Cottbus est magique !

D’un côté, l’Energie Cottbus, lanterne rouge, trois victoires lors des 23 premières journées de championnat, un budget lilliputien et une équipe de laissés pour compte recrutés en Regionalliga ou dans des championnats de 3e zone. De l’autre, le Bayern Munich, leader, une seule défaite depuis le début de la saison, un budget colossal, une équipe de stars engagées à coup de millions. Déséquilibré ? Oui, le Bayern s’est fait laminer.

Arrogant et suffisant, le Bayern a été inexistant dans le champêtre Stadion der Freundschaft, bien évidemment archicomble. Le Serbe Branko Jelic a rapidement ouvert le score en reprenant un centre de Skela qui a profité de l’absence de marquage sur le flanc gauche de la défense bavaroise. Incapable de se créer une occasion dans le jeu, le Bayern s’en est, comme d’habitude, remis à l’arbitre pour tenter de sauver la face. Dans ce domaine, l’atout maître des Munichois se nomme Luca Toni, le plus grand tricheur de la Bundesliga. L’Italien s’est joyeusement laissé tomber alors que c’est lui qui avait piétiné la cheville d’un adversaire au sol. L’arbitre s’est laissé abuser mais fort heureusement le gardien Gerhard Tremmel a préservé l’équité en allant chercher le penalty de Ribéry au ras du poteau. Le Bayern sera doublement puni dix minutes plus tard lorsque Jelic a inscrit le 2-0. Privé de van Bommel (suspendu) et Demichelis (suspension interne au FC Hollywood), dont le hargne a cruellement fait défaut, les Rekordmeister n’ont pas esquissé le moindre signe de révolte en 2e mi-temps, ne devant qu’à un excellent Oliver Kahn d’éviter une défaite plus lourde. La mauvaise nouvelle, c’est que Cottbus, qui n’avait plus gagné depuis le 14 décembre, repasse du bon côté de la barre, pour la première fois depuis la 3e journée. Mais ça ne devrait pas durer, les Lausitzer ne rencontreront pas tous les week-ends des adversaires aussi complaisants.

Semaine noire pour le Werder

En l’espace de huit jours, le Werder Brême a perdu toute chance de gagner un trophée cette saison : tout a commencé avec une défaite 6-3 à Stuttgart puis une élimination rageante en Coupe UEFA contre les Glasgow Rangers. Rageante car le Werder était meilleur que son adversaire mais les gardiens ont fait la différence : Wiese a donné deux buts aux Ecossais à l’aller alors qu’au retour le portier des Rangers McGregor a réussi un arrêt miraculeux dans les dernières minutes, évitant les prolongations à son équipe. Cette semaine noire s’est conclue par une défaite à domicile dans le Nordderby contre le VfL Wolfsburg (0-1), qui relègue le Werder au 4e rang. Diego Benaglio a réussi son 4e blanchissage en 7 matchs de Bundesliga : celui là, il a une saveur particulière car il a été obtenu sur le terrain de l’équipe qui possède la meilleure moyenne de buts marqués par match des cinq grands championnats européens. Le portier suisse aura encore d’autres occasions de se mettre en évidence ces dix prochains jours : la 1/2 finale de la Coupe d’Allemagne mercredi à Munich contre le Bayern, un autre Nordderby samedi contre Hambourg et Suisse – Allemagne le 26 mars.

Hambourg et Leverkusen inséparables

Les destins d’Hambourg et de Leverkusen n’arrêtent pas de se croiser. En Coupe d’Allemagne, Leverkusen a été éliminé à Hambourg, mais contre St. Pauli. En Coupe UEFA, le Bayer a sorti le HSV aux buts marqués à l’extérieur. Et en championnat les deux formations sont au coude à coude, aux 2e et 3e rangs, pour une place en Champion’s League. Vainqueur 4-1 d’un Nuremberg à la dérive, Leverkusen reste un point derrière Hambourg, qui a battu Dortmund 1-0 au terme d’un match animé qui aurait pu se terminer sur un score de 4-2 sans le brio des gardiens Rost et Ziegler. Le BVB, qui n’a plus grand-chose à espérer en championnat, avait laissé plusieurs titulaires au repos (dont Alex Frei) en prévision de la 1/2 finale de Coupe de mardi. A cette occasion, les 80’708 places du Westfalenstadion ont déjà toutes trouvé preneurs pour la venue du modeste Carl Zeiss Jena, avant dernier de Zweite Liga. Rien que pour cela, le BVB mérite d’aller en finale et de retrouver la Coupe d’Europe.

