HCC : qualification logique en attendant le dessert

Même le plumitif amateur que je suis ne pensait pas que le HCC parviendrait à se qualifier en 4 matchs et autant de victoires. Ce HCC-là, pourtant peu alerte en début d’année 2008, a réussi à me surprendre, même si je restais convaincu du résultat de la série contre Langenthal.

Gary Sheehan l’avait rappelé, la 4ème victoire est toujours la plus difficile à obtenir. Les pensionnaires du Schoren avaient aussi tout intérêt à mettre la pression sur le HCC, forts de leurs statistiques qui voulaient que Langenthal ne perde pas sur sa patinoire s’ils marquent en premier.Les boys de Bohren connaissaient une entame de match parfaite en inscrivant 2 buts en moins de 4 minutes, par Patrick Gurtner tout d’abord (2e) puis par René Baumgartner (3e). Le jeune Antoine Todeschini avait-il craqué face à la pression de ce 4ème match ? En tous les cas Gary Sheehan sortait son jeune gardien pour relancer Sébastien Kohler dans le bain, lui qui avait été mis sur la touche depuis pratiquement un mois.

Kohler : un come-back réussi !

Un nouveau match pouvait dès lors commencer avec des abeilles piquées (!) au vif et qui se devaient de réagir, l’équipe ayant déterminée qu’elle ne jouerait pas avec le feu en espérant un 5ème match et une rentrée de recettes supplémentaires dans les caisses du club.
Le match s’équilibrait dès lors et au milieu du 1er tiers, c’est Tomas Dolana qui redonnait un peu de couleurs à sa formation en déviant en back-hand une passe de Jonathan Roy, superbement servi par Charles Simard.
Le 2ème tiers allait aussi se dérouler de façon très équilibrée avec moult actions de parts et d’autres. Les Bernois se cassaient les dents sur un Sébastien Kohler impérial qui écartait au moins 3 face à face avec les attaquants du lieu et en arrêtant un puck de façon magistrale juste avant la ligne que Larouche lui-même croyait voir au fond.
Entre-temps, le HCC avait égalisé sur une action de rupture très rapide conclue par Jonathan Roy sur un caviar de Michael Bochatay servi quant à lui par Evgenyi Chiraiev. Face à Langenthal, le HCC venait d’user de son arme de prédilection, la vitesse d’exécution.
Le 2ème tiers se concluait donc sur ce score de parité, inespéré au vu de l’entame du match, mais ô combien mérité sur l’ensemble de la partie.
La domination chaux-de-fonnière était de mise lors de la dernière période, les quatre lignes meuqueuses étant moins fatiguées que les 3 blocs bernois. Mais cette supériorité allait se révéler assez stérile et il fallut attendre la 53ème minute pour voir Charles Simard décoché un taquet de la bleue qui trompait l’excellent Eichmann. A noter que ce but allait être le seul inscrit en power-play alors que l’arbitre Geo Baumgartner (très bon par ailleurs) avait sifflé 13 pénalités mineures contre les 2 équipes. Roman Botta et Steve Aebersold avaient quant à eux préparé le terrain.

Steve Aebersold en plein rush

Malheureusement et comme trop souvent cette saison, cette réussite allait immédiatement être suivie par une nouvelle égalisation bernoise, par l’entremise de l’ex et futur Lausannois Philippe Orlandi seul devant le but, qui interceptait un tir de Jarko Schaublin, le tout seulement 40 secondes après le but de Simard. Le temps réglementaire se termina sur ce score de 3-3 et pour la première fois de la série, les prolongations allaient départager les deux équipes.
Le HCC pouvait entamer la partie avec un homme de plus pendant près de 90 secondes. Sans succès toutefois. Les actions allaient fuser de parts et d’autres et Langenthal fut près de marquer le but décisif.
Il fallut attendre la 69ème minute de jeu pour voir Dominic Forget délivrer les siens en se promenant au sein de la défense bernoise, bien amorphe sur ce coup. Le Canadien devait s’y reprendre à 2 fois pour mystifier Eichmann et éliminer Langenthal de façon définitive, mais méritée.
Inutile de vous décrire la joie des quelque 200 Chaux-de-Fonniers présents qui fêtèrent leur équipe de longues minutes après avoir mis l’ambiance (si, si on peut aussi…) durant toute la partie. Les joueurs eux-mêmes avoueront avoir eu l’impression de jouer à domicile, tant le public bernois fut apathique, et de surcroît antipathique.
Le retour sur la glace de tous les joueurs, ainsi que des blessés et des surnuméraires faisait plaisir à voir et démontre que ce HCC est une vraie équipe qui peut encore surprendre cette saison.

