Swiss-Ski enfourche

On ne pourra décidément jamais faire confiance à Swiss-Ski. Après avoir commis bourde sur bourde dans le passé, on pensait que la Fédération avait enfin appris de ses erreurs. Du moins, les fantastiques résultats de l’hiver, tant en alpin qu’en nordique, le laissaient présager. Or non. Une nouvelle fois, Swiss-Ski a foiré.

En trois jours, soit entre vendredi dernier et lundi, Swiss-Ski a laissé filer deux entraîneurs majeurs : Patrice Morisod et Adriano Iseppi. Le premier avait propulsé Didier Cuche et Didier Défago sur le devant de la scène, le deuxième avait façonné Dario Cologna.Malgré tout, malgré la compétence notoire des deux hommes, malgré leur relation privilégiée avec leurs athlètes, malgré leur fonction de coach mais aussi de confident, Swiss-Ski n’a rien fait pour les retenir. En cause ? Un pseudo manque de moyens financiers et, surtout, un désespérant manque jugeote et de souplesse.
Si Morisod est parti pour se lancer un nouveau défi (et quel défi avec les descendeurs français…), son départ s’explique également par des questions extra-sportives. Le Valaisan demandait un contrat plus viable que celui proposé par Swiss-Ski. Niveau précarité, difficile en effet de faire pire que la Fédération helvétique : contrat à durée déterminée, renouvelable d’année en année.
En termes de salaire, Morisod souhaitait aussi du changement, et notamment l’instauration d’une prime liée aux résultats comme cela se fait dans les autres grandes fédérations et dans tous les sports majeurs. Mais Swiss-Ski n’a pas voulu, arguant que cela ne faisait pas partie de la politique de la maison.
Cet entêtement a fait le bonheur des Français, trop contents de débaucher un des entraîneurs les plus réputés sur le circuit. Un entraîneur qui avait déniché chez les juniors, puis modelé, puis encadré, puis amené au sommet un Cuche et un Défago.
Quant à Adriano Iseppi, il peut s’enorgueillir d’avoir fait de Dario Cologna le meilleur fondeur de la saison dernière, lui qui a remporté le classement général de la Coupe du monde. Après ce succès historique, Iseppi aurait voulu étoffer son staff et passer d’un taux d’occupation de 60 à 100%. Mais là aussi, Swiss-Ski n’a pas voulu, arguant que cela ne faisait pas partie de la politique de la maison.
Swiss-Ski ne semble toutefois pas en manque de moyens financiers quand il s’agit de rétribuer un nombre incalculable de gratte-papiers à son siège de Muri, de véritables fonctionnaires (dans le sens péjoratif du terme) dont l’utilité reste un grand mystère. Ni quand il s’agit d’envoyer ces mêmes gratte-papiers faire de la représentation sur les différents sites de la Coupe du monde. Ni quand il s’agit de changer plusieurs fois par année l’équipement vestimentaire de ces inévitables gratte-papiers.
Alors qu’un hiver olympique se profile avec les JO de Vancouver en février prochain, on demandait simplement à Swiss-Ski d’être aux petits oignons avec ses athlètes et ses entraîneurs, histoire de continuer de surfer sur la vague du succès. Mais cela était trop demandé. A cause de ses calculs d’épicier et de sa rigidité cadavérique, Swiss-Ski a perdu ses deux entraîneurs les plus efficaces.

Écrit par Alex DeLarge

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5 Commentaires

  1. CARTON ROUGE !!!

    à ces culs serrés de la Fédé.

    Ah… cette fameuse frilosité à l’ancienne mode helvétique que l’on croyait révolue…

    Hélas… Chassez le naturel et il revient… tout schuss !

    Entre les fonctionnaires de Swiss Ski, Swiss Tennis et de l’ASF, on est vraiment gâtés !

    Vive le sport suisse !

  2. C’est vraiment dommage concernant Morisod et également pour l’entraîneur de fond que je ne connais pas mais qui a l’air d’être excellent…
    J’espère que ces décisions ne vont pas casser la dynamique du ski suisse et en particulier de la belle fin de carrière des Didier…
    Je pense également que Swiss ski mérite une nomination aux pigeons pour sa pingrerie, son immuabilité et son entêtement…

  3. Voilà, encore un allemand à la tête d’une institution suisse (ou je confonds) pour y mettre son merdier….

    Très bon article de cartonrouge! Remarquons que c’est grâce à ce même genre de fonctionnaire du sport qui préfèrent aller se bronzer dans les Caraïbes que l’on aura droit à une finale de coupe suisse de foot en semaine…

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