Djokovic tombe de (très) haut

Les amis de notre cher chroniqueur George Baudry peuvent être contents, il y a très peu de chance que Novak Djokovic parvienne à dépasser le Maître après la désillusion qu’il vient de subir cette semaine à Wimbledon. Certes, c’est l’incroyable, le fantastique, le merveilleux mais surtout l’inconstant Marat Safin qui n’a fait qu’une bouchée du jeune Serbe, mais la raison de mon assurance est à chercher dans ses propos d’après match.

En effet, Nole déclarait dans une interview après sa rencontre face à l’ancien numéro un mondial qu’il se sentait fatigué mentalement et que la saison avait déjà été longue… Cela veut-il dire qu’on le retrouvera aussi amorphe durant la suite de la saison qu’il ne l’a été pendant les Masters en fin d’année passée ? Plus important encore est le fait qu’il n’ait pas réussi à imposer son jeu, à faire douter un Safin si friable mentalement. Non, Novak était véritablement immobile sur sa ligne de fond de court, et son manque d’assurance au service (10 doubles fautes dont les deux derniers points du match) était révélateur des problèmes du numéro 3 mondial en ce jeudi de juin.

Sur le plan comptable, Nole a perdu bien plus qu’un match puisqu’il va se retrouver à plus de 700 points de Nadal et près de 2’000 de Federer si tout se passe comme prévu, c’est-à-dire comme l’année passée. Nole ne sera pas numéro un mondial cette saison, et la place de dauphin du Maître vient probablement de lui échapper définitivement. Bjorn Borg a, lui, perdu sa crédibilité.

La grande question de cette première semaine est de savoir si la finale prévue depuis une année aura bel et bien lieu. En effet, autant sur le circuit féminin que masculin, de nombreuses têtes de séries sont tombées durant les premiers tours. Si l’énorme surprise est venue de Djokovic, il ne faut pas oublier non plus Davydenko sorti au premier tour par Becker, même si le Russe n’a jamais été très fan du gazon où il n’a remporté que cinq matches durant sa carrière (dont quatre la saison passée) et Ferrer, qui vient pourtant de remporter son premier tournoi sur gazon à ‘s-Hertogenbosch, sorti par un Mario Ancic dont il faudra vraiment commencer à se méfier.

L’élimination de Roddick est aussi une autre grosse surprise tant on connaît son amour pour cette surface, tout comme celle de Nalbandian sorti comme si de rien n’était au premier tour malgré un bon tournoi du Queen’s. Enfin, notons la sortie de Blake même si ça commence à devenir une habitude avec lui en Grand Chelem. Il ne reste donc plus que quatre des dix meilleurs joueurs du monde en lice puisque les matricules 3 à 8 à l’ATP se sont fait sortir.

Un petit mot sur Stan qui continue son petit bonhomme de chemin dans le tournoi sans trop de difficulté jusque-là, ce qui nous pose des problèmes pour juger de son réel niveau sur gazon qu’il dit apprécier de plus en plus. Il lui faudra sortir l’artillerie lourde pour le prochain tour s’il entend passer l’obstacle Safin. Le Vaudois n’a jamais perdu contre le Russe mais gageons que ce lundi, ce ne sera pas aussi simple que lors de leurs deux premières confrontations. En cas de victoire, une demi-finale 100 % suisse serait tout à fait envisageable au vu du tableau.

Pour finir, revenons sur les deux favoris du tableau. Si Federer déroule sans aucune difficulté (un break subi en trois matches) et a vu son tableau se découvrir, il faudra tout de même faire attention à Hewitt bien que l’on voit mal l’Australien lui prendre un set. Nadal, lui, a tout de même été accroché par chacun de ses trois adversaires, Gulbis ne serait pas passé loin de l’exploit s’il était parvenu à remporter le tie-break du troisième set. Face à un Youzhny qui lui a toujours causé des problèmes sur surface rapide, le Majorquin devra faire très attention même si son futur adversaire a déjà deux matches en cinq sets dans les jambes. Au final, la seule incertitude qu’il semble rester pour cette deuxième semaine est de savoir qui se retrouvera en demi-finale face aux deux meilleurs joueurs du monde ainsi que l’ampleur du score de la finale, pour le reste par contre…

Écrit par Nicolas Jayet