Y’a de la joie !

En attendant Lausanne

Les 9 jours qui séparent la fin des quarts de finale et le premier match de Malley vont permettre aux protagonistes des deux équipes de soigner les derniers petits bobos avant d’entamer cette demi-finale «à la vie à la mort».
Du côté chaux-de-fonnier, on a déjà pu assister vendredi soir au retour d’Alexis Vacheron. Il faut noter que Sébastien Hostettler et Laurent Emery s’entraînent aussi depuis 2 semaines. Un retour au jeu est-il possible durant ces prochains jours ? A voir. Cela donnerait assurément de la profondeur au contingent et donc des solutions de rechange à Gary Sheehan.
Au niveau de l’attaque, le coach pourra compter sur tout son monde. Idem au niveau des gardiens. La concurrence va donc être vive. Même si le HCC ne dispute plus de match à enjeu, les joueurs devront cependant se donner à fond lors des entraînements afin de prouver que ceux-ci méritent d’être sur la glace le 2 mars prochain.
Concernant cette série, je pense que celle-ci sera aussi serrée que les quarts de finale de la saison dernière et que ce sont les détails qui vont faire la différence.
Le HCC aura pour avantage d’avoir d’ores et déjà atteint les objectifs fixés en début de saison et jouera l’esprit libre. De plus, les joueurs auront aussi à cœur de prendre leur revanche alors qu’ils sortirent légitimement frustrés après avoir menés 2 matchs à zéro et 2-0 dans le 3ème match l’année dernière, avant de tout perdre et de se faire éliminer face à l’organisation lausannoise.
Les deux équipes sont finalement très proches l’une de l’autre. Même nombre de victoire facilement acquise (5-2 aux Mélèzes et 2-7 à Malley) puis deux rencontres très disputées qui tournèrent toutefois à l’avantage des Vaudois (1-2 ap. à Malley et 2-3 aux Mélèzes).

Vaudois et Neuchâtelois (ici Benturqui et
Dolana) vont se livrer un duel acharné

Si le HCC possède la meilleure force de frappe de la LNB et le meilleur compteur, le goal-average donne un avantage de 2 buts au LHC, le HCC s’étant troué en quelques occasions.
Le LHC possède un avantage psychologique au niveau des résultats de la saison, mais il n’y a guère que deux tiers-temps sur l’ensemble des matchs qui ont montré un écart important. Le LHC possède également un avantage physique mais reste légèrement inférieur au niveau de la jouerie, même si le talent pur est à l’avantage de la formation lausannoise avec les Gailland, Loetscher, Lardi et Rüfen8.
Paulin Bordeleau (deviendra-il un Saint-Paulin ?) a réussi en quelques matchs là où Kevin Ryan a échoué en 3 tours et demi, à savoir amener le LHC à créer des schémas de jeu, y compris en situation spéciale.
Une chose est sûre, les 2 équipes aiment jouer au hockey et ne se contentent pas de détruire le jeu de l’adversaire. On va donc logiquement assister à de belles rencontres, très intenses. Il y aura aussi du jeu physique et il me tarde de voir le match dans le match Staudenmann-Simard, le Lausannois ayant déclaré vouloir frapper (dans le bon sens du terme certainement) alors que le Chauxois a du répondant.
Au niveau du public, l’avantage reste au LHC mais les supporters du HCC savent aussi voyager, et encore plus lors d’événement important. J’ai la certitude qu’il faudra se serrer dans les travées de Malley et des Mélèzes pour assister à une série finale qui sent la poudre.  

Photos Pascal Muller – copyright www.mediasports.ch

Écrit par Jean Dreier