Une nouvelle production surprise made in HollyBiou

Résumé des épisodes précédents : défaits sèchement à Langnau il y a peu ; n’ayant vaincus de bien pâles léventins qu’après les avoir laissés revenir dans le match ; honteux à leur retour de la Diners Club Arena en y ayant livré leur pire partition de la saison à ce jour, il ne manquait plus que la venue du CP Berne au Stade de Glace pour assombrir un peu plus encore la mine de la ménagère biennoise de moins de 50 ans. Et avec elle celles de tous les autres membres du ménage d’ailleurs.

Il faut dire que les bernois (ceux de la capitale, je précise pour l’ami Baudry) n’avaient plus perdu de match de hockey à Bienne depuis plus de quinze ans ! (dont treize saisons sans s’affronter sous le fallacieux prétexte de ne pas évoluer dans la même ligue, comme si c’était une excuse valable…)

Bienne aussi bien que les Rangers de New-York

Pour le coup, la parité obtenue au terme du premier tiers aurait déjà presque suffit à satisfaire l’indigène. Quelle ne fut donc pas l’incrédulité générale lorsque débuta le festival du deuxième tiers, les ours n’étant d’ailleurs pas forcément les plus décontenancés parmi l’assistance… Dans l’ordre et en l’espace de quatorze minutes ce sont Peter (un maître tir du poignet dans la lucarne), Ling (quelle jolie feinte pour sortir le pauvre Jonas Müller de ses appuis) et Truttmann (pour un doublé personnel récompensant deux duels gagnés contre la doublure de Marco Bührer laissé bien seul entre ses poteaux) qui ont infligé au CP Berne un des pires tiers-temps de son histoire. Le souvenir du calamiteux derniers tiers des bernois contre les NY Rangers a du revenir à l’esprit de nombreux supporters bernois. 
Si la réaction du HC Bienne suite à sa propre humiliation chez l’ex-lanterne rouge Rapperswil viendra sans nul doute garnir une nouvelle page du déjà bien fourni chapitre « Retour en LNA » du livre d’histoire seelandais, il y a quelque chose d’étrange dans ce résultat. Comment se peut-il que l’armada de VanBoxmeer soit si peu solidaire qu’elle puisse prendre leçon de l’esprit de corps de son adversaire du soir ? Comment cet ensemble de vedettes très bien payées (qui à dit trop bien ?) peut-il afficher une telle indifférence face à la défaite ? Le CP Berne qui est venu samedi soir à Bienne n’a rien, mais alors absolument rien d’un prétendant au titre national.
Si il est clair que le retentissement de ce même match sera tout autre qu’on soit des bords de l’Aar ou d’un lac éponyme, les éventuelles suites et conséquences que donneront ou non les dirigeants de la capitale à cette défaite du plus riche contre le plus pauvre parmi les pensionnaires de la ligue A seront hautement intéressantes à suivre.
Les états d’âme bernois, par contre, tout Bienne s’en moque éperdument ! Les trois points prévus pour le week-end ont été obtenus, même si leur origine ne fut pas exactement celle escomptée. Il s’agira toutefois d’apprendre à ne plus perdre d’unités face à des adversaires directs tels les Lakers, au risque de se retrouver prochainement titulaires de cette dernière place encore trop proche et que toute l’intelligentsia du hockey suisse leur promettait alors même qu’ils ne l’ont encore jamais occupée à mi-saison.
Ce petit retour sur cette victoire seelandaise ne serait pas complet si je ne prenais pas la peine d’être équitable et de souligner la bonne prestation de Dany Kurmann, irréprochable et sachant une fois de plus laisser jouer juste ce qu’il faut dans l’esprit de notre sport. Une goutte d’eau supplémentaire au moulin de ceux –et j’en fais partie- qui militent pour plus de professionnalisme parmi nos arbitres dans l’intérêt de tous les acteurs du sport.

Décharge

Si vous étiez vous-même au Stade de Glace et dans ses abords samedi soir, peut-être vous étonnerez-vous de ne rien lire ici sur les événements qui ont transformé ce qui devait être une simple rencontre sportive en une parodie de guérilla urbaine. La raison en est toute simple, le soussigné n’étant d’une part ni qualifié pour se livrer à du reportage de guerre (l’étant déjà à peine pour vous parler de hockey…), ni disposé à offrir ici une tribune supplémentaire aux méfaits commis par ces casseurs de Sagex que rien ne fait plus jubiler que ce que l’on parle d’eux.
Ici c’est Bienne, et il n’y a désormais plus que Davos et Kloten à ne pas avoir concédé de points aux nouveaux arrivés. Ca tombe bien, ces deux formations étant au menu des rondes à venir…

Écrit par Jean-Philippe Ritz