Justine Henin aura surpris tout le monde. À 25 ans, elle annonce sa retraite sportive. Après celles, anticipées, de Martina Hingis et Kim Clijsters, c’est peut-être la figure la plus marquante du tennis d’aujourd’hui qui nous quitte. Rendons donc un bref hommage à celle qui a tant apporté au monde sans pitié du tennis féminin…
Un monde sans pitié. Telle est l’image souvent associée au tennis féminin qui, à l’instar de beaucoup d’autres sports, est fait d’insatiables bourreaux de travail dont la seule échappatoire se résume pour certaines aux magasines de modes pour fillettes impubères et mâles échaudés. Un monde aseptisé qui reflète l’immuable ascète des joueuses, le surplus vitaminé, le rituel, la «gagne», tout vaincre pour mieux régner. Peu importe le reste, seuls les résultats et l’argent comptent. C’est à ce prix qu’on devient, comme Justine Henin, la meilleure joueuse du monde. Suite aux trop nombreuses blessures des joueuses et joueurs et suite aux retraites anticipées, la question est légitime : n’est-ce pas trop en fin de compte ? Le corps peut-il s’adapter indéfiniment à des masses d’efforts et de travail ? Tout un débat…Chapeau bas, Justine ! Tout d’abord pour avoir mené une carrière en tous points exemplaire. Quarante et un titres dont sept Grand Chelem, numéro un mondiale, championne olympique, bref, un palmarès hallucinant qui laisse rêveur. Mais ce n’est pas tout, car si Justine a su développer au fil des années un tennis intelligent et réfléchi, c’est en s’appuyant sur une technique exceptionnelle de timing et de toucher. Elle a écoeuré nombre d’adversaires par ses revers fouettés, par son engagement physique dans la balle, par sa rapidité et son agilité. Avant tout elle a prouvé avec brio qu’une joueuse de petit gabarit pouvait aspirer à des qualités identiques aux autres joueuses. De plus et ce malgré un ou deux couacs, elle avait l’attitude d’une vraie combattante. De quoi inspirer des gars comme Djokovic…
Chapeau bas, Madame Henin ! Pour avoir osé dire stop à ce monde qui ne le lui laissait que trop peu de liberté. Pour avoir osé claquer la porte à cet univers sans pitié qui a fait d’elle une sorte de machine à gagner. Si la cadence des matches a donc eu raison de son moral de fer, c’est au final un «soulagement», pour reprendre ses propres termes. A bientôt 26 ans, la motivation n’y était plus. Reste ce qui au final perdurera, le palmarès, la classe, le talent. À l’image de Martina et de Kim, dégoûtées par les blessures qu’engendrent l’effort à répétition, Justine a pris la sage et courageuse décision de renaître dans «sa vie de femme» au détriment du sport qui aura été sa vie depuis ses 5 ans. Et quel exemple que de partir au sommet de sa gloire ! Tout simplement du jamais vu…
Le tennis féminin est en deuil car il a perdu avec Justine la joueuse la plus talentueuse du circuit, une immense championne. Il y aura désormais beaucoup moins d’intérêt à regarder les filles jouer au tennis, si ce n’est, à la limite, pour leur plastique. Chère Justine, merci d’avoir apporté au tennis cette touche d’humanité et de caractère qui lui fait tant défaut. Et bon vent dans cette nouvelle vie.
Écrit par Jérôme Nicole
Oui ce petit bout de femme na semble-t-il jamais triché… dune sportivité exemplaire, elle est une des rares joueuses de classe mondiale qui reste humble et qui pour moi mérite vraiment tout ce qui a fait-elle une sportive exceptionnelle.
Incroyable de quitter la scène de cette manière. Quel courage et quel cran. Au moins pour elle la reconversion (même si elle na plus besoin de travailler depuis longtemps) sera que plus facile.
Oui, chapeau bas petite et grande championne à la fois!
Ouais tout à fait Jérome et Grenata. Une immense championne qui nous a laissés dans lincrédulité, voire la perplexité la plus totale. Elle a su compenser son handicap de taille par une variété exceptionnelle de jeu et surtout le « meilleur revers du monde », McEnroe dixit. Ses déboires sentimentaux et familiaux sont peut-être aussi à lorigine de cette décision et après une année 2007 tout simplement prodigieuse elle a certainement pris une décision mûrement réfléchie. Respectons-la et inclinons-nous très bas. Justine, ton ombre va encore planer très longtemps sur le circuit WTA et ton empreinte restera indélébile. Bravo et bon vent !!!