No we can’t

Berne – Bienne. Le derby cantonal a tout d’un match exhibition entre un David atrophié et un Goliath de chez Astana, d’un combat entre un Chenipan de niveau 3 et un Dracofeau vainqueur de la Ligue Joto (pour la référence) ou d’un débat littéraire entre Paul-Loup Sullitzer et un supporter d’Olten après trois tiers (et au moins autant de litres de bière). Cet enième derby (volontaire de la part de la «League» de nous fourrer 12 derbies ce week-end ?) n’a pas échappé à la règle, tout comme les Biennois n’ont pas échappé à la guillotine bernoise. La «Leventinese» n’a pas eu lieu deux fois en deux jours. A la place d’un Braveheart des temps modernes, on a subi un vieux navet d’horreur de la part du HCB.

Fort heureusement très peu de films d’horreur débutent pas une scène sanguinaire. On voit généralement une dizaine d’étudiants musclés ou aux formes généreuses boire de la bière sur une plage. Et comme dans ces mêmes films, les deux premières minutes de cette rencontres ont été tranquilles, permettant même de croire aux plus optimistes que Larry Hurras et les siens allaient épargner Thomas «Chataîgne» Nüssli (doublement facile) et comparses. Généralement, le cinéma «gore» a toujours une personne de couleur (noire), qui meurt en premier. Alors que le rôle lui était logiquement dévolu, Clarence Kparghaï devait déclarer forfait avant la rencontre. Pascal Caminada, étoile montante d’Al-Qaïda dans le domaine kamikaze, allait reprendre le poste.

3-0 dans la tronche

Deux petites minutes donc, et le massacre débutait. Ajouté à cela la pénalité de match de Jackmann après 10 minutes et les espoirs seelandais étaient aussi nombreux que les Prix Nobels dans le mur bernois. L’ancien joueur au passé volatile (les Ducks et les Penguins, notamment) déchiquetait la mâchoire de Martin Pluess et condamnait les siens au chemin de croix. Heureux d’avoir trouvé un remplaçant à Sean Hill, les Biennois ne pouvaient que contempler le jeu du club des Stéphane Lambiel de Berne : 3-0 après trois cafouillages et un tiers-temps.

 

Deux petits buts plus tard des Winnies et retentissait la dernière sirène d’un match aussi plaisant qu’une soirée strip-poker au home Kleinbergen à Spiez. 5-0, le score était sans appel, presque autant que la Ligne de Cœur un mardi soir. A chercher (et il faut gratter) du positif, il faudrait signaler la bonne performance du très talentueux Kevin Lötscher et les encouragements sans interruption de la grosse cohorte de supporters biennois.

Play-off ? MDR lol

Ce sms envoyé par Mathieu Tschantré à la rédaction des Sports de la TSR suite à un petit jeu de pronostic démontre bien la distance qui sépare le HCB d’une participation aux séries finales. Autant dire qu’un match de play-off à Bienne n’est pas prévu avant un titre en Victoria Cup à la Bodensee Arena de Thurgovie. Malgré l’effectif en nette progression depuis l’an passé, il est aussi aisé de trouver quatre équipes inférieures aux Seelandais qu’une soirée fondue à Tripoli. La réalité de l’été n’est souvent pas celle de l’hiver. Même s’il est bien évidemment trop tôt de parler de ce printemps, cet hiver risque d’être rude, tout comme l’a été le dernier championnat.

Mauvais remake de l’année passée ? Peut-être bien. Après deux matches, le HC Bienne est dernier avec une différence de but de moins sept et zéro point. Autant dire que le déplacement dans l’Emmental mardi contre les gratteurs de licence pourrait déjà peser lourd dans les têtes biennoises en cas de nouvelle défaite. Après les revers contre l’ambassade française de McSorley et contre les Charmins Confort, espérons que la suite soit un peu plus reluisante. Afin d’éviter que les Lausannois ne réservent déjà leur billet de train…

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Berne – Bienne 5-0 (3-0, 1-0, 1-0)

PostFinance-Arena, 16´554 spectateurs.

Arbitre : M. Kurmann

Buts : 3e Ziegler (Josi, Dubé) 1-0. 11e Vigier 2-0. 14e Stettler (Bartecko, Ziegler) 3-0. 24e Gamache (Beat Gerber) 4-0. 57e Reichert (Froidevaux, Neuenschwander) 5-0.

Écrit par Yannick Lapierre