Philipp Degen est de retour !

Les hasards du calendrier mettaient aux prises dimanche à l’Allianz Arena le Bayern Munich et le Borussia Dortmund six jours seulement avant la finale de la Coupe entre les deux mêmes équipes à Berlin. Cette répétition générale marquait aussi le retour à la compétition, après cinq mois d’absence, de Philipp Degen au sein de la défense dortmundoise. Résultat : 4-0 pour le Bayern après 22 minutes et 5-0 au final !

Ce n’est pas trop grave, le match qui comptera vraiment, c’est celui de Berlin et gageons que le BVB, galvanisé par son fantastique public, présentera un tout autre visage pour empêcher le Bayern d’enlever le deuxième (après la coupe de la ligue) des quatre trophées qu’il convoite cette saison.Si le Bayern est toujours en course pour son quadruplé historique, il le doit en grande partie à un Suisse : Massimo Busacca, qui a sauvé les Rekordmeister de l’élimination en Coupe UEFA à Getafe. Auteur d’un match catastrophique (il a été crédité d’un 1/10 de présence dans la presse espagnole), l’arbitre tessinois a contraint Getafe à évoluer durant 114 minutes à 10 contre 11 pour une faute de dernier recours peu évidente mais a omis de sanctionner les multiples fautes de frustration de Ribéry et n’a sorti qu’un carton jaune à l’ignoble Toni, auteur d’un coup de coude dans les parties génitales d’un adversaire. Sur la fin, le Français et l’Italien ont fait la différence… Quelques jours après la prestation honteuse et malhonnête de M. Meroni et de ses sbires à la Pontaise, ce n’était décidemment pas la semaine des arbitres tessinois, ils auraient mieux fait de faire la grève avec leurs compatriotes à Bellinzone.

Mirko Slomka limogé

La belle aventure européenne de Schalke 04 a pris fin mercredi à Barcelone. Les Knappen nourriront sans doute quelques regrets de n’avoir pas mieux tiré profit des 89 minutes jouées en supériorité numérique (jusqu’à la sortie de Thierry Henry). Gelsenkirchen la romantique aimerait bien revivre les grandes soirées de Ligue des Champions la saison prochaine. Encore faut-il que Schalke se qualifie. Dans cette optique, le déplacement à Brême revêtait une importance cruciale. Cela n’a pas empêché les deux formations d’offrir une soirée portes ouvertes, comme seule la Bundesliga peut en réserver. Au final, une dizaine d’occasions nettes de part et d’autre mais le réalisme côté brêmois uniquement. Alors que Baumann, Sanogo, Rosenberg et Klasnic (2x) trouvaient à cinq reprises le chemin des filets, Kuranyi, Sanchez et Altintop ont joyeusement vendangé les occasions königsblauen. Au final, le Werder s’impose 5-1 et reprend la 2e place à son adversaire du jour.
Cette débâcle a malheureusement été fatale à l’entraîneur de Schalke Mirko Slomka. Certes, le mentor des Knappen n’a jamais brillé par ses audaces tactiques mais j’appréciais le côté sympathique et humble du personnage, proche de ses joueurs. Totalement inconnu lors de sa nomination, sans carrière de joueur dans l’élite, il a tout de même conduit Schalke à un titre de vice-champion d’Allemagne et au premier quart de finale de C1 de son histoire. Slomka a surtout payé la campagne de transferts ratée du début de saison et le départ du Brésilien Lincoln qui n’a jamais été compensé. A 40 ans, il a le temps de rebondir ailleurs. Il sera remplacé jusqu’au terme de la saison par les anciens joueurs Mike Büskens et Youri Mulder, vainqueurs de la Coupe UEFA 1997 avec les «Eurofightern» de Schalke contre l’Inter de Roy Hogdson.

