Nos invités : Piotr Wiacek et Cédric Hominal (LUC)

Le club qui gagne à Lausanne c’est le LUC ! Après le triomphe en Coupe et le retournement de situation historique en finale du championnat, les hommes de Carl McGown ont pu arroser (le mot est faible) dignement ce magnifique doublé. Durant la finale, alors qu’il était encore barbu et mené 0-3, le passeur Cédric Hominal avait accepté le jeu du 20 sur 20 en cas de victoire finale. Pari tenu quelques nuits blanches plus tard en compagnie du capitaine Piotr Wiacek. Les deux compères se sont prêté au jeu de nos questions avec le sourire lors du rendez-vous que nous avions fixé au Great Escape, à Lausanne. Merci les gars pour votre bonne humeur et encore bravo pour cette énorme saison !

1. Messieurs, bravo pour votre titre ! Que ressentez-vous deux semaines après ce sacre exceptionnel ?Piotr : Je commence à revenir à zéro au niveau de l’alcool… (Rires) Ça paraît loin mais je suis toujours aussi heureux.
Cédric : C’est vrai que ça fait dix jours qu’on fait bien la fête… On redescend gentiment sur terre et on commence à réaliser.
2. Ça doit faire bizarre de gagner dans une ville comme Lausanne où les principaux clubs déçoivent, non ?
Piotr : Non ça ne fait pas bizarre, disons que ça fait drôle de voir des politiciens à nos matches !
Cédric : Ça nous a fait très plaisir de représenter la ville. Concernant les autres équipes, c’est dommage pour eux, on les soutient tous, il n’y a aucune rivalité entre nous.

Cédric et Piotr en action (Photo Philipp Reinmann)

Vous n’avez pas allumé les joueurs du LHC qui menaient 3-0 avant de perdre 3-4 ?…
Cédric : En fait on ne les connaît pas vraiment, on les croise parfois en soirée mais sans plus. Apparemment ils arrivent moins à assumer les lendemains de fête que nous… (Sourire)
3. Le volleyball est-il le plus beau sport sur terre selon vous ?
Piotr : Non, pour moi c’est le beach-volley féminin !
Cédric : Ah là il m’a mis la pression, je ne sais plus quoi dire. Sérieusement je ne pense pas que c’est le plus beau sport du monde. Pour moi les sports féminins sont plus attrayants pour l’œil…
4. Quel est le joueur du LUC le plus «taré» et pourquoi ?
Piotr : C’est Hakala, le Finlandais. C’est un hyperactif, un mec qui est branché sur 10’000 volts en permanence, il n’a pas le moindre moment de repos.
Cédric : Bon y’a Hakala mais il y a aussi l’assistant coach (ndlr : Michel Dufaux) qui est pas mal. Lui, il est aussi branché sur 10’000 volts mais surtout, il n’a jamais un taux à zéro ! (Rires) Quoi qu’il en soit, il est vraiment extra.
5. Maintenant une question pour ces demoiselles, êtes-vous célibataires ou casés ?
Piotr : No comment.
Cédric : Célibataire-open !

Champions suisses ! (Photo Philipp Reinmann)

6. Plutôt fêtards ou plutôt peinards ?
Piotr : Fêtard-professionnel !
Cédric : Fêtard bien sûr même si je sais rester sérieux les veilles de match. Je vais dire ça sinon je ne serais pas crédible ! (Rire)
7. A quand remonte votre dernière cuite ?
Piotr : Samedi.
Cédric : Le même jour, samedi.
8. Etes-vous de gros consommateurs de télévision ?
Piotr : Non, je ne regarde plus la télévision, je préfère regarder des films ou des séries sur l’ordi.
Cédric : Un grand consommateur le dimanche parce qu’il faut récupérer de la veille…
9. Vous gagnez vendredi soir à l’Euromillions, que faites-vous avec l’argent ?
Piotr : J’ouvre une boîte de funk sur Lausanne, comme celle au Cully Jazz !
Cédric : J’achète un bar et j’offre la tournée à tous mes potes !
10. Merci, on viendra ! Vous partez demain sur une île déserte, que prenez-vous avec vous ?
Piotr : Un lap-top, quelques disques, un bouquin et un paquet de Cigarillos.
Cédric : Un carton de Captain Morgan, quelques cocas et mon iPod !

Cédric en mode gagneur
(Photo Philipp Reinmann) 

11. Faites un beau rêve. Vous êtes célibataire et Angelina Jolie, Monica Belluci et Clara Morgane se battent comme des chiffonnières pour vous raccompagner à votre chambre d’hôtel. Laquelle embarquez-vous ?
Piotr : Ah Monica sans hésiter, elle a un peu plus de classe que les deux autres.
Cédric : Exactement, Monica c’est la classe. Mais pour avoir un peu plus d’action je prendrais Clara !
12. Quelle est la plus grande folie que vous ayez faite jusqu’ici ?
Piotr : Je suis parti deux jours à Las Palmas durant cette saison, sur un coup de tête.
Cédric : Avoir accepté le premier apéro avec Stéphane Perrin ! (Rires)
13. Vous pouvez inviter cinq personnalités, mortes ou vivantes et de n’importe quel milieu, à venir passer une soirée chez vous, qui choisissez-vous ?
Piotr : Alors je prends des musiciens. Erykah Badu, Common, James Brown, John Coltrane et Gilles Peterson pour mettre les CDs.
Cédric : Djamel Debbouze pour qu’on se marre un peu, Monica Belluci pour la présenter ensuite à mes amis, Cana le capitaine de Marseille, la légende Carl McGown pour discuter de volleyball et DJ Abdel pour mettre l’ambiance !
14. Si vous pouviez donner un coup de boule à une personnalité célèbre, à qui le donneriez-vous ?
Piotr : George Bush.
Cédric : J’en mettrais bien un à Materazzi !
15. Pour ou contre l’utilisation de la vidéo dans le sport ?
Piotr : Pour, en particulier dans le beach-volley féminin ! (Rires)
Cédric : En effet pour les gros zooms, c’est intéressant ! Pour le volley ça ne sert pas à grand-chose, à part vraiment sur certaines rares actions. Pour le football je suis plutôt contre mais suis favorable à ajouter un ou deux arbitres.

