Lorsque une dictature militaire rencontre une autocratie kajébienne’, on peut s’attendre à assister à l’accouchement d’un match brutalement tactique. Niet de tout cela. Le plan défensif anti-Salah de Moustache Tchertchessov s’est transformé en plan offensif « Anti-Charlots » pour venir décimer une arrière-garde égyptienne aussi lente que Daniel Brélaz à la montée du Petit-Chêne. Les Russes Khéphrenent les derniers espoirs de l’Egypte dans cette CM. Surprise vraiment ?
Le match en deux mots
Boum Badaboum puis patatras.
Les 22 se sont bien démenés en première mi-temps en allant de l’avant, mais désorganisés comme des dessous de bras et surtout, en balançant des mines parfois interplanétaires sur leurs lestes attaquants, soit Salah, soit Zobnin. Notons que ce dernier devint tout simplement énorme plus la partie progressa.
Et puis, dès la reprise, tout s’embrouilla pour les Pharaons à cause d’une défense aussi sereine que Buttet devant un décolleté au Palais Fédéral. Mauvaise relance du ridicule El-Shenawy et puis cet abruti d’Ahmed Fathi qui fait le reste en s’emberlificotant les genoux avec le ballon shooté par dépit par Zobnin. La suite ? Les hommes de Cúper gérèrent les minutes qui suivirent ce but maléfique aussi superbement que Susanne Ruoff les comptes de Car Postal. Les conséquences furent les mêmes. Retour à la maison, sans toucher primes et bonus.
Et dire qu’il ne s’en est fallu que de quelques fathimètres pour que l’Egypte reste en piste dans cette Coupe du Monde. Larmes de crocodiles du Nil pour Salah, vraiment.
L’homme du match
Avec 8 buts plantés en deux matchs, certes contre une belle bande de branques, les attaquants russes ont fait un tout gros job (Haris, relis ces lignes 100 fois avant d’affronter les Serbes). Relevons la performance ce soir d’Artem Sergeyevich Dzyuba pour son increvable désir de planter un goal devant son public du Zénith mais aussi pour son nom qui sonne bon la Russie comme celui d’Ahmed Ouattara sonne bon le Valais.
La buse du match
Aussi vif que Toutankhamon à l’ouverture de son tombeau, Ali Gabr devrait être momifié et jeté au fond du tombeau de Néfertiti suite à son non-match de ce soir. Le défenseur de West Brom empêcha à plusieurs reprises son gardien de faire son job en venant mettre sa tête là où des gants auraient suffi. Mal placé sur le premier goal, sur le cul sur le deuxième, « petit-ponté » par Dzyuba sur le troisième, Ali Gabr Gabr Mossad (ça ne s’invente pas) se prépare un bel été à la recherche d’un nouveau contrat. On ne peut pas lui souhaiter mieux qu’un coup de fil d’Alain Geiger.
| Pos | Équipe | P | W | D | L | F | A | GD | Pts |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 1 |  Uruguay | 5 | 4 | 0 | 1 | 7 | 3 | 4 | 12 |
| 2 |  Russie | 3 | 2 | 0 | 2 | 18 | 14 | 4 | 6 |
| 3 |  Arabie Saoudite | 3 | 1 | 0 | 2 | 2 | 7 | -5 | 3 |
| 4 |  Egypte | 3 | 0 | 0 | 3 | 2 | 6 | -4 | 0 |
Le tournant du match
26 Mai 2018, Kiev, 30ème min. L’ordure de Sergio Ramov (agent du KGB) fait un ippon à Salah. La Coupe du Monde n’a jamais débuté pour l’Egypte, orpheline de son Monsieur 71% de buts et passes décisives. La rage.
Le geste technique du match
Cet auto-goal de Fatih. Plus tu regardes, et plus tu te dis que Benny Hill est pour quelque chose dans ce scénario. Le gars d’Al Ahly commence son cirque en marquant Cheryshev du mauvais côté, du coup il se dit : Je me bouge rapide et lui retiens le maillot et hop, en même temps je glisse pour la forme et dévie le ballon du genou. Personne n’y verra rien. L’arbitre ou les endormis de la VAR feront le reste. Mouais. 1-0 pour la Russie.
Le geste pourri du match
L’annonce de la feuille de match : Fathy – Al Gabr qui font la paire en défense. Une équerre double ratée ou plutôt deux faux des Caire.
L’anecdote
«Les gars, quand on a fait ce flowchart, c’était un gag, et pas le plan de jeu actuel !!! ». De Mohamed El Dahshan.
Et sinon, dans les tribunes ?
A choix, on a vu des très beaux barbus sauce Cléopâtre, des supportrices voilées (le foot moderne, c’est ça…) et furtivement, on a aperçu du vrai matériel AOC (t-shirt moulant sur fond blonde, 25 ans). Note à la FIFA : faire pression sur les cameramen pour optimiser le choix des gros plans et offrir un spectacle emballant.
La minute Pierre-Alain Dupuis
Après 5 minutes de jeu et ayant épuisé l’ensemble des notes préparées entre une Budweiser et un Big Mac un quart d’heure avant la prise d’antenne, Maria Métral, pardon, Pascal Droz instruit le public romand sur la situation barométrique de Saint Pétersbourg : «Orage cet après-midi, enfin je dirais même orage très violent. Mais au-dessus des tribunes, je vois que le soleil va revenir sur le terrain, mais je n’exclus pas des averses d’ici la fin du match ».
Parler de la pluie et du beau temps, ce sont les conversations pour des benêts d’Anglais qui n’ont rien à se dire. Inspirer les spectateurs romands qui se passionnent pour le foot, c’est le rôle de la RTS. Un de mes collègue sur Carton-Rouge.ch a dit très justement avant-hier après avoir subi le « Au cœur du mondial » : « Mes yeux et mon esprit pissent le sang d’avoir enduré ce reportage ». La remise en question post-Billag, ça vient ?
La rétrospective du prochain match
Pour son dernier match en Russie, Trezeguet se rebaptise Thierry Henry pour faire un clin d’œil à son nouveau sosie et marque à trois reprises de la main face aux Saoudiens médusés, mais ragaillardis par une belle Coupe du Monde où ils ont encaissé moins de 22 buts pour une fois. Dans le match au sommet, l’Uruguay ne laisse aucune chance à la Sbornaya car Suarez a retrouvé l’appétit, lui qui gobe l’œil gauche d’Ignashevich sur un corner juste avant de le recracher derrière la ligne. La VAR généreuse n’y voit que du feu.
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