Bienne – Berne, on prend les mêmes et on recommence

Il manque beaucoup de choses au HC Bienne. Il manque des défenseurs rapides, mobiles, hermétiques et également capables de relancer l’offensive et de balancer des missiles. Il manque des attaquants de génie à qui leur technique et leur talent permettent de transpercer les plus efficaces des défenses et de scorer à répétition. Il manque un grand gardien de but, de ceux qui ont toujours le geste sûr au moment juste. Mais de toutes ces carences, des jours comme ce dimanche, le HC Bienne n’en a cure. Parce que s’il manque encore de beaucoup de choses, ce n’est en tout cas pas de cœur.

Ce nouveau succès – il était temps – acquis qui plus est une nouvelle fois contre le grand rival de la capitale, ne l’a pas été sur la valeur intrinsèque des forces en présence. Car si le hockey était soumis aux lois cartésiennes des valeurs pures, Bienne n’aurait pu prétendre qu’à servir, au mieux, de sparring partner aux joueurs à l’ours. Opposer sur la même glace des Wetzel, Meyer et Caminada aux pointures que sont supposés être les Rüthemann et autres Dubé ne pourrait pas résulter en autre chose qu’une nouvelle mémorable déculottée.Seulement, et c’est tant mieux, il n’est pas de logique immuable, de forces implacables dans ce sport magnifique. Parfois les circonstances et la somme des petits événements font les grandes surprises. En ce dimanche frigorifique, c’est avec une défense fragilisée et visiblement sans grand appétit que le CP Berne s’est rendu en terres seelandaises. Malheureusement pour eux, c’est justement ce jour-là que les Biennois ont choisi pour renouer avec certaines de ces valeurs qui ont forgé leur bon début de championnat. Après plusieurs sorties catastrophiques pendant lesquelles ils ont patiné dans le boudin, les Biennois se sont fort à propos souvenus des vertus de la solidarité, de l’entraide, du coup de patin en plus qui permet d’arriver en premier sur la rondelle, d’accepter de prendre des coups pour offrir des solutions à leurs coéquipiers.
Et c’est bien uniquement sur ces qualités et en s’appuyant sur un Caminada transpirant la confiance en soi que cette deuxième victoire biennoise face à Berne s’est construite. Une deuxième victoire sur le même score final de 6 à 1.
Venant certes faire tache dans le parcours actuel d’un prétendant déclaré au titre suprême après une jolie série de sept victoires, mais n’étant pas vraiment un cataclysme non plus, ces trois petits points de plus se révèlent d’une toute autre importance dans les mirettes du HC Bienne, qui accroit ce faisant son avance sur une dernière place dont il se refuse catégoriquement de se voir affubler.
Tout au plus pourra-t-on mettre en doute le principe de rotation entre ses importés imposé par Van Boxmeer, sans oser réellement croire que l’impact de Gamache sur cette partie en aurait modifié l’issue.

Une victoire onéreuse

Loin d’avoir déboursé le moindre denier pour «acheter» une victoire au grand voisin de la capitale (si si, il y a de bien mauvaises langues), c’est en forces vives que Bienne aura payé sa victoire très cher. Selon les résultats des traitements requis, le risque existe que trois joueurs doivent faire l’impasse sur une ou plusieurs rencontres des suites de ce dernier derby Bienne-Berne du championnat régulier. A Wetzel qui a balancé tout seul son épaule contre la bande et au retour des problèmes de genoux de Stoney viennent s’ajouter les côtes meurtries de Küng, conséquence de la frustration qui s’en est allé grandissant sous les casques bernois. Il est plus que probable que certains voient leur retour sous le chandail aux deux haches précipité, tout particulièrement en ce qui concerne Mauro Beccarelli.

Rico ce héros

Il est parfois aussi des gestes rares, dont la discrétion fait toute la classe. En ce point aussi, en plus de son influence grandissante sur le jeu récompensée par une prolongation de bail d’une saison, Rico Fata a dimanche fait la preuve qu’il est un gentleman, lui qui s’en est allé remettre son prix du meilleur biennois attribué par la presse à un Pascal Caminada tout surpris de l’attention. Une bien belle façon de relever leur belle prestation commune.
Ici c’est Bienne, et bis repetita avec encore un 6-1 face au SCB. Toute ressemblance avec des faits antérieurs s’arrêtera ici…
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Bienne – Berne 6-1 (2-0, 3-1, 1-0)

Stade de Glace. 5551 spectateurs.
Arbitres : MM. Eichmann, Kurmann, Mauron et Schmid.
Buts : 4e Tschantré (Peter) 1-0. 12e Bicek (Fata, Steinegger/5 c 4) 2-0. 29e Fata (Tschannen, Meyer/pénalité différée) 3-0. 33e Fata (Himelfarb, Steinegger/5 c 4) 4-0. 38e (37’34) Patrik Bärtschi (Reichert) 4-1. 38e (37’50) Nüssli (Tschannen) 5-1. 59e Reber (Nüssli/5 c 3) 6-1.
Bienne : Caminada; Hill, Steinegger; Reber, Meyer; Kpharghai, Gossweiler; Tschannen, Fata, Nüssli; Tschantré, Peter, Ehrensperger; Deny Bärtschi, Himelfarb, Bicek; Neff, Wetzel, Küng.
Berne : Bührer; Jobin, Leuenberger; Ziegler, Roche; Daniel Meier, Josi; Gélinas, Dubé, Abid; Rüthemann, Plüss, Patrik Bärtschi; Froideveaux, Reichert, Bordeleau; Trevor Meier, Châtelain, Pascal Berger.
Pénalités : 5 x 2′ contre Bienne et 8 x 2′ + 1 x 5′ (Roche) + 1 x 10′ (Rüthemann) + pénalité de match (Roche) contre Berne.

Écrit par Jean-Philippe Ritz

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