Piotr dans une salle de Dorigny en délire
(Photo Philipp Reinmann)

16. Pour ou contre le boycott des JO ? Que pensez-vous de ces manifestations ?
Piotr : Je suis d’accord sur le fond mais il ne faut pas punir les athlètes, on a tendance à tout mélanger. Il faut séparer la politique du sport. Je ne pense que ça puisse servir à quelque chose de boycotter les JO. Aujourd’hui, ça devient presque une honte d’aller aux JO alors que ça devrait être une récompense. Et les victimes, ce sont les sportifs. Par contre, je suis favorable à l’idée que les athlètes portent un brassard pour soutenir le Tibet, pour montrer qu’ils soutiennent la cause.
Cédric : Il faut défendre les droits de l’homme et les droits du Tibet, mais il ne faut pas tout mélanger. Le sport est une fête et les JO doivent rester un événement exceptionnel. Ce n’est pas tous les jours que les athlètes ont la chance de participer aux Jeux Olympiques. Pour ces raisons je suis plutôt contre le boycott.
Et l’équipe suisse de volleyball aux JO, c’est possible ?
Cédric : Utopique. Pas avant les 25 voire 50 prochaines années !
Piotr : Ce serait de la science-fiction, à moins de fabriquer des joueurs de volley dans des couveuses ! (Rires)
17. La Suisse va-t-elle gagner l’Euro ?
Cédric : Non, je n’y crois pas. Même s’ils jouent chez eux, ce sera vraiment trop difficile. L’Euro c’est encore un cran au-dessus de la Coupe du Monde, et là déjà, ils n’avaient pas réussi à passer l’Ukraine qui ne s’est même pas qualifiée pour l’Euro… Je vois la France gagner et la Suisse aller jusqu’en quart, mais seulement s’ils prennent Anthony Favre en gardien numéro 1, sinon ils n’ont aucune chance ! (Rires)
Piotr : A mon avis les Suisses ne sortent pas de la poule. Ils ont une telle pression, les médias n’arrêtent pas de les critiquer, je ne pense pas qu’ils pourront créer un esprit d’équipe dans ces conditions-là. Pour moi c’est la Pologne qui gagne !   
18. Federer va-t-il gagner un jour Roland Garros ?
Piotr : Oui, peut-être pas cette année, mais il va le gagner. Avec son nouveau coach, il s’est donné tous les moyens pour le faire.
Cédric : J’y crois aussi, il a vraiment axé sa préparation sur Roland Garros. Si ce n’est pas cette année, ce sera en 2009 ! Nadal, son plus grand rival, ne va pas durer aussi longtemps que Federer car son jeu est trop basé sur le physique.

Come on ! (Photo Philipp Reinmann)

19. Pouvez-vous nous chanter l’hymne suisse ?
Piotr : Aucune idée. Je connais l’hymne polonais mais pas le suisse.
Cédric : «Sur nos monts» mais après ? C’est pas «allons enfants de la patrie» ? (Rires)
20. Un coup de coeur pour terminer cet entretien sur une note positive ?
Cédric : Coup de coeur à Carl McGown car si on est champion suisse, c’est en partie grâce à lui.
Piotr : J’espère que le Lausanne-Sports se maintienne en Challenge League, comme ça on arrêtera de dire que je n’aime pas les footballeurs ! (Rires)
Question bonus : pouvez-vous nous expliquer l’histoire de ces moustaches que certains joueurs portaient en finale ?
Cédric : La tradition en volley est la même qu’en hockey : on se laisse pousser la barbe dès que les play-offs commencent. Mais à 0-3 en finale, il fallait changer quelque chose. Le capitaine Piotr Wiacek a eu un conseil de sa maman et il va t’expliquer la suite…
Piotr : On voulait chasser les démons en équipe, tous ensemble. Juste les joueurs, sans l’entraîneur, pour rigoler. Du coup on a décidé de raser la barbe de play-off qui nous portait la poisse. Certains ont gardé la moustache, d’autres pas. Bref, on s’est rasé et on a mis tous les poils sur une assiette, ça représentait 1.5 kilo de barbe ! On a mis quatre bougies autour qui correspondaient aux quatre matches qu’on devait gagner pour être champion… Puis, avant chaque match, on a allumé une des quatre bougies et on se rassemblait autour pour créer une énergie. Et ça a marché.

(Photo Philipp Reinmann)

Cédric : D’un côté ça arrangeait toute l’équipe car on n’était vraiment pas beaux avec nos barbes ! Ça restera à jamais gravé dans nos mémoires.
Merci les champions et à la prochaine !