Tout est possible en Bundesliga

Trente buts en neuf matchs, des retournements de situation improbables, les trois premiers du classement en échec et la moitié des équipes de la ligue qui se tiennent en neuf points: le championnat d’Allemagne est bien le plus indécis et le plus étonnant du continent, ce qui m’autorise à détourner la locution favorite du Service des sports de «notre» Télévision.

Mönchengladbach – Hoffenheim, c’était la lanterne rouge qui recevait le leader. Pourtant, malgré les 27 points qui séparent les deux néo-promus au classement, je n’ai pas l’impression que le contingent du TSG 1899 soit tellement supérieur à celui du Borussia. D’ailleurs, l’an passé, en Zweite Liga, les Fohlen avaient fini devant les Badener. Mais il y a une équipe qui n’a pas eu beaucoup de réussite en début de saison et qui s’est vite enfoncée dans la sinistrose et une autre à qui tout a réussi et qui a pu surfer sur l’euphorie de la promotion. L’illustration en a été donnée samedi au Borussia-Park: Mönchengladbach a longtemps cru tenir la victoire après l’ouverture du score sur une frappe flottante du futur joueur du Bayern Alexander Baumjohann. Mais, après que le nouveau et remarquable gardien belge des Fohlen Logan Bailly eut fait le désespoir des attaquants du leader pendant 89 minutes et qu’Oliver Neuville eut raté le K.O. à la 88e, Hoffenheim est parvenu à égaliser à l’avant-dernière minute. Sur un but entaché d’un hors-jeu. Comme d’habitude, serait-on tenté de dire.

Poursuivants freinés

Les deux poursuivants immédiats d’Hoffenheim n’ont pas profité du relatif faux-pas du leader. Le Hertha Berlin a été tenu en échec à Bielefeld (1-1), ratant l’occasion de prendre la tête du classement, ce qui, dans toute son histoire, ne lui est jamais arrivé aussi tard dans la saison. L’Alte Dame a laissé passer sa chance lorsque Voronin a tiré sur la latte quelques minutes après avoir ouvert le score. A chaque fois sur des longs dégagements. Et dire qu’à Echallens, Lucien Favre interdisait à ses gardiens de dégager au pied ! On sera sans doute davantage fixé sur les réelles possibilités berlinoises cette saison après le choc de samedi prochain contre le Bayern à l’Olympiastadion.
Hambourg a également raté le coche en perdant 3-2 à Karlsruhe. Et pourtant, les Rothosen pensaient avoir fait le plus dur en début de 2e mi-temps lorsque Collin Benjamin leur a donné deux longueurs d’avance sur un tir pleine lucarne. Mais le KSC, que l’on pensait moribond, est revenu en quatre minutes, grâce à des buts de Freis et du revenant Federico. Avant d’arracher la victoire à la 92e grâce à Sebastian Freis, à 10 contre 10 (revanche du match aller où Hambourg l’avait emporté 2-1 à la 90e).Voilà un match qui peut marquer un tournant dans la saison des deux formations : en relançant Karlsruhe dans la course en maintien, en portant un rude coup aux ambitions du HSV, qui a de surcroît perdu Petric, expulsé pour voies de fait.

Chanceux Bayern

Du coup, la bonne opération du week-end est pour le Bayern Munich, vainqueur de Dortmund 3-1, grâce à deux buts de Klose dans les trois dernières minutes. Malgré son budget colossal et sa condescendance envers des adversaires, le Bayern est la seule équipe de Bundesliga à n’avoir réussi aucun blanchissage à domicile cette saison ! Voilà un record dont les Rekordmeister peuvent être fiers. Il n’a fallu que 82 secondes à Valdez pour prolonger cette série en ouvrant le score pour le BVB après une glissade de Demichelis. Les tournants du match de situent quelques minutes plus tard, lorsque l’arbitre oublie un penalty pour Dortmund pour une main de Lucio, puis valide l’égalisation de Zé Roberto en position suspecte. Comme d’habitude, serait-on tenté de dire.
Si les Bavarois ont dominé un Dortmund héroïque (35 tirs au but à 13 !), ils n’ont dû qu’à une grosse bévue du Brésilien Santana de passer l’épaule à la 87e. Le BVB n’a plus gagné à Munich depuis 1991. Enfin, n’a plus gagné à Munich contre le Bayern depuis 1991. Parce qu’entre-temps, il y a tout de même eu une victoire dortmundoise dans la capitale bavaroise, la mythique finale de 1997 contre l’abominable Juventus du duo magique Lippi-Moggi.