Leverkusen réagit

Troisième affiche phare du week-end et troisième score fleuve : Leverkusen paraissait en chute libre ces dernières semaines, alors que Stuttgart alignait les victoires. Et pourtant le Bayer, qui enregistrait le retour de Barnetta, a effectué une sévère mise au point dimanche en dominant le VfB 3-0. Du coup, les joueurs de Michael Skibbe reviennent dans la course à la Champions League alors que ceux d’Armin Veh voient leur remontée au classement ralentie.

Entraîneurs suisses dos à dos

Le deux meilleurs entraîneurs suisses en activité ne sont pas parvenus à se départager samedi dans la Ruhr. Le Hertha de Lucien Favre a ouvert le score sur un coup franc de Skacel que personne n’a touché, le Bochum de Marcel Koller a égalisé quinze minutes plus tard sur une action similaire sauf que là Yahia a touché le ballon. Un point chacun, tout le monde est content et poursuit son petit bonhomme de chemin dans le ventre mou du classement.
Les ambitions européennes de l’Eintracht Francfort ont subi un nouveau coup d’arrêt à Hanovre. SGE a pourtant joué à 11 contre 10 durant la dernière demi-heure mais s’est fait poignarder sur un but de Schulz à la 89e offrant la victoire à Hanovre (2-1).

Bourde sans conséquence

Diego Benaglio a commis sa première grosse bourde depuis son arrivée à Wolfsburg en boxant un tir anodin de Saenko vers le sol détrempé de l’easyCredit-Stadion de Nuremberg ; le ballon a fusé et a fini sa course au fond des filets. Cette bourde est restée sans conséquence car le match a été interrompu à la mi-temps à cause des pluies torrentielles qui s’abattaient sur la Franconie. C’est une mauvaise affaire pour Nuremberg qui menait 1-0 mais qui devra rejouer le match depuis le début et en commençant à 0-0. Typiquement le genre de mésaventure qui n’arrive qu’à des équipes mal classées. La situation du 1. FCN est d’autant plus précaire que ses adversaires directs dans la lutte contre la relégation n’arrêtent pas de faire des points. Ainsi, le Hansa Rostock s’en est allé gagner 2-1 sur la pelouse d’un Karlsruhe à la dérive. Le jeune Fin Bartels a inscrit les deux buts du Hansa, sur lesquels Mario Eggimann s’est montré aussi peu inspiré que Philippe Senderos quelques jours auparavant à Anfield Road.

Hambourg en chute libre

Un autre mal classé qui se rebiffe, c’est le MSV Duisburg. Les Zebras soufflent le chaud et le froid en ce moment : magnifique victoire à Brême voici quinze jours, défaite consternante à domicile contre Cottbus la semaine passée, nouvel exploit samedi à Hambourg (0-1) grâce à une volée déviée de Grlic. Exploit qu’il s’agira impérativement de confirmer mercredi contre Karlsruhe. A Hambourg, rien ne va plus : lors des quatre derniers matchs (dont deux à domicile contre les mal classés Bielefeld et Duisburg), le HSV n’a inscrit que deux points. Gross, Van Basten, Slomka, Klopp, Bilic, Van Gaal, Hecking et j’en oublie, la liste des successeurs potentiels de Huub Stevens en juin prochain s’allonge. Mais avant de penser à la saison suivante, il faudrait d’abord penser à terminer correctement celle-ci. Olic blessé, Van der Vaart en petite forme, le jeu hambourgeois se délite. Les Rothosen rêvaient de Champions League mais à ce rythme-là, ils ne joueront même pas l’Intertoto.

Kellerderby

Le match des mal classés (auf deutsch, Kellerderby) a tourné à l’avantage de l’Energie Cottbus, vainqueur de l’Arminia Bielefeld 1-0 sur un penalty transformé par l’homme en forme du moment, l’Albanais Ervin Skela. Pour la première fois de leur histoire, les Lausitzer enlèvent trois victoires consécutives en Bundesliga ; et du même coup, s’octroient quatre longueurs d’avance sur la barre. Aussi incroyable (et navrant…) que cela puisse paraître, Cottbus paraît parti pour assurer un nouveau maintien miraculeux.

Écrit par Julien Mouquin