L’heure est à la réflexion

Comme prévu, ou presque, les trois formations helvétiques en lice lors du 1er tour de la Coupe UEFA ont pris la porte. Même YB s’est vautré contre ce grand d’Europe qu’est le Club Bruges. Un obstacle, que dis-je, un gendarme couché qui s’est finalement avéré infranchissable pour une des grosses cylindrées de Suisse. Il faut vraiment que l’on se pose quelques questions dès à présent.

Franchement, j’en ai marre de cracher sur notre football. Ne croyez pas que cela me fait plaisir. Voici maintenant deux ans que je n’ai de cesse d’expliquer à quel point le niveau par chez nous est ridiculement bas. Au point que je me suis attiré les quolibets et autres noms d’oiseaux venant pour la plupart de patriotes purs et durs, voire de décérébrés en manque de matière grise. Mais je ne leur en tiens pas rigueur, c’est parfois plus facile de jouer les aveugles que de regarder la vérité en face. Ca fait moins mal.

La formule en question

Bon, Zurich s’est bien défendu contre un AC Milan qui était dès le départ inaccessible. Bellinzone a fait preuve d’un courage louable contre Galatasaray. La seule équipe véritablement couverte de honte demeure YB, balayée par un Club Bruges qui n’avait terminé que quatrième de son championnat l’an dernier. Comme quoi, c’en était trop pour le… vice-champion de Suisse, qui aurait, il faut s’en souvenir, jouait le titre lors de l’ultime journée 2007/08 !
Etant fatigué de tirer des bilans négatifs à longueurs de débâcles, je préfère rebondir sur le commenatire intéressant laissé par owomoho sur mon papier relatant Sporting-Bâle. En substance, notre lecteur estimait que la formule actuelle du championnat, avec seulement dix clubs en Super League, était un frein au développement du football suisse, puisque les places se font très chères pour les jeunes talents du pays.


YB sort par la toute petite porte

Du côté de la SFL, on nous rappelle sans cesse les progrès exceptionnels effectués depuis l’enterrement de la LNA et la naissance de la SL. Affluences en hausse, droits TV en hausse, championnats souvent palpitants jusqu’au bout. Ouais, ok. Mais j’ai juste une petite question: quid des critères sportifs ?

Rien depuis 2003

C’est assez simple. La Super League a vu le jour lors de la saison 2003/04. Soit au lendemain de l’épopée bâloise en Ligue des champions. Et depuis, quels ont été les succès ? Ben je vois pas. La Suisse à l’Euro 2004, c’est surtout en surfant sur la vague FCB-Titans que cela a été possible. Thoune en CL, c’était une blague, un accident de l’histoire. La Suisse à la Coupe du monde 2006 ? Ouais, peut-être, mais là aussi, on surfait sur le travail qui avait été effectué à la fin des années 90 et au tout début 2000.
Bref, depuis, le football helvétique se casse la gueule. Bâle et les autres sont impotents sur la scène internationale, la Nati perd contre le Luxembourg après un Euro 2008 raté. Les perspectives d’avenir ne sont pas alléchantes. La Suisse avait bien travaillé, dans les années 90. Mais, depuis, elle s’est endormie sur ses lauriers. Si elle ne peut rien faire contre le déséquilibre économique, elle peut au moins jouer son rôle de formateur. « Mais allez le faire comprendre à l’ASF », comme avait justement conclu l’ami owomoho.
Photo Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Psyko Franco

Commentaires Facebook

10 Commentaires

  1. très bon article Psyko !
    Malheureusement, cet article met en lumière les problèmes du football suisse actuels.

    Mais bon, quespérer de plus dans un petit (par la taille) pays où en plus le football nest pas le sport No. 1 ?

    Sur ce, bon week-end !

  2. Article intéressant, comme souvent quand cest Psyko Franco.

    Pas sûr que le nombre de clubs en ligue A influence vraiment les chances daligner des bons jeunes suisses. Jai limpression que les jeunes de bon niveau (suisse ou étranger) ont leur chance sans problèmes en ChL, puis passent vite à léchelon supérieur de la SL (au hasard par exemple – Bobadilla, Ferati, Alphonse à lépoque). Certains clubs donnent moins leur chance que dautres (Sion lan passé par exemple). Mais de la place, il y en a, pour un bon joueur. Mais où sont-ils, même en ChL, les bons jeunes suisses?

