penalty très généreusement accordé par M. Busacca et un but enfin «fluide» de Gohou, Xamax mène 2-0 ; presque injustement, puisque Thoune a pris le jeu à son compte dès le début de la partie. Qui pouvait, à ce moment-là, imaginer une défaite face au néo-promu ? Alors, pourquoi ce résultat et, surtout, cette prestation pitoyable ?
Tout d’abord,  le milieu «de rêve» xamaxien – sur le papier – n’a ni filtré les assauts oberlandais ni organisé intelligemment les quelques mouvements d’attaques de l’après-midi. Binya fut inexistant ; Tréand était partout et nulle part ; Gelabert également et ce n’était pas à lui d’organiser aussi mal le jeu ; Nuzzolo n’arrivait pas à faire un dribble et Varela, mis à part sa roublardise et sa hargne, rien.

En défense centrale, c’était journée portes ouvertes. Sur les côtés, Ismaeel semblait souffrir de la chaleur tropicale qui régnait sur Neuchâtel (20 degrés à tout casser…) et Paito, généreux dans l’effort, avait souvent son couloir gauche bouché, notamment par Nuzzolo.
En attaque Gohou, malheureusement seul en pointe, comme le veut le système «à l’allemande» d’Aeby, fut incapable de garder le ballon assez longtemps pour faire monter les latéraux et mettre la pression sur l’arrière-garde bernoise.
Bref, rien n’a fonctionné. Les remplaçants n’ont rien amené. Cette impuissance est à contraster avec la détermination et la qualité du jeu de l’adversaire. Si les gars de Murat Yakin arrivent à continuer sur cette lancée, ils en surprendront plus d’un cette saison. En parlant des joueurs de Thoune, il est dommage que les rumeurs du début de ce mercato ne soient pas devenues réalité. Nick Proschwitz, meilleur buteur de Challenge League l’an dernier avec Vaduz et auteur du magnifique 2-3 lors de cette rencontre, aurait été en contact avec Xamax. Il ferait un grand bien à l’attaque neuchâteloise.
Alors oui, il ne s’agissait que du premier rendez-vous à domicile. Mais l’espoir de voir un autre spectacle que celui de la deuxième partie de saison 2009-2010 était grand. Dans un article d’avant saison de l’Express, à propos des matchs à la Maladière, Jean-Michel Aeby déclarait même «nous devons être accrocheurs et généreux. Ainsi, nos adversaires doivent craindre de venir à Neuchâtel». L’espoir fait vivre.
Quant au contingent, si après une remise à l’heure des pendules, le milieu de terrain aura largement le calibre Super League, l’engagement d’un défenseur central supplémentaire ne serait pas du luxe. De la concurrence ferait un grand bien à cet endroit du terrain. Un attaquant habile et robuste fait également cruellement défaut. Car, Xamax avec ces 3 attaquants-là, comme au printemps dernier, n’arrivera pas à faire trembler beaucoup d’équipes de Super League. Dans le principal système de jeu mis en place par Aeby, il suffira aux adversaires des rouge et noir de bloquer les couloirs et il ne restera pas grand-chose de la puissance offensive des Neuchâtelois.
Exceptée l’arrivée programmée des pom-pom girls à l’automne, verra-t-on enfin un autre spectacle à la Maladière cette saison ? Il n’est pas encore trop tard mais le temps presse, déjà. Dirigeants, entraîneur et surtout joueurs, la balle est dans votre camp.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Neuchâtel Xamax – Thoune 2-3 (2-2)

Maladière, 4050 spectateurs.
Arbitre : M. Busacca.
Buts : 3e Varela (penalty) 1-0. 11e Gohou 2-0. 27e Morello 2-1. 36e Hediger 2-2. 78e Proschwitz 2-3.
Neuchâtel Xamax : Bedenik; Ismaeel, Besle, Page, Paito; Tréand, Gelabert, Binya (46e Dampha), Nuzzolo (57e Fausto); Varela (69e Wüthrich); Gohou.
Thoune : Da Costa; Lüthi (90e Wittwer), Matic, Klose, Reinmann; Bättig; Hediger, Scarione, Demiri (72e Glarner); Proschwitz, Morello (65e Rama).
Carton jaune : 57e Gelabert.
Corners : 4-6 (0-1).
Notes : NE Xamax sans Facchinetti (convalescent). Thoune sans Schindelholz (blessé) ni Schneider (malade).

Commentaires Facebook

3 Commentaires

  1. Thoune a marqué avec 3 joueurs de Challenge League: Morello (Bienne), Hediger (Bienne) et Proschwitz (Vaduz).
    Comme quoi, le papier c’est le papier, la réalité du terrain est tout autre!

  2. Elle commence sérieusement à me foutre les glandes cette équipe de Xamax: un moral aussi élevé que celui d’un Federer face à Nadal et une affluence digne de 5e division allemande… ça a encore un sens tout ça? D’accord le nouveau maillot est plutôt sympa mais c’est pas ça qui va aider… Vivement le LS et Servette en LNA ^^

  3. C’est triste. J’les supporte pas, mais je les aime bien xamax,

    Le pire, c’est que ça risque de finir comme les hockeyeur: par une grosse plantée encore plus triste. Et Bernasconi accusera le public qui ne l’a jamais soutenu… Il ferait exprès pour se débarrasser du machin ce serait pareil.

    Tu parles, si j’ai 17 ans et 20 boules en poches, j’ai pas les moyens, si j’ai 17 ans et 50 balles en poches, j’vais pas tout claquer au stade. Si les gamins peuvent pas entrer, tu mets qui? Si à 5 boules le stade est plein mais qu’il est vide à 40, le problème c’est peut-être pas le public… Si aller au stade devient préparé comme un concert des Stones ou un week end à ski, t’as déjà perdu.

    Après ça s’enchaîne. Tu mobilises comment des joueurs qui vont à Bâle, à Saint-Gall, à Sion, avec comme stade la Maladière actuelle? (y a 2 lettres en trop à maladie on dirait). C’est un beau stade (mais en plastique) et l’équipe aurait du potentiel. En l’état, la chute est inéluctable.

    C’est triste. Au fait, c’était qui l’entraîneur en fin de saison passée. Pour mémoire…

    (tiens, coïncidence charmante, mon code actuel est: humour)

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.