Présentation de la saison 2008-2009 – 2ème partie

Après les cinq grosses écuries présentées hier, voici un deuxième papier sur la Serie A, pour passer en revue le reste des forces en présence et mettre quelques points sur quelques I…

Prétendants à la Champions League :On les a vus hier : Inter, AS Roma, Juventus, AC Milan, Fiorentina.
Prétendants à la Coupe UEFA :

Palermo

Chaque année, à l’intersaison, le club sicilien se fait littéralement piller, mais tel le Phénix, renaît de ses cendres. Je ne sais pas comment font ses dirigeants, mais ils semblent capables d’attirer chaque été des joueurs intéressants (souvent avec la formule du prêt) qu’ils parviennent ensuite à mettre en valeur et à refourguer avantageusement : Amauri est le dernier en date (parti à la Juve), mais il y en a eu d’autres, notamment Luca Toni il y a quelques années. Le club a perdu deux maillons forts de la défense, les internationaux Barzagli et Zaccardo, mais leurs remplaçants se bousculent au portillon, et Bovo, Raggi et Carrozzieri semblent des contreparties plus que valables (surtout le premier nommé).
Le milieu de terrain est considérablement renforcé avec Liverani, qui deviendra très vite le géomètre et le poumon du milieu, et le jeune Nocerino (ex-Juve). Mais c’est surtout en attaque que le recrutement impressionne – il fallait bien remplacer le superbe Amauri, et c’est chose faite avec Budan et surtout celui qui devrait être l’une des révélations de la saison en Italie, le Brésilien Tullio De Melo (ex-Le Mans). Et, last but not least, Palerme a réussi là où de plus gros clubs avaient échoué : faire venir Amelia, probablement le meilleur jeune gardien du pays (et en Italie, au contraire de chez nos amis anglais, ça veut dire quelque chose).
Bref, Palerme a les moyens cette année de réussir quelque chose de grand. On les voit en Coupe UEFA, voire même, qui sait, en Ligue des Champions. Mais cela, à condition de très bien réussir l’entame de championnat – en Sicile, les esprits s’échauffent vite en cas de résultats mitigés, il faudra donc une bonne ambiance autour du club pour réussir un coup…


Tullio De Melo, un joueur à suivre 

Lazio

Bon, allez, j’avoue, je hais ce club. Politique mise à part, vous l’aurez peut-être compris, je suis un fervent de l’AS Roma, donc la Lazio, franchement, bof…. Et je dis cela comme ça pour ne pas être plus virulent, plus vulgaire, enfin, plus sincère.
Mais comme il faut bien dire quelque chose sur ce club, alors disons ceci : la Lazio pourrait bien se battre pour une place en Coupe UEFA, même si la plus grande partie de la Ville éternelle voudrait plutôt les voir se battre contre la relégation. Des joueurs importants sont partis : le buteur Bianchi (excellent la saison passée, il fera cette fois le bonheur de Torino), le défenseur Zauri et Valon Behrami, parti voir du côté de West Ham si ses carences défensives passeront plus inaperçues en Angleterre (bonne chance mon grand). Mais d’intéressants renforts ont été signés : Simone Inzaghi, le petit frère et clone de l’autre, le gardien argentin Carrizzo, le jeune attaquant Makinwa, le milieu Matuzalem (ça ne s’invente pas), l’attaquant latino Zarate et Stefan Lichtsteiner, qui devrait prendre la place de Behrami sur le flanc droit. Notre latéral national devrait pouvoir s’imposer à Rome. D’abord et surtout parce que c’est un club de charlots…
Voilà. La Lazio pourrait accrocher une place en Europe. Et à coup sûr, elle sera un os dans les fameux derbies romains, et grappillera probablement quelques points qui empêcheront les voisins de s’emparer du titre au final. Comme d’habitude. Je les hais ces Laziales…


Simone Inzaghi, le «frère de»