Vendredi contrasté

La journée du vendredi 14 mars n’avait pas très bien débuté pour Schalke 04 : le tirage au sort de la Ligue des Champions a dressé sur la route de la finale, pour les Knappen, les deux meilleures équipes encore en lice dans la compétition. Si Schalke a une toute petite chance contre Barcelone, surtout si Thierry Henry joue, je n’imagine pas trop comment les Königsblauen pourraient franchir l’obstacle Manchester United dans une éventuelle demi-finale. Ce vendredi maussade s’est poursuivi avec une mauvaise 1ère mi-temps dans le (klein) Revierderby contre Duisburg, qui menait 0-1 à la mi-temps, provoquant le courroux de la Veltins-Arena, comme d’habitude pleine à craquer. Les choses se sont arrangées après la pause et Schalke a retourné la situation à son avantage (2-1). De retour de blessure, l’artificier Pander a tiré le corner qui amené le goal victorieux : c’est le 17e but inscrit sur balles arrêtées cette saison par Null Vier, ce qui en fait l’équipe la plus efficace du continent dans ce secteur de jeu.

Le curieux choix de Mario Eggimann

Mario Eggimann a surpris tout le monde en annonçant son transfert à Hanovre en juillet prochain. On comprend sa décision de quitter Karlsruhe car l’excellent parcours réalisé par le néo-promu a pour conséquence de placer ses joueurs sous les feux de la rampe. Du coup, le KSC risque de subir une véritable hémorragie cet été et d’expérimenter, la saison prochaine, l’adage selon lequel, pour un néo-promu, la 2e année à l’étage supérieur est toujours plus difficile que la première. Ce qu’on comprend moins c’est le choix du capitaine suisse du KSC d’opter pour Hanovre alors que Dortmund était sur les rangs. Avec son stade mythique et ses 75’000 fans, le BVB va bien finir par retrouver les sommets ; en plus, il y a des places à prendre en défense centrale à Dortmund : Kovac et Wörns sont en bout de course, Amedick et Brzenska n’ont jamais réussi à véritablement s’imposer comme titulaires. Certes, Hanovre, après avoir longtemps fait l’ascenseur, s’est stabilisé en 1ère Bundesliga depuis trois saisons mais on imagine mal les Bas Saxons jouer les premiers rôles à l’avenir. Pour l’heure, Eggimann est toujours à Karlsruhe, qui voit la Coupe UEFA s’éloigner après la défaire concédée à domicile (0-1) contre l’Eintracht Francfort de Christoph Spycher, auteur d’un sauvetage décisif devant Iashvili.

Semaine faste pour Stuttgart

Après avoir battu Brême (6-3) puis Cottbus en match en retard (1-0), le VfB Stuttgart a conclu une semaine anglaise fructueuse en ramenant un point du toujours difficile déplacement de Bochum (1-1). Du coup, les Souabes sont de retour dans la course à l’Europe. Sans Pantelic (blessé) mais avec von Bergen et Lustenberger (pendant 80 minutes), le Hertha Berlin a aligné un sixième match de suite sans défaite, sur la pelouse de Rostock (0-0). Avec un peu de réussite, l’arbitre ayant annulé un but valable du Hansa. A la peine depuis le début de cette année 2008, Hannover 96 et Arminia Bielefeld n’ont pas réussi à se départager (2-2) dans un match spectaculaire. L’Europe s’éloigne pour Hanovre alors que Bielefeld passe sous la barre pour la première fois de la saison.

Kaiserslautern réagit

L’hypothèse de voir Hoffenheim et son minuscule stade de 6’350 places promus dans la ligue aux 40’000 spectateurs de moyenne par match se précise : le TSG 1899 s’est hissé à la 2e place de la Zweite Liga après sa victoire 1-0 contre Aue, le nul de Mainz à Munich contre 1860 (1-1) et la surprenante défaite de Fürth à domicile contre Coblence (0-1). En bas de classement, Kaiserslautern a remporté une belle victoire à Wiesbaden (2-0) et se relance dans la course au maintien : les Rote Teufel n’accusent plus que trois points de retard sur la barre.

Écrit par Julien Mouquin