Lettre ouverte à Florentino Perez

Nouveauté sur CartonRouge.ch : chaque mois, retrouvez une lettre ouverte rédigée à l’attention d’une personnalité du monde du sport. C’est aujourd’hui Florentino Perez, président et mécène du Real Madrid, qui a l’honneur d’inaugurer – malgré lui – cette nouvelle saga !

M. Perez,

Le mercato estival étant terminé et la nouvelle saison entrant enfin dans le vif du sujet, je me permets de vous faire une petite bafouille. Je ne doute pas que vous soyez fortement occupé, vous qui êtes à la tête de la seconde entreprise BTP du monde, mais vous saurais toutefois gré d’y prêter un peu de votre précieuse attention ; car voyez-vous, M. Perez, l’amoureux du football que je suis a deux mots à vous dire depuis votre récent retour sur le devant de la scène économico-sportive.

Vous avez donc décidé de reprendre les rênes du Real Madrid, plus grand club de la planète, plus de trois ans après l’avoir lamentablement laissé dans un état végétatif ; il faut croire que l’on a la mémoire courte du côté de Madrid, et je m’en réjouis sincèrement pour vous ! Profitant des déconvenues du président déchu M.Calderon, vous vous êtes ainsi frayé un passage jusqu’au sommet du club, lentement mais sûrement, tel un rat d’égout. Avec pour but avoué de redorer le blason de la glorieuse équipe de la capitale. En théorie du moins… Car soyons honnête d’emblée, M. Perez, vous savez tout aussi bien que moi que la réalité est toute autre.

En effet, même si une trop grande partie de l’opinion publique l’ignore, la véritable raison de votre retour à la tête du club merengue n’est pas une histoire de cœur : vous avez démontré il y a trois ans, ainsi que durant la période qui a suivi votre démission, que ce club ne revêtait aucune importance sentimentale à vos yeux. Vos aspirations ne sont donc pas sportives, mais bien économiques : le Real Madrid est votre outil de travail, avec lequel vous désirez réaliser des profits à moyen terme.

Pourquoi avoir choisi le Real Madrid si vous ne l’aimez pas spécialement, allez-vous me répondre ? Premièrement parce que vous savez pertinemment, M. Perez, que vous ne risquez pas grand-chose dans l’histoire : ce club, protégé par le roi, les autorités publiques et des subventions de toutes sortes, ne peut pas mourir, et ce malgré une dette dépassant les cinq-cents millions d’euros. Une entreprise unique au monde sur le marché classique, surtout en ces temps de crise ! Deuxièmement, parce que le Real Madrid est une association à but non lucratif qui appartient à ses socios, sans actionnaire ni dividende ; vous n’êtes donc qu’un bénévole, ce qui augmente considérablement votre crédibilité publique puisque de nombreuses médias voient en vous un philanthrope passionné. Mais surtout, cela vous permet d’investir sans dépenser un seul centime de votre poche !

L’argent des transferts mirobolants de cet été provient donc de prêts sans crédit obtenus auprès de deux grandes banques espagnoles, dont je tairai le nom ici par respect pour elles. Sur une durée d’environ trois ans, vous comptez les rembourser et vous enrichir grâce aux trois grandes sources de revenus du club : la billetterie, les droits télé et le marketing, qui vous rapporteront environ cent-trente millions d’euros par saison. Vous le savez bien, M. Perez, puisque vous l’avez déjà expérimenté lors de votre dernier mandat ! C’est un commerce qui fonctionne, et dans le monde du commerce, votre supercherie passerait presque inaperçue tant elle est finement rôdée. Je dois bien vous concéder, à contrecœur certes, que vous êtes plutôt habile parmi ceux qui ont les mains sales.

Je vous accuse donc par la présente, M. Perez, de duper ceux pour qui le football et le sport en général ont des valeurs humaines que vous ne comprendrez jamais. De profiter de la crédulité de nombreux passionnés, dans un pays où le taux de chômage est particulièrement élevé et où le football représente l’opium du peuple ; de leur vendre du rêve, bien aidé par les médias que vous contrôlez, ce qui est formellement interdit par la morale humaine. Je ne ferai pas appel ici à votre sens de l’éthique : vous êtes de ceux pour qui ce terme n’a qu’une lointaine signification. Le but de cette lettre est simplement de vous faire prendre conscience que votre petit jeu n’est pas inconnu de tout le monde, et qu’il peut par conséquent devenir très dangereux pour vous, plus que vous ne l’imaginez sans doute. Car la solidité de votre mensonge ne dépend que d’un seul élément : les bons résultats de cette équipe, que vous avez promis au bon peuple. Au nom du sport et du jeu en général, je ne peux donc que vous souhaiter un cuisant échec ; car apprenez-le à vos dépens, M. Perez, le football finit toujours par reprendre ce qui lui appartient. Et ce jour-là, croyez-moi, il sera sans pitié à l’égard de ceux qui ont essayé de l’entuber.