Sampdoria

Les Gênois montrent des signes de reprise, et pourraient bien filer en Europe, sur les traces de la glorieuse génération Vialli-Mancini-Lombardo-Katanec-Mihajlovic et consorts. Mais il faudra pour cela faire encore un saut de qualité par rapport à la saison dernière, notamment au niveau de la régularité. Les renforts arrivés ne semblent pas donner de grande plus-value comparé aux départs. L’effectif est considérablement remanié, et la sauce devra prendre au plus vite si la Samp ne veut pas voir trop s’éloigner le train de l’Europe.
Mais c’est faisable, surtout si l’attaquant uruguayen Fornaroli est aussi bon qu’on l’annonce, et si Antonio Cassano, l’enfant terrible du Calcio, continue son retour en grâce amorcé la saison dernière. Il est attachant le gamin : totalement génial sur le terrain, créatif, déroutant, buteur, le vérolé de Bari est aussi doué qu’il est timbré, ravagé, secoué, instable. La saison passée, il nous a encore provoqué quelques fous rires mémorables avec des pétages de plombs incroyables en plein match, des pleurs, des hurlements, des roulés-boulés empreints de souffrance morale, des gesticulations dignes des meilleurs tragédiens grecs. Il faut dire que Cassano n’aime pas l’injustice, et là il ne s’estimait pas hors-jeu. Ce qui est fou avec ce type, c’est qu’après il se calme (un peu), recommence à dessiner ses dribbles déroutants et à distiller ses ballons et 20 minutes plus tard, il a planté un but et donné l’assist décisif pour la victoire. Ce type est un génie du foot, et si la Samp parvient à le canaliser, elle possède assurément l’un des plus grands talents du foot italien. Bonne chance tout de même…


Cassano, complètement fou, mais génial…

Napoli

Les Napolitains ont accueilli leur médaillé d’or olympique, l’Argentin Lavezzi, comme une réincarnation maradonesque. C’est dire l’attente autour de l’équipe, dans cette ville folle de foot, qui vit par et pour le Calcio (rappelons que lors de leur relégation administrative en 4e division, plus de 40’000 spectateurs se pressaient à chaque match au San Paolo). Lavezzi, le joueur le plus tatoué du foot italien, Materazzi mis à part, est un vrai talent. Bref, c’est déjà un petit exploit d’avoir réussi à le garder durant l’été. On annonce que Denis, en provenance d’Independiente, sera à même de le soutenir en attaque, mais on ne sait pas grand-chose sur ce joueur. Ni sur les autres renforts signés par le club du pied du Vésuve – la plupart ressemblent furieusement à des coups de poker… A voir donc, mais Napoli pourrait bien en surprendre quelques-uns et confirmer le bon parcours de l’exercice précédent en accrochant une place européenne. Du moment qu’ils finissent devant les autres maillots azurs, ceux de la Lazio, ça me va…


Le mythique San Paolo est prêt à exploser !

Udinese

Attention, outsider sérieux… L’équipe a été en partie démembrée à l’intersaison (Pinzi, Dossena, Asamoah, Mesto et bien d’autres sont partis) mais le recrutement semble à la hauteur : les défenseurs Sala, Motta et Pasquale, l’attaquant du River Sanchez et le milieu Tissone peuvent clairement combler les trous. L’effectif a en tout cas une assise défensive très intéressante. Notons à ce niveau-là l’arrivée de l’international helvétique Nef, qui fera ses débuts en Serie A après avoir fréquenté la Serie B avec Piacenza. Mais la concurrence sera rude pour lui, bien davantage que pour Gökhan Inler, qui est un pion essentiel du dispositif du club du Frioul. Elu par ses pairs meilleur débutant étranger de Serie A la saison passée (ce qui n’est pas rien), l’ex-Zurichois a été ardemment courtisé par plusieurs grosses écuries, notamment Arsenal. A Udine, on a tout fait pour garder cette pépite dotée encore d’une grande marge de progression mais déjà d’un gros rayonnement sur le terrain. Et vu qu’il a décidé de rester, Udine se voit en Europe, clairement, dans le sillage du supersonique international Di Natale, la vedette du club devenue idole absolue depuis qu’il a refusé cet été toutes les offres venues de Rome, de Florence ou de Naples notamment… Pour l’anecdote, rappelons ici que cette ville, toute proche de la frontière slovène, compte environ 35’000 habitants, et que son stade en compte autant et se remplit quasiment à chaque match… Ça, c’est beau. Pour les cambrioleurs aussi…


Inler devra confirmer

Les appelés à galérer :

Le jeu des pronostics est toujours périlleux, mais il n’est pas irréaliste de penser que les clubs suivants auront pour principal objectif de finir dans la première partie de tableau, avec peut-être en point de mire, lointaine, la Coupe UEFA. Mais parions qu’ils auront surtout le regard tourné vers l’arrière et vers la fatidique barre de relégation : Atalanta Bergamo, Bolognia, Chievo Verona, Genoa, Lecce, Torino.

Les «losers» :

Les clubs suivants, à mes humbles yeux, vont avoir de la peine à sortir de la zone rouge tout au long de la saison. Il y a volontairement plus de clients que de places dans cette catégorie – rappelons que les trois derniers du championnat seront relégués : Cagliari, Catania, Reggina, Siena.

