Russie – Pays de Galles : Epidémie de gale dans le Koursk

Sans chars et missiles, les Russes ont décidément de la peine à attaquer. Eux qui envoient parfois des soldats déguisés en civil, on se demande là s’ils n’ont pas envoyé des quidams habillés en footballeurs…

1. Le résumé.

Les irréductibles gallois ont astiqué de pôv’ popovs. Une équipe a fait plaisir par son enthousiasme contagieux comme la gale, sa volonté d’aller de l’avant et l’ambiance mise par ses supporters, chanteurs émérites et fair-play. L’autre a ressemblé à une troupe de plantons surveillant une frontière sibérienne déserte au milieu d’une tempête de neige, soutenus ni par leurs fans, ni certainement par le public neutre…

2. L’homme du match.

Ca aurait été facile de nommer Gareth Bale, dont les fulgurances ont laissé sur le cul les défenseurs russes (littéralement) et les téléspectateurs (figurativement). Comme CR7, personne n’oserait lui enlever le ballon sur un coup-franc, mais la différence, c’est que lui sait planter ! Son œuvre a d’ailleurs été parachevée par un joli triplage de mise de l’extérieur du gauche.

Mais on tient surtout à relever le but précédent, qui a plombé pour de bon le moral des Russes, et dont l’auteur, Neil Taylor, n’avait plus planté depuis près de 200 matches ; courage Haris « Sefezérovic », ça viendra !

3. La buse du match.

Les jumeaux Berezutsky ont dégusté pour leur anniversaire ! Mention spéciale à Aleksei, qui avant de se faire remplacer par Vasili, a eu le temps de se faire poser un bandeau autour du crâne suite à un coup de coude, puis de perdre lamentablement le ballon ayant amené le 2-0. 34 ans, ça devient vieux pour un camion, même soviétique…

4. Le tournant du match.

On se doutait qu’au vu de l’ambiance qui devait régner dans l’équipage russe, un but adverse risquait de maintenir la proue du Koursk sous l’eau. La réussite galloise de la 11e minute a offert une raison supplémentaire aux Russes pour se saborder quasi d’emblée…

5. Le geste technique du match.

L’ouverture millimétrée d’Allen pour Ramsey sur ce premier but. Le père Oxydé d’Arsenal ne s’est pas fait prier pour enfoncer le premier clou dans le Koursk.

6. Le geste pourri du match.

Le coup d’épaule de Mamaev à un Joe Allen qui passait par là n’était pas tout joli et a exprimé toute la frustration d’une équipe à la dérive.

7. Ce match m’a fait penser à…

… aux “Ames mortes” de Nicolas Gogol, roman d’ailleurs inachevé, comme le jeu russe.

…mais également à des sous-marins:

– D’un côté, le joyeux « Yellow submarine britannique », dans lequel on chantonne: « And our friends are all on board/Many more of them live next door/And the band begins to play ». A la baguette, Joe Allen, croisement entre John Lennon et Lukas Modric.

Wales photo CR

– De l’autre côté, le Koursk (version nucléarisée du naufrage du Titanic), dans lequel on ne chantonne plus depuis bien longtemps.

8. L’anecdote.

Quand on voit comme les accélérations de notre cher Gareth déposaient systématiquement la moitié de ses adversaires (notamment celle sur 50 mètres à la 29e minute), il faudra aller expliquer aux athlètes russes qu’ils ne peuvent pas participer aux JO pour cause de dopage.

9. La minute Pierre-Alain Dupuis.

Russie-euroLe « pays de Bale » sorti à la 14e minute n’était pas bien vilain car on a le droit de faire des lapsus, surtout à la RTS. Mais, une heure plus tard, Fréd Scola en a remis une couche en assénant que « les duels sont toujours gagnés par les Bâlois »… Il n’a heureusement pas évoqué le trou de Galles…..

Plus prosaïquement, à la 67e minute, « les Russes vont désormais jouer pour l’honneur » a sonné un peu faux, s’agissant d’une équipe qui vient d’encaisser le 3-0 et erre comme une âme en peine contre un adversaire pourtant peu réputé…. Sans surprise, de réveil cardiff…eeh tardif il n’y eut point.

10. Le tweet à la con.

« La ruse pour les Gallois, la gale pour les Russes. »

11. La rétrospective du prochain match.

La prochaine fois que les Russes taperont dans le ballon, ce sera en vacances sur une place criméenne. A moins que ce ne soit lors d’une rare pause dans un goulag… Mais si l’on parle du prochain match officiel, ce sera en ouverture de la Coupe du monde 2018; y a du boulot d’ici là! Et ce sera sans Leonid « Forest Gump » Slutski, dont on ne serait pas surpris qu’il soit privé de stade à cette occasion… Pour redresser l’équipe, un certain Vladimir P. est d’ailleurs annoncé sur le banc de la Sbornaja pour le Mondial 2018. Mais parle-t-on de Petkovic ou de Poutine?

Quant aux Gallois, certains feraient mieux de ne pas se lécher les babines trop vite à l’idée de les affronter en huitièmes. Car face aux possibles Nord-Irlandais ou Tchèques, ils seront sans aucun doute favoris. Et si les Gallois, que certains voyaient faire un Brexit anticipé, étaient la vraie grosse surprise de ce championnat?

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