    Après, les joueurs évoluant dans le championnat suisse (étrangers ou pas) ayant certaines qualités ou du potentiel, ils partent, simplement parce que les clubs suisses sont incapables de rivaliser en matière de salaires. Lexemple dun Esteban est édifiant – on ne progresse pas en allant jouer à Plouguirec en CFA avec Rennes, mais financièrement, cest bien mieux que le FCZ ou Aarau! Et après, on récupère un joueur grillé, nayant rien fait, quelques années plus tard.

    On peut ouvrir la ligue à 16 ou 18 équipes, il ny aura pas plus de monde daccord dinvestir dans le foot suisse. Donc les jeunes partiront (comment le leur reprocher?), et pas mal de jeunes joueurs suisses nont pas progressé dernièrement, faute de jeu dans leur club (étranger).

    Après, on peut se poser la question sil ne faudrait quand même pas ouvrir la ligue à 14 ou 16 équipes, et repartir vers une ligue semi-amateur, au lieu déquipes pros composées de joueurs étrangers de 4ème zone.

  3. Un état des lieux très intéressants Psyko, bravo. Jabonde dans le sens dOwomoho et également dans celui de Riton.

    Revenir à une ligue nationale à 16 me semblerait le choix le plus judicieux.

    Cela permettrait également à certains clubs de jouer une saison sans pression, de lancer des jeunes. A terme cest tout le football suisse qui y gagnerait.

    Il faudra également mexpliquer comment Isoz, Zloczower et Lämmli peuvent continuer dêtre là, leur bilan est pourtant tout sauf glorieux.

    Il serait intéressant de faire une table ronde avec les protagonistes du football suisse (joueurs, entraîneurs, public, journalistes et sponsors), histoire de réformer ce qui devrait lêtre.

    Pour revenir aux matchs dhier, YB avec Yakin aurait certainement offet un visage plus solide que léquipe bernoise dhier.

  4. Je ne dis pas que le championnat suisse est fort (doux euphémisme), mais par contre la théorie, bien quintéressante, ne tient pas sur le plan européen.

    En effet, en parlant de résultat, malgré des résultats en dents de scie ou des « erreurs de lhistoire », force est dadmettre que le bilan pur est bon depuis 2004. La Nati a participé à 2 Euro et 1 Coupe du Monde, ce quelle navait jamais fait. Elle a eu dexcellents matchs.
    Et actuellement elle na quasiment plus de joueur de SL en son sein, alors difficile dy voir un lien direct.

    Sur le plan des clubs, les Suisses sont dans la moyenne. Car si Thoune fut un accident, que dire de lépopée bâloise de 2002/03? Voilà le « vrai » accident.

    Rajoute encore la présence de plusieurs suisses en phase de groupe (et même en 1/16e), comme Bale, GC, Zurich.
    Et même le 1/4 de finale de Bâle en 2006 (?).

    Ensuite, selon moi bien sûr, le réel problème nest pas le nombre déquipe en SL. Il y a deux soucis:
    – Le premier est que les dirigeants, CC en tête, ne font pas confiance aux jeunes et préfèrent engager des inconnus qui seront rarement impliqués. Pourquoi cela changerait-il en y ajoutant 4-5 équipes?

    – Le second est plus général et sans solution, les clubs pratiquant la formation, car il y en a, sont incapables de garder leurs jeunes plus dune saison. (voir moins, certains partant avant datteindre la première équipe, après avoir coûté des années de formation). Malheureusement, encore une fois, je ne vois pas comment la SL pourrait y changer qqch, ce problème étant mondial (voire accrochage Platini/Wenger).

    Cest pas pour rien quon souhaitait souvent que Bâle finisse champion, car on pensait quil était le seul club à pouvoir conserver ses jeunes et se renforcer en vue de participer à la Champions League. A voir, cela ne suffit même plus…

    Je crois quil faut admettre que le championnat suisse nest plus du tout compétitif par rapport aux grandes écuries. Et finalement, il ny a pas à rougir quand on voit les résultats des Francais ou autres.