Dernières infos et rumeurs :

– Philippe Senderos à Milan, c’est fait depuis lundi. La presse lombarde jubile mais je n’arrive pas à comprendre pourquoi. Les plus heureux dans l’affaire, en tout cas, ce sont les supporters d’Arsenal. Petit détail : le transfert sera définitif après que Philippe aura passé les tests médicaux, comme il se doit. Disons au crédit du Genevois qu’il pourrait bien jouer un rôle (plus que Vogel espérons-le) dans le cadre milanais, dans la mesure où il sera en concurrence avec l’un des rares défenseurs au monde à être plus enclin aux blessures que Senderos : j’ai nommé le grand Alessandro Nesta…


Bientôt avec le maillot du Milan

– Toujours en quête d’un joueur d’ailes capable aussi d’évoluer au centre (Spalletti adore les polyvalents), l’AS Roma s’intéresse au Hondurien de l’Inter Suazo, encore un des nombreux exemples de joueurs qui ont explosé dans un petit club (en l’occurrence Cagliari il y a deux ans) et sont allés s’enterrer dans la 3e ligne de l’effectif d’un des mastodontes milanais. Le joueur, dit-on dans la presse italienne, ne jure que par la Roma et refuse d’entrer en matière pour tout autre club, tout en ayant clairement annoncé à Mourinho son intention de ne pas chauffer le banc une saison de plus. Le petit mais véloce Suazo serait accueilli à bras ouverts par les Romains, d’autant plus qu’il est capable d’évoluer aussi au centre de l’attaque et que son âge, 28 ans, lui laisse encore de belles perspectives de relancer sa carrière…
– L’embouteillage au sein de l’effectif de Mourinho s’annonce d’autant plus important que Massimo Moratti, Mr Pirelli, président de l’Inter, a formulé une offre au FC Porto pour l’ailier Quaresma. L’ancien boss de Chelsea le veut absolument, et en général, ce n’est jamais une histoire de sous qui fait capoter un transfert vers l’Inter. L’affaire a donc de grandes chances de se conclure, et le public milanais aura ainsi loisir de voir les fameux centres de l’extérieur du pied droit du jeune Portugais, car il faut le dire, Quaresma est probablement l’un des joueurs les plus chers au monde à ne pas avoir de pied gauche. Si, si…
– Un air de déjà vu… La Juventus serait en train de courtiser un joueur qu’elle a viré comme un malpropre il y a quelques années en disant qu’il n’avait pas le profil juventino : le puissant milieu de terrain ghanéen Stephen Appiah. Une véritable force de la nature, déjà rompu au Calcio puisqu’il y a évolué de nombreuses saisons. A la décharge de la Vieille Dame, il faut noter ici qu’entre-temps, l’équipe dirigeante et le coach ont changé… Les Turinois ont ainsi de grandes chances de voir Appiah évoluer à nouveau sous leurs couleurs – oups, pardons, sous les couleurs de la Juve…
– L’international Di Michele, attaquant polyvalent capable également d’évoluer au milieu, intéresse plusieurs clubs transalpins, notamment le Chievo Vérone. Difficile de comprendre pour quelles raisons le Torino se séparerait d’un de ses meilleurs joueurs, qui plus est pour le lâcher à un concurrent direct potentiel. Peut-être le staff a-t-il remarqué une incompatibilité à l’entraînement avec le nouvel arrivé Rolando Bianchi, appelé à être la star de l’attaque turinoise ? Les prochains jours devraient livrer de premières réponses…


Rolando Bianchi, future vedette du Calcio ?

– Tullio De Melo, que la présidence de Palerme veut garder à tout prix, voit sa liste de prétendants s’allonger chaque jour : Marseille, Monaco, Hambourg et Schalke 04 sont clairement sortis du bois. Palerme voit en lui LE buteur de la saison à venir, mais il se pourrait bien que les gros chèques en provenance de l’étranger procurent une bien mauvaise surprise au public sicilien à quelques heures du début du championnat…
 
