Genève-Servette sans manière

Malgré une défense en mode Père Noël et une attaque peu inspirée, Genève-Servette récolte 3 points sur le week-end et se maintient dans la course à la quatrième place. Pour espérer la décrocher, il s’agira toutefois de montrer autre chose.

Quelques performances de choix avaient permis aux Aigles de se replacer comme candidats à une quatrième place synonyme d’avantage de la glace en playoffs, atout capital pour une équipe qui engrange la quasi-totalité de ses points à la maison. Mais lors de ce week-end leur offrant des adversaires d’outre-barre, il fallait bien sacrifier à la vieille habitude de se mettre au niveau de l’opposition.Contre Ambrì, c’était bien suffisant. Si les Léventins ont retrouvé des couleurs depuis l’arrivée du gardien Karol Krizan, ce ne sont pas des foudres de guerre pour autant. Malgré leurs efforts et malgré une ouverture du score sur une relance ratée de Sebastian Schilt, ils n’allaient pas pouvoir réellement mettre en danger l’équipe locale.
De l’autre côté, les étrangers montraient ce qu’ils savent faire de mieux: amasser les points sans avoir l’air d’y toucher. Une accélération par-ci par là, et hop, quatre buts. Jean-Pierre Vigier poussa même l’exploit jusqu’à inscrire une réussite sans que le puck ne franchisse la ligne, et de loin s’en est fallu. Son mouvement de tir ayant été freiné par un cinglage de dernier recours et de Westrum alors que le but biancoblù était vide, le natif de Notre-Dame-de-Lourdes se voyait crédité d’un but automatique. Il semble que ce point de règlement aime les affrontements tessino-genevois: les Aigles en avaient été cette fois victimes il y a trois ans à la Resega, suite à une faute de Valeri Chiriaev sur Sébastien Reuille.
Contre Zoug, l’affaire allait être toute autre. Face à de véloces attaquants toujours prompts à partir en contre, la défense genevoise allait connaître mille maux et accumuler les erreurs, lâchement mises à profit. Si bien que pour rester dans la rencontre, il faudra quelques miracles de Benjamin Conz, une rare combinaison rapide de la première ligne et un démarrage de Tony Salmelainen qui scotche un Micki Dupont resté bloqué en première avant d’aller enfiler la rondelle entre les jambes de Lars Weibel.
Mais sur la longueur, la meilleure des deux équipes allait prévaloir. Quelques secondes avant la dernière sirène, après Goran Bezina, John Gobbi ou Olivier Keller, c’était au tour de la valeur sûre Sebastian Schilt de commettre sa boulette amenant un but: ne jouant ni le puck ni l’homme, il laissait à Dale McTavish tout loisir d’inscrire le 3-2. Les Aigles ne s’en remettraient pas.
Ils tentèrent bien une réaction, mais l’attaque eut une peine infinie à prendre en défaut l’arrière-garde adverse, butant sur un Weibel en grande forme quand ils y parvenaient enfin. Quant au powerplay, s’il n’a jamais été transcendant cette saison, il fut, comme depuis quelques rencontres, tout simplement affligeant, d’un statisme et d’une prévisibilité ébouriffants. On rappellera au passage que la dernière réussite genevoise avec un homme de plus date du match contre Zurich. Seul Bienne est maintenant plus stérile dans cette phase de jeu.
Ce fut donc au contraire les locaux qui allaient prendre le large, sur un nouveau cadeau de Robin Breitbach cette fois. Si l’Allemand ne commet pas forcément plus d’erreurs que les autres, force est d’admettre qu’il a le sens du spectacle. Il offrit donc aux 4000 spectateurs du Herti un magnifique vautrage digne de ses plus grandes années. Corsin Casutt n’en demandait pas tant pour fusiller Conz.
Une nouvelle perte de puck de Breitbach, bien aidé cette fois par une crosse dans les patins non sanctionnée par l’ineffable M. Popovic, amenait une cinquième réussite qui n’avait pour seul intérêt que d’épargner un vain rush final aux Genevois. La rencontre se terminera dans la confusion, Breitbach échangeant notamment quelques coups de poing avec Marco Maurer. Ça promet pour la saison prochaine.
Malgré ce piteux week-end, il n’y a pas encore vraiment lieu de s’alarmer. Grâce aux dents de scie davosiennes et aux belles performances de David Aebischer, l’ambitieux objectif d’une place dans les quatre premiers reste accessible. Il ne faudra cependant plus égarer trop de points en route. Les rencontres de la semaine prochaine seront un test intéressant, avec des Tigres qui espèrent encore secrètement ne pas se faire encore une fois griller dans la course aux playoffs, puis des Lacustres tentant un ixième choc psychologique. (Bip ! bip ! On le perd ! On le perd !)
Photos pascal Muller, copyright www-mediasports.ch

Genève-Servette – Ambrì-Piotta 4-2 (1-1 2-1 1-0)