Avec mes meilleurs messages,
Raphi Stollé

Écrit par Raphi Stollé

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14 Commentaires

  1. Pas assez long, pas assez élaboré, et pas encore complet. Je dirais que c’est un bon premier jet en vue d’une lettre sérieuse… Bonne continuation donc…

  2. Tu te prends pour qui, le prof de français? Marc Bonnant? Il ne s’agit pas d’une dissertation mais d’une lettre, ouverte qui plus est: elle se doit donc d’être concise et ciblée, ce qui est parfaitement le cas ici. Faut arrêter de se croire plus brillant qu’on ne l’est vraiment.

    Ce qui me plaît le plus dans cet article, c’est le jeu de la lettre ouverte, justement: en même temps on sent qu’elle est adressée à M.Perez, et en même temps il y a un tas d’informations tout à fait pertinentes qui sont adressées au lecteur « neutre ». C’est très finement joué.

    Dommage, peut-être, que l’accent n’ait pas davantage été porté sur l’éthique et ses limites sportives… Mais sinon, c’est du tout bon. Bravo!

  3. Si tu t’en prends à Florentino Perez, tu peux t’en prendre également à TOUS les dirigeants du TOP50 des plus gros clubs.

    Et mes amis, dsl mais le Barca en fait aussi parti!

    Les gars, il faut vous y faire: le foot est un B-U-S-I-N-E-S-S!

    Lettre totalement inutile à mon avis.

  4. C’est un commentaire cohérent et criant de vérité !
    Le Real n’a plus passé le 1/8 de la Ch. League depuis 7 ans. Donc, cela devenait urgent de redorer le blason du club, surtout après le triplé du grand Barça !
    Mais, vendre du rêve ne fait pas tout, car si ce Real ne gagne aucun titre (ce que j’espère), le rêve de M. Perez a vite se transformer en cauchemard.

  5. @ Bof: toi, t’as rien compris (ni à l’article, ni à la réponse de Socrate).

    @ Le Belge: en espérant qu’il n’y en ait pas trop des comme toi dans ce monde… Tu fais sans doute parti de ceux pour qui le commerce est une vie. Merci pour la crise cher ami!

    Une lettre un peu soft, mais de très bonne qualité.

  6. @weezer… Tu finis ton post par « une lettre un peu soft, mais de très bonne qualité », et pour ma part je dis que c’est « un bon premier jet »…

    Alors explique moi…

  7. Fan du barça mais surtout fan inconditionnel du football, la lettre ouverte à Florentino Perez provoque en moi un certain malaise.

    Les sentiments « blaugrana » de Raphi stollé ne me dérangent pas dans la mesure ou ils sont assumés. Cependant, lorsqu’on est chroniqueur « être objectif » est une prétention dont nul ne peut se prévaloir mais « tendre à l’objectivité » est une obligation déontologique.

    Pour en revenir au sujet de l’article, vous dressez un prortait caricaturale de Monsieur Perez en vous appuyant sur des arguments calomnieux. Par exemple, vous dites qu’il investi l’argent du club pour s’enrichir lui-même. Pour information, La « directiva » (les dirigeants) n’ont aucun type de rémunération et si vous détenez des informations que nul ne détient, Monsieur Stollé, faites-le savoir! A l’instar de Monsieur Sarkozy, Florentino Perez est omniprésent médiatiquement mais à l’inverse du président français, son omniprésence n’est jamais alimenté d’apparitions publiques ou de manipulations politiques. Monsieur Stollé, vous êtes une mouette qui volez autour d’un chalutier car vous pensez que des sardines vont être jetés à la mer! (petit hommage à Cantona) Bref, vous êtes un chroniqueur du superficiel!

    L’article regorge d’inépties de ce genre mais je préfère donner mon avis sur la personne de Florentino Perez et il n’engage que moi.

