Bellinzona, quelles émotions !

Il y a deux week-ends, j’ai assisté à la finale de Coupe de Suisse opposant les Tessinois de l’AC Bellinzone aux Rhénans du FC Bâle. Une affiche qui ne semblait pas très alléchante mais qui s’est avérée finalement riche en émotions… Retour en arrière !

Bon, je ne vais pas te le cacher plus longtemps, je suis originaire de Bellinzone et dimanche 6 avril j’ai donc suivi le match dans le secteur visiteur du stade St. Jacques de Bâle et décidément, c’est bien vrai : dans toutes les finales il y a une atmosphère magique qui n’existe pas dans des matchs de «routine». La première surprise fut de constater que le secteur réservé aux supporters «Granata» était occupé par plus de 10’000 Tessinois ayant effectué le déplacement depuis la capitale, voire même d’autres régions du canton italophone. Même si je l’espérais du fond du cœur, jamais je n’aurais cru que les Tessinois se seraient mobilisés en masse. Il faut dire que, même si les affluences du Comunale sont en constante augmentation depuis que l’AC Bellinzone mène (enfin, menait) au classement de Challenge League, les 4’000 spectateurs ne sont que très rarement dépassés. De plus, Bellinzone compte 17’000 habitants. Bon, d’accord, si on compte les communes limitrophes on arrive à 35’000.
Enfin, voilà ! Tout était réuni afin que l’on assiste à une formidable fête du ballon rond, même le début de rencontre qui faisait vibrer tous les supporters de rose vêtu, la première action de la partie étant signée du milieu Bosniaque Senad Lulic qui obligeait le dernier rempart bâlois à dévier le ballon en corner. Puis, une chance incroyable préserva le score vierge : l’attaquant brésilien de l’AC Bellinzone, Neri, vit son tir échouer contre le poteau de la cage gardée par Costanzo. David allait-il battre Goliath ?

«Torneremo in Serie A !»

Eh non, le cynisme des Rhénans s’avérant l’élément clé de la destinée de cette rencontre. Sur une très belle élévation, le Bâlois Eren Derdiyok ouvrait le score d’une tête qui transperçait les filets des buts «Granata». Treize minutes après la reprise, les Tessinois, grâce à Christian Pouga, revenaient toutefois au score, l’attaquant camerounais faisant preuve de beaucoup de sang-froid en la circonstance. L’euphorie gagnait non seulement les supporters mais l’équipe elle-même. Une marée rose (couleur porte-bonheur !) de drapeaux se soulevaient en même temps que les chants étaient repris par les chefs ultras et par les 10’000 Tessinois. Hélas, cinq minutes seulement après la réalisation de Pouga, le FCB trouvait le chemin des filets avec un Majstorovic (quel dinosaure celui là !), impérial tout au long de cette finale. La troupe de l’homme au crâne luisant ne se contentait pas d’avoir un but d’avance et inscrivait deux autres buts en l’espace de trois minutes. Ces dernières réalisations qui mettaient définitivement terme aux espoirs des «Granata-Rosa» étaient signées Streller (tiens le revoilà !) et le karatéka d’Istanbul (alias Beni Huggel).

Mais ce qui rendait cette finale encore plus belle est le fait que les hommes de Vladimir Petkovic, certes abattus par ces trois coups de massue reçus en si peu de temps, se battaient jusqu’au sifflet final dans l’espoir de redonner au score une allure reflétant un peu plus la physionomie du match. Mais rien à faire, le réalisme des Rhénans payait et c’est ainsi que le club de Gigi remporte sa neuvième Coupe de Suisse. Mais pour nous, supporters de Bellinzone qui avions fait le déplacement, la journée fut tout de même magnifique, ce splendide dimanche se résumant à ce dernier refrain scandé par les Tessinois lors du passage des joueurs dépités sous son secteur : «Torneremo in Serie A» qui signifie «Nous reviendrons en Ligue A» !
A mettre en évidence la grande ambiance fair-play qui régnait lors de cette grande finale, symbolisée par l’attitude des Bâlois. En effet, après le coup de sifflet final, ils vinrent très sportivement saluer le virage «Granata» ! Chapeau ! Seul bémol, les «KRRuezi FCB MeisteRRRR SchweizeRRRR Cup» (ou un truc du style, je fais de mon mieux, c’était incompréhensible) émanant des supporters bâlois parqués dans le virage tessinois faisaient juste mal au cœur tellement ils étaient abominables : pire que les cris d’un corbeau agressif après avoir perdu d’œil son ver de terre !

Le retour de la Coupe d’Europe à Genève ?

Prochain rendez-vous international au stade de Genève ? Les matchs de Coupe UEFA de l’AC Bellinzone ? Eh bien oui, si le FCB remporte le championnat (chose qui s’annonce difficile car les Bernois les talonnent, bien que reconnus pour leur lenteur), les Tessinois se verraient propulsés dans la scène européenne et se devraient de choisir une enceinte homologuée par M. Platini  & Co. Non, le Comunale de la capitale tessinoise n’est pas agréé pour la Coupe UEFA (même pas pour Bellinzona-Ararat Yerevan M. le Président ?) et les dirigeants devraient dans ce cas là faire un choix entre l’un des stades suisses principaux (Berne, Genève, Bâle, Zurich). Le retour de la Coupe d’Europe à Genève ?

Écrit par Grégory Soldati

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1 Commentaire

  1. La coupe dEurope est deja retournee a Geneve via le FC Cons…err…Sion. Remarques, au moins avec ACB ca sera une equipe en grenat qui jouera…

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