Un tour de chauffe plutôt froid

Bienne – Genève, petite soirée, petite mise en jambes, et donc toute petite partie disputée par deux groupes qui ont – à défaut de quoi déjà se faire du soucis – encore du pain sur la planche.

Purée il était temps ! Mais quelle plaie cette saison estivale ! À s’en transpirer parmi au moindre battement de paupière, et même pas en mode compète ! Non je vous le dis, ras-le-bol de l’été et son cortège de mini jupettes diaboliques.C’est donc le cœur tout plein d’une joie enfantine qu’il nous est enfin à nouveau donné de retourner dans les travées de nos patinoires chéries, qu’elles fussent Centres intercommunaux, Stades de glace, ou autres Étables (remarquez la majuscule) et abribus (spécial dédicace pour nos amis léventins).
Et ça pour nous rafraîchir, Genevois et Biennois se sont entendus pour filer un méchant coup de froid aux optimistes un brin naïfs que nous ne nous cachons pas d’être. Plus Vladivostok que Ibiza pour le coup la fête du hockey du soir. Avec en prime un trio arbitral qui a lui atteint des pics d’inspiration dignes des errances maniérées d’un Lucchini dont le compte aurait viré au gros rouge qui tache, ces débats sont de ceux dont la mémoire collective ne retiendra que les points gagnés ou perdus. Sans plus.
Sur ce plan, ce sont donc les disciples du très suspendu McSorley qui ont débloqué leur compteur. Pour la manière, on repassera plus tard. En attendant, on se contentera d’une ouverture du score en supériorité numérique, d’avoir doublé la mise sur un dégagement interdit inexpliquablement ignoré par les zèbres de service, et de la première grosse bourde d’un Reto Berra encore peu sûr de son affaire. Pas de quoi provoquer un afflux de sang vers le centre des émotions du Capitaine Caverne pour sûr ! Aussi sûr que le Burger King ontarien aura flanqué une bonne secouée aux Servettiens à leur retour aux Vernets.
Sur l’autre banc, Kent Ruhnke était lui bien présent. Calme. Ce qui pour celui qui connaît un tant soit peu l’oiseau ne peut rien présager de bon un soir de défaite. Le discours public sera poli, les vérités de l’intimité du groupe seront assurément brutales.
Il est cependant flagrant que ce Bienne-là dispose de plus de potentiel que la saison passée. Évident que même s’ils doivent encore prendre possession de leur espace, la nouvelle cohorte étrangère seelandaise est à des années-lumière des prouesses comico-burlesques de leur prédécesseurs. Il reste du travail, c’est certain. Mais la base est intéressante. Les multiples arrêts d’extraterrestre d’un Tobias Stephan tout simplement gigantesque – et il n’est pas ici question de sa taille – ont achevé de museler une attaque biennoise qui ne devra pas trop tarder pour s’affranchir de sa touchante timidité. Pas de quoi paniquer à ce Stade, mais un dossier à ne pas laisser trainer assurément. La suite dès samedi soir avec deux derbys, un factice made in TSR et un vrai, le Bernois.
Il convient à présent, dans un accès aussi évident que totalement assumé de démagogie crasse ne visant qu’à préserver la base de lectorat lémanique de CartonRouge (y compris l’intégralité du fan club de Servette, oui oui, tous les douze), de rappeler que Kadhafi il est très très très méchant, que Christian Lüscher fera un conseiller fédéral trop glamour, que Gottéron c’est tous des arriérés, qu’à Biou on est tous des hooligans sanguinaires (oui, même ma maman ! Faut la voir distribuer des coups de tête et des balayettes en mode street fighting !) et que la place du LHC est en LNA… non là c’est trop gros, ça va se voir que je déconne…

Photo édito copyright Simon Bohnenblust ; photos article Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Bienne – GE-Servette 1-3 (0-1 0-2 1-0)

Stade de Glace, 4888 spectateurs.
Arbitres : MM. Mandioni, Kehrli et Kohler.
Buts : 8e Mercier (Conz, Gobbi/5c4) 0-1, 29e Kolnik 0-2, 36e Salmelainen (Déruns) 0-3, 44e Brown (Bordeleau, Lötscher/5c4) 1-3.
Pénalités : 7 x 2′ contre Bienne ; 8 x 2′ contre GE-Servette.
Bienne : Berra; Fröhlicher, Gossweiler; Jackman, Seydoux; Schneeberger, Steinegger; Trunz, Meyer; Truttmann, Fata, Tschannen; Lötscher, Bordeleau, Brown; Ehrensperger, Peter, Tschantré; Beccarelli, Gloor, Zigerli. Entraîneur: Ruhnke.
GE-Servette : Stephan; Mercier, Bezina; Gobbi, Maurer; Höhener, Breitbach; Vukovic, Schilt; Cadieux, Trachsler, Randegger; Toms, Rubin, Kolnik; Salmelainen, Savary, Déruns; Rivera, Conz, Suri. Entraîneur: Matte.
Notes : Bienne sans Bärtschi, Wetzel, Kparghai (blessés) ni Nüssli (suspendu) ; GE-Servette sans Mona, Hürlimann (blessés), McSorley (suspendu), Pivron (surnuméraire) ni Beech (pas convoqué). Temps mort: Bienne (59’27"), qui joue sans gardien dès lors et jusqu’au terme de la partie.

Écrit par Jean-Philippe Ritz

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3 Commentaires

  1. Excellent article!

    Et d’accord pour dire que Gottéron-Servette n’est pas un derby! Genève-Lausanne en est un…. Même Genève-Bern ou Genève-Zurich l’est plus pour un Genevois

  2. Cette année, Bienne a prévu de commencer doucement pour finir en force.

    Genève n’y a vu que du feu et ceci malgré les allusions marquées des arbitres 😛

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