Mais qui nous revoilà ?

Après les émotions suscitées par la Coupe Davis il y a une dizaine de jours, le circuit reprenait sa routine habituelle la semaine passée avec un crochet par l’Asie. Si Roddick se remet plutôt logiquement de ses défaites espagnoles, la demi surprise nous vient de Cassius Tsonga qui fête son retour aux affaires par une victoire à Bangkok, qui plus est face à son bourreau de l’Australian Open.

Mais avant de se lancer, un petit tour par les premiers tours de ces deux tournois où se trouvaient deux joueurs suisses. Federer ? Wawrinka ? Non, vous n’y êtes pas, il s’agit de Jean-Claude Scherrer (N2 17) et du dernier vainqueur de Sampras à Wimbledon, j’ai nommé George Bastl. Si ce dernier n’a rien pu faire face à Robert Kendrick en Thaïlande, Scherrer a réussi l’exploit de passer un tour face au chouchou local avant de retrouver Rainer Shuettler pour un match logiquement à sens unique. Malgré tout, la performance ne doit pas passer inaperçue, puisque si l’on en croit le site officiel de l’ATP, c’est le premier match remporté par le 713e mondial sur le circuit principal, qui en touchera 9’000 $, largement plus que ce qu’il a remporté grâce à ses quatre victoires sur le circuit Futures.Cet aparté terminé, retournons à nos moutons et particulièrement au tournoi de Pékin où était d’ailleurs aligné Scherrer. On espérait une revanche du fantastique match qu’avaient disputé Ferrer et Roddick lors du week-end précédent, on a eu la preuve que seul l’un des deux est capable de gérer les brusques changements dus au décalage horaire. On en oublierait presque la magnifique performance de Dudi Sela qui, non content d’avoir largement contribué au maintien de son équipe de Coupe Davis face au Pérou, s’est payé le luxe d’enchaîner quatre perf’ de suite avant de pousser Roddick dans ses derniers retranchements.
Au final, Roddick s’en sort bien (trois matchs en trois sets sur quatre face à des joueurs largement moins bien classés que lui) et conforte sa qualification pour les Masters en fin d’année. Une victoire synonyme de bouffée d’air pour l’ex-numéro un mondial puisqu’il a désormais remporté trois tournois en 2008, c’est-à-dire autant que l’année passée, mais il est tout de même encore loin de son niveau de 2003 (6 tournois gagnés dont l’US Open).

La finale attendue du tournoi de Bangkok nous réservait une affiche également très alléchante : la revanche du premier Grand Chelem de l’année. Mais pour être honnête, on ne savait pas trop quoi attendre de Cassius Tsonga, blessé depuis mai et dont l’US Open ne laissait rien présager. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est monté en puissance au long du tournoi. En passant à quelques points de l’élimination au premier tour, il s’est surclassé pour s’offrir une magnifique revanche face à un Djokovic en balade jusque-là.
Si certains médias semblaient penser qu’il serait capable de jouer les Masters, on préférera ne pas se risquer à un pronostic tant son physique lui a joué des mauvais tours ces derniers temps. Car s’il peut se targuer de certains résultats, force est de constater qu’il n’a jamais eu le temps de les confirmer réellement. En attendant, il fait, en ce moment, nettement mieux que son compatriote Gasquet qui n’a remporté qu’un seul match contre un Top 10 cette année.
La tournée asiatique continue cette semaine avec un tournoi de Tokyo très ouvert : un alléchant quart de finale entre les deux vainqueurs cités plus haut, un Del Potro surboosté par la qualification de l’Argentine en finale de Coupe Davis et de nombreux autres outsiders dont il faudra se méfier. La fin de la saison s’annonce donc chaude puisqu’il reste théoriquement plus de 300 points possibles pour le classement annuel ; en d’autres termes les possibilités sont infinies, mais cela fera l’objet d’un autre article.

Écrit par Nicolas Jayet