La suite du programme…

Tout a été dit sur les protagonistes de ces demi-finales. Tout, et même trop. Vous avez, chers lecteurs, pu jouir jusqu’à ce jour de nos pronostics millimétrés et bénéficiant de la même garantie d’infaillibilité que les décrets pontificaux. Ils se sont par ailleurs vérifiés avec une exactitude dont nous n’allons nous enorgueillir que dans ce paragraphe initial, rassurez-vous. Mais ça fait toujours du bien. Voilà.

Kloten/3 – Zoug/8

Victime d’un coup de mou pour le moins étrange en toute fin de saison régulière, les Aviateurs avaient hérité de la bande à McSorley en quarts pour le plus grand bonheur de ce dernier. La réponse fut cinglante, avec un sec 4-0 dans les dents, et ce malgré les remarquables performances réalisées par Rüeger durant l’acte IV afin de terminer la série à la maison. En rééquilibrant les lignes d’attaque, plaçant Wick – de retour de blessure – dans le troisième bloc, le changement opéré par le duo Eldebrink-Hollenstein ne paraît pas, pour l’heure, être franchement concluant. Les Aviateurs semblent avoir un peu de plomb dans l’aile et évoluent un ton en dessous de ce qu’il avaient montré en milieu de championnat. Le rendement de Chloote sera aussi dépendant de «Monsieur une boulette par match» : capable de sortir des arrêts venus de nulle part tout comme se prendre des rouleaux, eux aussi provenant du même lieu, le numéro 66 des banlieusards zurichois devra livrer la marchandise et se montrer un tantinet régulier si ses copains prétendent pouvoir aller plus loin.
Forts de leur spectaculaire remontée en faisant crever au passage les Tigres de l’Emmental au poteau, les Zougois ont surfé sur la voie du succès en renvoyant les Oursons dans leur fosse. Poussés par un McTavish qui n’a nullement eu besoin d’un certain temps d’adaptation pour retrouver un rendement maximal, les pensionnaires du Herti peuvent désormais compter sur un Weibel retrouvé malgré son statut d’indésirable, un Isbister qui semble être un poil plus concerné et un jeune Brunner qui épate match après match. Si Josh Holden parvient à éviter ses traditionnelles pénalités de match en tout joueur haïssable qu’il est, ce poison pourrait bien s’avérer létal pour les Flyers. N’ayant rien à perdre et vu notre perfection apodictique dans le domaine du pronostic aussi brillante que la maîtrise de Ngoy dans l’art du consulting à la sauce TSR, nous n’allons pas y aller par quatre chemins ; en pleine bourre, la machine zougoise tournant à plein régime blanchira sans fioritures les Aviateurs. Tout simplement.
Précédentes confrontations : 1-2, 5-1, 4-2, 2-1 tab, 4-2, 1-5.
Pronostic : 4-0 pour le paradis fiscal.

Davos/4 – Fribourg-Gottéron/7

Après la farce de 2008 lors de la série des Zähringen, les Fribougeois ont remis ça en ridiculisant le champion d’Europe sur un 4-0 sans appel. En tout cas, bravo aux Dragons : roupiller volontairement durant les trois-quarts du championnat afin de mieux cueillir à froid un prétendu favori au titre, c’est du grand art. Du côté du Hallenstadion, ça la fout mal : en plus d’avoir misérablement perdu leur titre de champion suisse en étant le premier club – avec Genève – à être bouté hors des play-off, les ZSC Lions ne pourront pas non plus défendre leur titre européen l’année prochaine, la faute à des Bernois solidaires dans le domaine de l’élimination pathétique. Lorsque ridicule rime avec…
À la surprise générale, il a fallu un septième match entre Davos et Lugano, cinq des six premiers affrontements s’étant terminés au-delà du temps réglementaire. Du côté luganais, Hannu Virta avait une envie pressante de revivre une fameuse soirée d’avril 1995. Las, Sannitz gâcha honteusement la fête alors que les Grisons n’ont même pas été fichus d’en mettre huit à Abby. Qu’à cela ne tienne, Davos va trouver son maître.
Au niveau du gardien, aucune comparaison n’est possible. Véritable mur en béton armé, le talent du souverain Caron outrepasse largement celui d’un Genoni pouvant se montrer par moments febrile. Défensivement, Heins, Birbaum et même Snell évoluent un cran au-dessus de leurs homologues grisons. Le fait d’avoir claqué un demi million de francs pour s’acquérir les services de Beat Foster ne garantira pas un retour sur investissement suffisant. Avec le sniper Sprunger, l’expérimenté Jeannin, le guerrier Meunier et un Law en ébullition, Davos ne peut rivaliser face à de tels forçats. Ajoutez à cela un «Monsieur positif» capable de galvaniser ses troupes et d’en tirer la quintessence au moment le plus important de la saison, il n’y a pas photo. Sans compter que les Fribourgeois ont déjà remporté trois des six confrontations directes face aux gars de del Curto. Franchement, les Davosiens feraient mieux de déclarer forfait devant une telle armada et s’éviter ainsi une rouste monumentale sur la glace. La finale du championnat suisse mettra donc aux prises les 7ème et 8ème de la saison régulière, soit les deux meilleures formations du pays. Ce n’est pas plus compliqué que cela.

