Equipe suisse : arrête, Blaise, ça ne sert à rien

A onze semaines de l’Euro 2008, nos internationaux semblent s’être installés dans leur routine. Ceux qui sont bons, restent bons, et ceux qui sont à la rue, restent à la rue. La constante la plus réjouissante demeure cependant les formes étincelantes de Stephan Lichtsteiner et de Tranquillo Barnetta. Toutefois, aujourd’hui, je préfère mettre en évidence la curieuse situation que vit Blaise Nkufo (ou N’Kufo, ou peut-être Kufo, non vraiment, je m’y perds) aux Pays-Bas.

Twente Enschede a battu 4-3 le Vitesse Arnhem, avec un doublé du Vaudois. Ses 20e et 21e buts de la saison, pour un total de 85 réussites en 155 matches d’Eredivisie, répartis sur 5 saisons. Ce qui fait tout de même une moyenne de 17 goals par exercice, alors que le dernier en cours compte encore 5 rencontres au calendrier. Pas mal, me direz-vous. Certes, pas mal.On peut disserter longtemps sur la valeur du championnat des Pays-Bas, certainement plus élevé que la Super League mais quand même pas à placer sur un pied d’égalité avec les grandes divisions du continent. Il n’en reste pas moins qu’un buteur qui marque sans arrêt est un buteur en confiance. Or, je ne crois pas que ce soit le cas pour beaucoup de protégés de Köbi Klhun.

Le problème est d’ordre tactique. A Enschede, Nkufo (ou N’Kufo, ou peut-être Kufo, oh, ça commence à me gonfler !) évolue en pointe avec deux ailiers qui l’alimentent en centres. Bref, un dispositif bien différent de celui de la Nati, surtout que, pour les centres, il faut compter sur Riquet la houppe Magnin et le Prix Nobel de Dortmund.
Mais de toutes façons, le Vaudois de Twente a beau enfiler les buts de semaine en semaine, son Papy de sélectionneur ne croit pas en lui. «Il y a des joueurs qui marquent 19 buts en club mais pas un seul avec nous», avait-il déclaré à Vienne la semaine passée. Quel tacle ! Dans le jargon, on appelle ça une «Taylor». Précisons néanmoins que Köbi Kluhn avait rappelé Nkufo (…) sous la contrainte, et non de son propre chef. Non, vraiment, arrête Blaise. Ça ne sert à rien.
Esteban. Le meilleur joueur de l’histoire du football planétaire, futur successeur de Stéphane Guivarc’h dans les annales de la FIFA, a fait son retour sur le banc de Rennes samedi. S’il ne se pète rien – ce qui serait une surprise -, il pourrait éventuellement retrouver un petit temps de jeu.
Benalgio. Encore un blanchissage pour «Léon le nettoyeur» (ben oui, il nous a débarrassé de Zubi) dans la cage de Wolfsburg (son 2e de suite, le 4e depuis son arrivée en Allemagne). Et son modeste club qui bat 1-0 Werder Brême.
Lichtsteiner. Deux buts – ses 3e et 4e de la saison – pour une victoire 5-0 contre Caen, une note de 8 dans L’Equipe (ce qui est plutôt rare) : Stephan Lichtsteiner figure une nouvelle fois dans le onze idéal du quotidien français. Au classement des meilleurs joueurs de Ligue 1, il pointe au 3e rang derrière les Lyonnais Benzema et Toulalan. Pas mal, non ?
Barnetta. Encore un assist, puis une passe en profondeur qui a amené un autre but. Décidément, Tranquillo Barnetta affole les compteurs depuis quelque temps. Sa fiche ? Un but et trois passes décisives en quatre matches. Comme quoi, il peut également jouer dans une position plus axiale. Köbi Kluhn devrait y prêter attention. D’autant que Margairaz, «un des mecs les plus forts techniquement que notre pays ait eu l’honneur de voir jouer» avait récemment écrit un Mathieu qui s’emballe légèrement dans un commentaire au papier de la honte que j’avais eu le plaisir d’écrire, sera, comme vous le savez tous, absent à l’Euro. Je sais, je m’acharne…

Scandale. Philippe Senderos n’était pas titulaire dans l’axe de la défense d’Arsenal, puisque Gallas, pas brillant ces derniers temps, est revenu de blessure. Pourtant, le Genevois a été (très) bon depuis le début de l’année. En ce qui concerne Djourou, pas de soucis. Il est blessé ou alors il reste sur le banc, mais rien de grave. «Arsène compte sur moi», clame-t-il à longueur d’année.

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Psyko Franco