Derbysieg pour Nuremberg

Le 252e Franken-Derby entre le 1. FC Nürnberg et le SpVgg Greuther Fürth est resté indécis jusqu’au bout. Finalement, der Club l’emporte 2-1 à la 87e et préserve ses chances de retour en Bundesliga dans une ambiance surchauffée.

Pour un alpiniste, le Graal c’est de gravir les 14 sommets de plus de 8’000 mètres de la planète. J’ai fait encore mieux avec 15 plus de 40’000 à mon palmarès. Comprend par là les quinze stades de football allemands de plus de 40’000 places. J’avais déjà assisté à des matchs à Dortmund, Gelsenkirchen, Cologne, Stuttgart, Leipzig, Berlin, Hanovre, Kaiserslautern, Brême, Francfort, Mönchengladbach, Düsseldorf et Hambourg, il me manquait encore Munich et Nuremberg avant ce week-end. Deux jours sous les neiges de Bavière m’ont permis de boucler la boucle.

Franken-Derby

Evidemment, après la relégation de Nuremberg en mai dernier, cela impliquait d’aller voir un match de Zweite Liga. Et la Zweite Liga, au niveau technique, cela ne vole pas toujours très haut. On s’est donc arrangé pour aller voir un derby, de sorte que l’intensité, le suspens et l’ambiance ont largement compensé le festival de mauvaises passes. Le derby en question, c’est le 252e Franken-Derby entre le 1. FC Nürnberg et le Greuther Fürth, club d’une ville située dans la banlieue de Nuremberg. Et puis, c’est aussi le derby des deux clubs dont les stades ont les noms les plus ridicules d’Allemagne : l’esayCredit-Stadion d’un côté, le Playmobil-Stadion de l’autre. A quand la M-Budget Arena et le Barbie Stadion ? On espérait au moins qu’avec un nom pareil, les bières seraient à crédit à la buvette mais tel n’est pas le cas. Dommage, car la Kulmbacher est plutôt pas mal. En revanche, la Currywurst de Nuremberg est à déconseiller.

Ambiance de feu

Moins de 24 heures après le Bayern à l’Allianz Arena, cela fait plaisir de retrouver une vraie ambiance de stade allemand avec un stade presque comble et un public de football et non d’opéra. Il y a même un tifo. Ou plutôt anti fü, comme le proclament les banderoles des supporters du 1. FCN. Les deux équipes sont à mi-classement dans cette Zweite Liga, avec tout de même cinq points d’avance pour le petit Greuther Fürth sur le grand 1. FC Nürnberg, favori du championnat mais décevant depuis le début de la saison. Der Club s’aligne sans ses « Suisses » Daniel VIP Gygax, José Gonçalves et Aleksandar Mitreski. Devant un public bouillant, Nuremberg part le premier à l’abordage, Eigler, Judt et Boakye se créent les premières occasions, en vain.

Duo de Schröck

Fürth réagit par l’intermédiaire du meilleur buteur de cette Zweite Liga, Sami Allagui : une première percé stoppée par Reinhardt à la limite de la faute de dernier recours, un tir dans le petit filet extérieur et un échec seul devant le gardien Schäfer après une passe en retrait trop molle de l’international argentin Pinola, peu inspiré dimanche. C’est donc finalement assez logiquement que Kleeblatt va ouvrir le score par l’intermédiaire de son autre attaquant vedette, Stefan Reisinger, qui place sa tête au bon endroit après un centre du latéral Stephan Schröck, le meilleur joueur du match. Une rencontre de 2e Bundesliga dont le meilleur élément est un dénommé Stephan Schröck, ça fait rêver, non ?

On a regretté l’absence de Gygax !

Nuremberg ne peut décemment pas se permettre une défaite qui le distancierait sans doute irrémédiablement de la course à la promotion. Der Club se crée une immense occasion dès la reprise lorsqu’Eigler et Kluge partent seuls au but mais ils jouent mal le coup et la balle finit en corner. Nuremberg domine territorialement mais peine à se montrer réellement dangereux avec deux attaquants, Boakye et Eigler, assez maladroits. On comprend pourquoi les Franconiens peinent à assumer leur statut de favoris dans cette Zweite Liga 2008-2009. L’absence des trois éléments offensifs les plus cotés, le Grec Charisteas, l’homme qui a réduit les klaxons au silence en juillet 2004, et les Slovaques Mintal, meilleur buteur de la Bundesliga 04-05, et Vittek, pèse lourd. On en vient même à regretter l’absence de Daniel Gygax.

Le match bascule

Et pourtant, le match va tout de même basculer : tout d’abord sur un but litigieux du défenseur Dominik Maroh après un cafouillage devant le gardien du Greuther Loboué. Le juge de touche signale un hors-jeu mais l’arbitre M. Fandel décide de ne pas suivre l’avis de son assistant et valide le goal. Le match devient complètement décousu, ça passe d’un but à l’autre et l’on se doute bien que l’on ne va pas en rester là. Finalement, le stade va chavirer à trois minutes du terme lorsque Per Kluge décale Christian Eigler qui donne la victoire à Nuremberg d’un lob somptueux. Et dire qu’autour de nous certains réclamaient à hauts cris la remplacement de l’ancien joueur de l’Arminia Bielefeld et du… Greuther Fürth. Nuremberg préserve ainsi une chance de remonter en Bundesliga cette saison, même s’il compte encore six points de retard sur la barre. Fürth, qui n’a jamais eu les honneurs de la 1ère Bundesliga, n’est lui qu’à quatre points. Mais on a tout de même l’impression que Kleeblatt a laissé passer une belle occasion dimanche à Nuremberg car il semblait disposer de meilleurs arguments que son adversaire. Mais sans doute que Fürth a trop reculé après la pause et a trop voulu spéculer sur le 0-1. L’entraîneur Benno Möhlmann peut se mordre les doigts d’avoir sorti l’excellent Sami Allagui. Quoiqu’il en soit, un Derbysieg, même dans le ventre mou de la Zweite Liga, par un glacial après-midi de novembre, c’est fêté comme un titre de champion du monde. Et ça vaut le détour.

1. FC Nürnberg – SpVgg Greuther Fürth 2-1 (0-1).

EasyCredit-Stadion, 46’243 spectateurs.
Arbitre : M. Fandel
Buts : 38e Reisinger (0-1), 72e Maroh (1-1), 87e Eigler (2-1).
Nuremberg : Schäfer ; Reinhardt, Maroh, Pinola, Bieler ; Judt (63e Breska), Perchtold, Kluge, Frantz (74e Vidosic) ; Boakye (87e Pagenburg), Eigler.
Fürth : Loboué ; Schröck, Biliskov, Karaslavov, Felgenhauer (66e Skeraj) ; Nehrig (82e Kotuljac), Burkhardt, Takyi, Ilicevic ; Allagui (66e Wörle), Reisinger.
Cartons jaunes : 18e Reinhardt, 29e Nehrig, 34e Frantz, 62e Biliskov, 71e Skeraj, 84e Eigler.

Écrit par Julien Mouquin

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