    Monsieur Perez à repris un club en crise tant institutionnellement que sportivement (mandat de Lorenzo Sanz maquillé par une coupe d’europe en 2000). L’organigramme du club s’est dessiné en définissant de manière claire les parcelles de chaque cravaté et les meilleurs joueurs du monde sont arrivés. Le Real a produit un jeu de rêve jusqu’en avril 2004 et puis soudainement la machine s’est grippée.

    Sur le terrain, l’effectif n’était pas compensé: l’abondance de talent contrastait avec une pénurie de muscles.
    Dans le vestiaire, les clans se sont affirmés.
    L’entraîneur n’avait pas de droit de regard sur les acquisitions et sur les départs des joueurs.
    le directeur sportif (Valdano puis Sachi suivi de Benito Floro) n’avait au final pas toute la latitude annoncé pour façonné la parcelle sportive du club.
    Finalement, le retrait médiatique du président Perez déguisait une incapicité interne à déléguer et une volonté de tout contrôlé.
    A son départ, il est évident que le projet a pris l’eau mais il a laissé un club très fort économiquement avec un patrimoine plus important que lorsqu’il avait repris le club. Mais ce qu’il perdurera à jamais dans la mémoire collective de tous les fouteux est le football de rêve déployé par les « galacticos » pendant deux saisons et demi.

    Le retour aux afairres est pour le moins tonitruant. Espérons qu’il garde en mémoire les leçons du passé.

  8. @ Socram: relis la lettre. L’auteur précise bien que les dirigeants ne s’enrichissent pas… L’investissement de Perez est donc privé: CQFD.
    Quant à ton deuxième paragraphe, qui traite de l’époque 2000-2006 de Perez, il est fort joli et bien écrit, mais qu’apporte-t-il à la discussion?? Tu es hors-sujet!

    Il s’agit d’un débat pro-mondialistes versus alter-mondialistes, footballistiquement parlant on s’entend. Pas blaugrana versus merengue. Et quand je vois le nombre de personnes qui défend Perez, Abramovitch ou Moratti, je me dis qu’on n’est pas sorti de l’auberge…

  9. En fait le seul que ait assez bien résumé la situation est bel et bien « Le Belge »…

    Si l’on aime le sport propre et blanc comme neige…autant regarder des matchs de pétanque…et encore. Le fric et la fraude (et le dopage) fait partie intégrante du sport moderne. Le cyclisme est constemment montré du doigt puisqu’il est en tête des sports luttant contre le dopage alors que le foot, ses hautes instances et la justice s’est efforcé de tuer dans l’oeuf des affaires comme l’affaire Juventus (qui soit dit en passant à un hôpital plus développé que la ville de Turin elle-même c dire le pathétique de la situation…). Le foot à bien trop peur qu’un scandale puisse ternir son image de sport No.1 dans le monde et sport rassembleur.

    Pour en revenir à ce qu’à dit « Le Belge », le foot actuel n’est qu’un business. D’ailleurs pour appuyer l’absurdité des faits, on peut mentionner la décision de l’UEFA d’interdire certains clubs de l’Est (en Bulgarie je crois) de pouvoir disputer la CL ayant une dette d’envrion 20mio d’Euros alors que les grands clubs en ont à la hauteur de 500mio…

  10. Cher Ferguson,

    Meaculpa, effectivement, l’auteur précise bien que les dirigeants ne s’enrichissent pas.

    Par contre, je réfute que que je sois hors-sujet tout comme je réfute que tu tamponnes la chronique de Stollé comme débat pro-mondialiste versus alter-mondialiste.

    Stollé choisit de chroniquer sur Florentino Perez en dénonçant la moralité dans son mandat présidentiel. Il est libre de choisir l’angle de chronique mais pas qu’on y enferme le débat.

    Salutations

  11. Trop vrai, l’article
    mais le fric n’est pas tout ?
    Il faut un minimum d’intelligence
    Abramovitch et Moratti ont claqué un fric monstrueux pour gagner quoi ?
    Moratti a même été assez con pour vendre
    Pirlo pour des nèfles

  12. @ Kendal :

    Merci pour le « minables », ça fait toujours plaisir…

    Nous n’avons pas censuré de commentaire provenant de ton adresse IP.

    Tu peux sans autre le récrire.

    Sportivement,
    La rédac

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