– Le Français Florent Malouda, en disgrâce à Chelsea et potentiellement sur la voie de départ, se verrait bien à Rome, dans la clique de Totti et Cie. Ça tombe bien, le club de la famille Sensi verrait bien Malouda dans ses rangs… Affaire à suivre tout prochainement…
– Comme d’habitude, après tout on parle ici de l’Italie (et c’est un Italien qui le dit), à quelques jours des trois coups du Calcio, les accords TV n’ont toujours pas été signés. Il y a quelques années, le championnat avait même dû être repoussé pour ces raisons. Cette fois la situation semble moins grave, pas question de déplacer le coup d’envoi. Mais il y a fort à parier que les téléspectateurs seront privés, au moins pour la première journée voire pour la 2e, des highlights du championnat italien. En cause, comme toujours, une bisbille sur les montants de l’accord collectif, que les petits clubs considèrent toujours favorables aux plus grands. Quand on sait que Mediaset, le groupe média propriétaire des droits pour le Calcio, est la créature de Berlusconi, et que le président de la ligue italienne, Adriano Galliani, est aussi celui du Milan AC… Je n’en dis pas plus, cher lecteur, je n’en dis pas plus. Après tout, on parle de l’Italie…

Les matches de la 1ère journée :

Samedi :
Udinese-Palermo
Sampdoria-Inter
Dimanche :
Atalanta-Siena
Cagliari-Lazio
Catania-Genoa
Chievo-Reggina
Milan-Bologna
Roma-Napoli
Torino-Lecce
Fiorentina-Juve

Écrit par Gian del Mulo

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12 Commentaires

  1. Merci à la rédaction davoir adapté ce texte avec les dernières nouvelles tombées hier soir ou ce matin…. Javais écrit le papier hier….
    Admirable vigilance!!! 😉
    a plus

  2. Eh bien, ce « nouveau » connaît son sujet ! Superbe.
    Mon coup de coeur va à Napoli, club ô combien mythique et sympathique que jespère voir haut, très haut, si possible à la lutte pour la Champions League, soyons fous !!

  3. Bravo pour le ton, pour le contenu des 2 articles, pour la retenue dont vous avez su faire preuve à propos de la Lazio.
    Jaimerais un podium Roma/ Fiorentina/ Sampdoria en fin de saison. Je crains que ce ne soit Inter/ AC Milan/ Juve.

  4. « Et je dis cela comme ça pour ne pas être plus virulent, plus vulgaire, enfin, plus sincère »

    En effet la vulgarité et la virulence sont des éléments caractéristiques des romanistes…
    La Lazio na pas le même effectif que la Roma et pour le championnat les choses seront plus difficiles pour le 1er club de Rome…
    Ceci dit il nous suffit de gagner les derby pour réussir la saison.

    AVE LAZIO

  5. Article sympa, mais une sérieuse tendance à semballer avec certains chiffres.

    Udinese joue depuis plus de 5 saisons devant 15000 de moyenne dans son stade de 41000 places. De là à parler de le remplir à presque chaque match…

    Pour Napoli, leur descente aux enfers sest arrêtée en C1 (3ème division), où ils ont joués deux saisons devant 37000 puis 23000 spectateurs de moyenne, chiffres hautement remarquables mais qui atténuent un peu lenthousiasme bien latin de Gian ! 😉

    Désolé, cest mon côté suisse qui parle ! 😉

  6. Très bons papiers pour cette présentation davant-saison, mais attention aux chiffres en effet. Assez pointilleux, je ne me gênerai pas de les contester.

    Je me réjouis cependant des articles à venir concernant le calcio.

  7. « Politique mise à part »; face à ce sous-entendu, un rappel:
    Ne pas oublier que la création lAS Roma est intimement liée au régime fasciste, qui souhaitait alors un grand club portant précisément le nom de Rome (la Lazio existait déjà). Dailleurs, le fondateur de la roma est Italo Foschi, qui était déjà président de la « Società Sportiva fascista Fortitudo Pro Roma », un des clubs de rome qui sest uni à dautres pour donner naissance à la roma. Les méchants ne sont pas toujours du même côté

  8. pour lOFS: je bats ma coulpe. Jai écrit mes articles de tête sans consulter grandchose sur ce coup, alors je promets de faire plus attention à lavenir, je ne voudrais pas me mettre en porte-à-faux avec Berne 😉

    pour Luca: ta précision est très correcte et utile, seulement si jai écrit « politique mise à part » cest précisément pour ne pas entrer dans le terrain de la politique – dans nul autre pays que lItalie le football est aussi politisé. Je ne voulais pas entrer dans ces considérations car sinon, jusquoù peut-on remonter? Jusquà Garibaldi? Jusquà lEmpire romain? aux colons phéniciens? jusquà nos ancêtres qui vivaient dans leur arbre en Afrique? Mais merci tout de même pour ta précision, elle sert à montrer quil y a une grande variété de gris entre le blanc et le noir… 🙂
    Trés bonne fin de semaine à tous!!!

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