    On devra se concentrer sur notre championnat et vivre pleinement chaque 5 ans un petit exploit européen dun de nos clubs.

    Parce que franchement, au final, ca intéresse qui que YB ait perdu contre Brugges ou pas? Même Zurich et Bâle lan dernier qui ont passé la phase de groupe, ca a enflammé qqun?

    Le seul point dommageable cest de perdre des points dans la course à un deuxième représentant de Champions League.

    A limage des Roumains qui ont brillé qq saisons en UEFA et qui se retrouvent maintenant avec un qualifié doffice en ChL! Là, peut-être pourrait-on faire bouger le foot suisse et attirer des investisseurs un peu sérieux, qui sauront quun titre suisse garantit une visibilité en Ligue des Champions.

    Mais sinon, une SL a 10 ou 12 ou 16, je ny vois pas grand changement.

  5. Reggazzoni a ete selectione avec lequipe Suisse a meme titre que Wolfli! Je suis vraiment content pr reggazzoni qui a galere pendant 2 ans avec Andermatt. Maintenant il reprend enfin confiance en lui, ce qui peut que etre bon signe!
    Par contre, la defaite de YB contre Brugge reste dure a digerer pr moi… Mais bon, je me rejouis deja dune belle victoire contre Sion!!

  6. au niveau international, le foot suisse na jamais rien gagné, ne gagne pas et ne gagnera JAMAIS RIEN. Tous les titres de gloire du sport suisse ont été gagnés, sont gagnés et seront gagnés par des sportifs pour la plupart smicards du sport, qui paient souvent leur cotisation ou leus habits de léquipe nationale (!), et sont superbement ignorés par les médias. La TV en particulier.
    Cest ainsi et ce sera toujours ainsi.

  7. Euh excuse-moi, mais cest faux.

    La Suisse na pas à rougir par rapport à beaucoup dautres pays compte tenu de son bassin de population.

    Daccord, gagner une coupe du monde de foot sera inaccessible, un euro de même (quoique sur un malentendu… voir la Grèce). Encore plus certain, au niveau des clubs cest tout simplement impossible.

    Maintenant, les « smicards du sport », pas daccord.

    Premier exemple, le tennis! On a connu un numéro un mondial et une numéro une! Seuls quelques pays ont eu cet honneur (usa, espagne, russie, tchéquie et nous!).
    Parmi ces deux se trouve lun des plus grands athlètes de tous les temps (voir son nombre de Laureus Sport Award consécutifs, du jamais vu). Donc niveau tennis, proportionnellement à sa population, la Suisse nest pas loin dêtre n°1!

    Je verrai aussi le ski, loin dêtre un sport de smicard, où les Suisses brillent (plus ou moins) depuis toujours.

    On pourrait y mettre le vélo, où plusieurs Suisses ont brillé. Ou brille encore, comme Cancellara.

    On pourrait même ajouter le Snow ou le hockey (ok on a rien « gagné » en hockey, mais on nest pas ridicule du tout).

    Donc pour les sports ultra médiatisés, on a foot, tennis, ski, cyclisme, basket, hockey, volley.

    On est largué en foot, ok. Mais si tu fais une moyenne, et compte tenu de nos 7M dhabitants, pas sûr que la Suisse soit aussi nulle que tu le prétends, en comparaison aux autres nations.

    (bien sûr tenlèves tennis et ski, et ca a tout de suite moins de gueule, mais si à linverse tu ne tiens pas compte du foot, quasiment tous les pays européens peuvent aller se rhabiller!)

  8. Dans la liste des clubs suisses ayant fait très fort en UEFA cet automne, il faut encore y ajouter … les cafards. OK, ça se passait au tour précédent, mais quand même, 6-0 à Poznan et 0-0 au retour. Chapeau !

    Je proposerais de les interdire de toute éventuelle participation européenne pendant 5 ans, pour leur apprendre à nous ridiculiser.

  9. Faudrait pas oublier la perte due a la faillite de deux des plus importants elements a leur époque.
    Imaginez les francais en europe sans Bordeaux et Marseille…

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.