Précédentes confrontations : 2-3, 3-2, 4-2, 1-2 tab, 1-3, 5-2.
Pronostic : 4-0 pour les Dragons.

Ambrì-Piotta/11 – Bienne/12

Westrum, Duca, et… plus personne. Et c’est bien le nœud du problème tessinois. Lors de leur logique défaite face aux «Eisblau» dans une Valascia glaciale se vidant inexorablement, les plus en vue furent – hormis Naumenko – Schönenberger et Christen. Soit respectivement un honorable joueur de LNB et un ancien Octodurien. Ça laisse songeur… Sans un Krizan héroïque dans les buts, les St-Gallois auraient classé l’affaire bien plus tôt. Personnellement, nous aimerions bien voir tôt ou tard le si détesté Canard WC plonger dans les abysses du doute, ou tout simplement à l’étage inférieur. Ce ne sera hélas pas pour cette fois, et les Genevois, Bernois et Fribourgeois iront donc à nouveau se faire caillasser avec allégresse du côté du Lido la saison prochaine. Le club tessinois continue lentement, mais sûrement son irrémédiable descente aux enfers.

De l’autre côté, Biou a offert une résistance plus âpre que prévue face aux minous de l’Ilfis. Malgré une belle résistance, les Seelandais ont comme d’habitude totalement sombré hors de leur Eisstadion en dépit de la blague du match numéro 3, le 3 du 3. Pas suffisant donc pour se sauver dès ce premier tour de play-out, et ceci confirme implacablement le fait que le parcours des Biennois est bel et bien l’un des plus mauvais qu’ait connu un néo-promu (Didier, si tu nous lis, fais tourner !). Mais que les joueurs d’Ehlers se rassurent : ils auront l’occasion de se sauver – malgré deux gardiens de niveau LNB – face aux exsangues Léventins. Pour des raisons évidentes de cohérence, nous n’en démordrons pas : un Ambrì bien trop dépendant de ses mercenaires sera balayé sans remporter le moindre match et se retrouvera donc dans une situation psychologique idéale avant d’affronter le champion de LNB.
Précédentes confrontations : 4-3 tab, 3-4, 2-3, 3-2.
Pronostic : 4-0 pour le EHC Biel.

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Mathieu Nicolet et Yves de St-Aÿ

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6 Commentaires

  1. Nuance, les six premiers Davos – Lugano ne s étaient pas terminés par une prolongation. Seulement 5. En effet, j avais misé sur une prolongation la seule rencontre qui s est terminée au terme du temps réglementaire. 5-2 si ma mémoire est bonne.

  2. J’ai hâte, mais j’ai hâte de voir ça!
    En même temps, une finale Fribourg-Kloten rappellera bien des souvenirs, presque 15 ans après… Sauf que Wagner et Hollenstein ne sont plus là… Tout comme Fribourg évolue en équipe cette fois-ci…
    Si victoire de Zoug, ca ne sera pas 4-0 par contre

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