Première ratée pour le Bayer

Sa BayArena en travaux d’agrandissement, le Bayer Leverkusen est contraint d’émigrer pour ce 2e tour dans l’un des plus beaux stades d’Europe, la LTU-Arena de Düsseldorf. On ne savait pas si les supporters des Rheinländer allaient les suivre jusque dans la capitale du Nordrhein-Westfalen. A priori oui : même s’il n’a pas rempli les 51’300 places de l’antre du Fortuna Düsseldorf, le Bayer a enregistré, avec 32’000 spectateurs, la plus forte affluence de son histoire pour un match à domicile, puisque jusque là il était limité par la capacité réduite de sa BayArena (22’000 places).
Sur le terrain, cette première ne s’est pas trop bien passé, puisque le VfB Stuttgart a d’emblée ouvert le score sur un centre au cordeau de Ludovic Magnin pour Mario Gomez. Leverkusen a vu ses dernières illusions s’envoler après la pause avec l’expulsion du teigneux chilien Vidal pour ses cartons jaunes numéro 7 et 8 de la saison, suivis du 0-2 sur un obus de Thomas the Hammer Hitzlsperger qui a transpercé le mur et le gardien Adler. Au final, le VfB l’emporte 4-2, grâce notamment à un doublé de Gomez. Magnin qui retrouve sa place de titulaire après un 1er match raté de Boka, Gomez qui recommence à enfiler les buts, Stuttgart en embuscade à 8 points du leader, on retrouve la même situation qu’au début du 2e tour 2006-2007, que le VfB avait terminé en champion. L’histoire va-t-elle se répéter ? Je n’y crois pas.

Le choc au sommet qui n’en est pas un

Schalke 04 – Werder Brême, cela devait être un choc au sommet entre les deux équipes qui, en début de saison et sur le papier, paraissaient le plus à même de disputer le titre au Bayern. Mais rien ne s’est passé comme prévu pour les 2e et 3e du dernier championnat, avec une élimination en prématurée en Ligue des Champions et une place dans le ventre mou du classement en Bundesliga. Et, malgré une Veltins-Arena archicomble, leur duel ne leur a pas permis de redorer leur blason. Au terme d’un match, comme on dit là-bas, sehr langweilig, Schalke l’emporte 1-0. Grâce à un coup franc de Farfan repris par la tête du jeune Benedikt Höwedes, l’une des rares satisfactions königsblaue cette saison. Voilà qui permet aux Knappen de se rassurer un peu (mais un peu seulement…) avant les Revierderby contre Bochum et Dortmund. Pour le Werder en revanche, l’Europe s’éloigne.

Les Wölfe-garous

Les Wölfe du VfL Wolfsburg sont bien des loups-garous : humains et vulnérables à l’extérieur (10 matchs/5 points), ils se métamorphosent en bêtes féroces dans leur antre de la Volkswagen Arena (9 matchs/25 points). Samedi, c’est au tour du VfL Bochum d’être reparti bredouille de Basse-Saxe sur un doublé du jeune Bosniaque Edin Dzeko, qui a fait oublier l’absence du buteur maison Grafite (2-0). Bochum a confirmé son statut d’équipe la plus poissarde de la Bundesliga : deux joueurs sortis sur blessure dans la 1ère demi-heure, une tête de Klimowicz qui s’écrase sur la latte à 1-0 et un Diego Benaglio qui sort son meilleur match de la saison dans la cage de Wolfsburg.
Le 1. FC Köln poursuit lui son petit bonhomme de chemin vers le maintien, avec un bon nul à Francfort (2-2), qui aurait pu se transformer en victoire si Ishiaku n’avait pas raté l’immanquable sur la fin. Mais auparavant, l’Eintracht avait mené deux fois au score, avant que les Geissböcke ne reviennent grâce à un doublé de leur capitaine slovène Milivoje Novakovic, ses 11e et 12e but de la saison. Et un très mauvais point pour ton chroniqueur préféré qui avait écrit en début de saison «Novakovic, qui me rappelle un peu Streller, ne donne pas toutes les garanties pour s’affirmer en 1ère Bundesliga».
Enfin, le Hanovre de Mario Eggimann s’est incliné 3-1 à Cottbus sur trois réussites des Bulgares Angelov et Rangelov. Ottmar Hitzfeld doit regretter de ne pas avoir convoqué l’Argovien pour le prochain Suisse – Bulgarie !

Écrit par Julien Mouquin

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6 Commentaires

  1. Boh,
    Un championnat où c’est un promu qui est encore leader en février, où les 2ème et 3ème de la saison dernière joue la deuxième partie de tableau cette saison-ci, où les joueurs ont des maillots avec des petits coeurs rouges sur fond vert, ça a comme même pas l’air super top tout ça

  2. À ceux qui dénigrent le championnat allemand : je préfère ce classement serré, où tous le monde peut battre tout le monde, avec du suspense jusqu’à la fin, à d’autres championnats comme l’Espagne où Barcelone à 20 points d’avance sur le troisième. Franchement aucun intérêt.

  3. Je suis agent de plusieurs joueurs en Bundesliga. Tout ce que les Suisses devraient dire sur ce championnat devrait se résumer a dès compliments. c’est prstiquement le seul championnat ou l’on voit les suisses avoir un certin succès. Et en comparaison avec le niveau de votre championnat national qui ressemble plus a un Dessein animée avec dès personnages tels Geiger ou Barberis, il est évident que vous êtes complètements dépassés. Donc soyez pas jaloux et prennez exemple de ce qui se fait ailleurs!

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