Patinoire des Vernets : 5815 spectateurs.
Arbitres : S. Eichmann ; J. Dumoulin, N. Fluri.
Buts : 8’05 M. Bianchi (G. Christen, C. Micheli) 0-1, 15’11 B. Ritchie (D. Rubin, J. Kolník) 1-1, 21’34 S. Aubin (J. Kolník / 4 contre 5 / P. Savary) 2-1, 27’38 J. Kolník (B. Ritchie, F. Heynen) 3-1, 30’07 J. Walker (P. Duca, M. Gautschi) 3-2, 59’38 J.-P. Vigier (sans assistance / but vide) 4-2.
Genève-Servette : B. Conz ; G. Bezina (+3), D. Vukovic (+3) ; O. Keller (-1), J. Gobbi (-1) ; R. Breitbach (0), S. Schilt (-1) ; J. Mercier (‑), F. Heynen (+1) ; J. Kolník (+4), B. Ritchie (+3), D. Rubin (+1) ; T. Deruns (‑), S. Aubin (+1), J.-P. Vigier (+1) ; P. Savary (‑), M. Trachsler (‑), J. Cadieux (+1) ; I. Fedulov (-2), T. Kast (-2), F. Debrunner (-2). Absents : G. Mona, M. Hoehener, F. Conz, C. Rivera, G. Augsburger (blessés), T. Salmelainen et R. Suri (surnuméraires).
Ambrì-Piotta : K. Krizan ; F. Stephan (-1), N. Naumenko (-3) ; M. Gautschi (+1), R. Bundi (+1) ; D. Marghitola (-1), Z. Kutlák (-1) ; J. Horak (+1) ; G. Sciaroni (‑), E. Westrum (-2), J. Walker (-1) ; P. Duca (-2), R. Stirnimann (-1), A. Demuth (-2) ; C. Micheli (0), M. Bianchi (0), G. Christen (+1) ; N. Celio (‑), M. Zanetti (‑). Absents : T. Bäumle, M. Wahlberg, M. Murovic, L. Schönenberger et D. Mattioli (blessés).
Pénalités : 3 x 2’ contre Genève-Servette, 6 x 2’ contre Ambrì-Piotta (dont 4 x 2’ pour le seul N. Naumenko !).
Notes : 21’30 J. Kolník marque, mais tout le monde croit à la transversale. 31’30 C’est au tour de R. Breitbach d’allumer les montants. 58’38 R. Čada demande un temps mort et sort son gardien. 59’38 K. Krizan regagne son enclave.

Zoug – Genève-Servette 5-2 (1-1 2-1 2-0)

Hertihalle : 4017 spectateurs.
Arbitres : K. Popovic ; G. Mauron, L. Schmid.
Buts : 7’48 P. Fischer (D. Brunner, J. Holden) 1-0, 19’41 B. Ritchie (D. Rubin, J. Kolník) 1-1, 31’32 C. Camichel (M. Maurer) 2-1, 33’08 T. Salmelainen (sans assistance / 4 contre 5 / I. Fedulov) 2-2, 39’39 D. McTavish (R. Diaz, M. Kress) 3-2, 47’53 C. Casutt (sans assistance) 4-2, 54’46 D. Camichel (F. Schnyder, D. McTavish) 5-2.
Zoug : L. Weibel ; J. Harrison (0), M. Dupont (+1) ; R. Back (+3), R. Diaz (+1) ; M. Kress (+2), M. Maurer (+1) ; F. Lüthi (‑) ; D. Brunner (0), J. Holden (0), P. Fischer (+1) ; P. DiPietro (-1), D. Camichel (0), D. McTavish (+1) ; B. Christen (+1), P. Oppliger (+2), C. Camichel (+1) ; C. Casutt (+1), J. Steinmann (‑), F. Schnyder (+1). Absents : P. Sutter, D. Meier (blessés), B. Isbister, E. Bianchi et T. Bucher (surnuméraires).
Genève-Servette : B. Conz ; G. Bezina (0), D. Vukovic (-1) ; O. Keller (-1), J. Gobbi (-1) ; R. Breitbach (-1), S. Schilt (-2) ; J. Mercier (‑), F. Heynen (‑) ; J. Kolník (-1), B. Ritchie (-2), D. Rubin (-2) ; T. Deruns (-2), S. Aubin (-1), T. Salmelainen (0) ; R. Suri (‑), M. Trachsler (‑), J. Cadieux (-1) ; I. Fedulov (-1), T. Kast (‑), F. Debrunner (‑). Absents : G. Mona, M. Hoehener, P. Savary, F. Conz, C. Rivera, G. Augsburger (blessés) et J.-P. Vigier (surnuméraire).
Pénalités : 8 x 2’ contre Zoug, 7 x 2’ contre Genève-Servette.

Écrit par Yves Grasset

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6 Commentaires

  1. Merci Chrimani.

    Y avait Pascal Droz qui n’avait jamais entendu parler de Barack Obama, maintenant y aura Ch. Logoz qui ne connaissait pas Pierre Ménès. On a tous ses lacunes…bon faut dire que le témoin d’Estelle est un journaliste beaucoup moins connu que George Baudry.

    Bon j’m’en vais, je viens d’entendre quelqu’un dire « Casse-toi, on est sous un article de hockey, bordel ! »

  2. Tu dois savoir Ch.Logoz que moi au début, quand on a commencé à beaucoup entendre son nom, je comprenais « baraque aux Bahamas », mais j’ai sûrement du trop regarder les émissions… d’Antoine…

    Dès que tu rentres, Sathip, je vous invite les deux pour un match… à Malley !!!

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