Pluie de buts et de surprises en Europe

Les ténors ont éprouvé beaucoup de difficultés durant cette 3ème ronde. A l’issue des matchs aller, rien n’est joué, mais plusieurs grosses équipes se trouvent en position délicate avant d’aborder les trois derniers matchs. Petit tour d’horizon des groupes après cette journée très prolifique, avec plus de 3 buts en moyenne par match.

Groupe A : victoire de Bordeaux, malgré les pénos

On a eu tous les ingrédients faisant le charme de cette Ligue des Champions durant un Bordeaux – Bayern de haute cuvée. Un autogoal de Ciani, qui se rattrape en nous faisant une Tihinen (ça devient une habitude dans la compétition), des cartons rouges (stupide comme celui de Müller), des penaltys loupés (j’aurais bien voulu que Butt bloque la panenca de Gourcuff) et des ratés devant le but (Chamack t’es pas encore à Arsenal, essaie de marquer de temps en temps pour ton club qui le mérite). En fin de compte une équipe de Bordeaux qui mérite les trois points et s’envole en tête du groupe. S’ils ne perdent pas dans 15 jours à Munich, l’une des deux premières places lui sera promise.
Après deux matchs nuls, la Juventus a arraché une victoire minimaliste (faut-il s’étonner ?) contre les Israéliens du Maccabi Haïfa grâce à la tête de Chiellini. Réduit à dix, le Maccabi fut tout de même dangereux en contre, et sans deux arrêts décisifs de Buffon, il aurait pu ramener un point du Stadio Communale. La Juventus compte un point d’avance sur le Bayern et devra encore les recevoir lors de la dernière journée, ce qui pourrait constituer la finale du groupe.

Groupe B : comme d’hab, ManU assure

Manchester a remporté sa 3ème victoire dans la compétition, en inscrivant encore une fois un but en fin de match grâce à Valencia. Dans le froid de Moscou, les deux équipes se sont très peu mises en évidence. Mis à part le résultat, on retiendra le nom du Serbe Krasic qui en a fait voir de toutes les couleurs à Rafael. Malheureusement pour lui et son équipe, et pour plagier de célèbres journalistes de notre télévision régionale favorite : «le football se joue à 11».
Wolfsburg n’a pas profité du faux-pas des Russes pour prendre de l’avance pour la deuxième place. Les Allemands ont buté sur un excellent Reçber dans les buts de Besiktas. De son côté, Benaglio n’a eu que peu d’occasions de se mettre en valeur, tant les Istanbuliotes étaient venus chercher le match nul, on espère qu’il n’a pas chopé une bronchite pendant le match. Ce qu’on retiendra c’est l’expulsion de Graffite pour une petite claque à un défenseur du Besiktas, apparemment les valeurs du football croate et italien s’exportent aussi en Turquie.

Groupe C : victoire de Milan, malgré Dida

Deux matchs complètement contrastés se sont déroulés dans ce groupe. On s’est ennuyé au Letzigrund, où Leoni et Mandanda n’ont eu qu’un seul tir cadré ou sortie à faire en première mi-temps. En 2ème période, à part un tir de Vonlanthen et un arrêt de Mandanda puis le but de Heinze, il n’y a strictement rien eu. Match fermé entre deux équipes ne voulant pas prendre de but et aux déchets aussi importants qu’une artère sanguine d’un coureur du Tour de France. Marseille était quand même supérieure dans le jeu, et méritait plus que l’équipe zurichoise cette victoire. On regrettera cependant les choix de Challandes de n’introduire Djuric (le seul à courir avec Vonlanthen) et Abdi en fin de match à la place du fantôme Gajic et de l’égoïste Margairaz.
Entre les deux clubs les plus titrés en Europe, 16 titres à eux deux, c’était d’un tout autre calibre, un match sur un gros rythme. Emmené par un Pato des grands soirs, l’EMS de Milan a fait plier les Galactiques dans leur antre. On a vu de l’engagement, des bourdes des gardiens (quel clown ce Dida), des tacles méchants et des beaux buts, soit tout ce qui fait le beau football. En ouvrant le score Raul égale, avec une 68ème réussite, «l’homme qui est né hors-jeu»,  Inzaghi, comme buteurs les plus prolifiques en Ligue des Champions. Dans ce groupe Milan et le Real ont pris une sérieuse option sur la qualification, il faudra un miracle pour Zurich pour ne serait-ce qu’accrocher la 3ème place, mais comme le dit si bien notre cher PAD : «Dans le football rien n’est joué d’avance», on attend impatiemment la prochaine : «Quand c’est goal, c’est but !».

Groupe D : l’Atlético Madrid sombre

Chelsea continue son sans-faute en étrillant une équipe de l’Atlético complètement dépassée par Kalou et Lampard. 4-0 qui aurait pu être bien plus sévère au regard du match où les Anglais se sont baladés. L’équipe de Madrid se retrouve déjà dos au mur pour une éventuelle qualification avec 5 points de retard sur Porto. A égalité de points avec les Chypriotes de Nicosie, ils devront aller prendre des points à Porto, sinon ils lutteront pour la 3ème place, et il n’est jamais facile d’aller jouer à Chypre, surtout quand ton équipe n’est pas capable de les battre à domicile. Une équipe de Nicosie qui a été battue sous les trombes d’eau à Porto 2-1. Ils avaient pourtant ouvert le score, mais ils ont du plier face aux qualités techniques et individuelles de l’équipe portugaise. Dommage car ils concèdent l’égalisation sur une grosse erreur défensive. Ils essayeront d’accéder à l’Europa League, car cette équipe de l’Atlético est plus que prenable et contrairement à ces derniers ils ne prennent que peu de but. Juste à titre de comparaison, le budget de l’Atlético est proche des 200 millions d’euros contre 11 millions aux Chypriotes.

Groupe E : l’exploit lyonnais

C’est la crise à Anfield ! 4ème défaite d’affilée toutes compétitions confondues pour les Reds, cela n’était plus arrivé depuis 1987, une époque où les Kelly et NGog n’étaient pas nés. Avec une équipe handicapée de plusieurs éléments indispensables (Gerrard blessé très tôt, Torres, Johnson), les moyens sont limités et elle s’est mise en mode FC Sion. L’influence de Lucas sur le jeu est aussi importante que celle de Merz lorsqu’il se rend en Lybie. Lyon a pu compter sur un très bon Lloris qui a gardé son équipe dans le match, et profité du coaching gagnant de Puel. Liverpool devra se ressaisir, cela passe par 9 points lors des 3 dernières rencontres, mais on se souvient que l’équipe est performante lorsqu’elle a le dos au mur, comme il y a deux ans lorsqu’elle s’était imposée 4-0 à Marseille, mais pour cela faudra élever son niveau de jeu, et espérer que la charrue de Carragher et son bœuf Skrtel puissent tenir la route derrière. Liverpool a déjà gagné la Coupe UEFA en 2001 avec Hyppia et Henchoz, puis la Ligue des Champions en 2005 avec Berger et Smicer, alors ils peuvent bien faire quelque chose avec Insua, Fabio Aurelio et Agger. Dans l’autre rencontre, la Viola a tremblé jusqu’au bout pour venir à bout des terribles Hongrois de Debrecen, qui auraient pu prétendre à mieux car ils se sont aussi créés un bon nombre d’occasions. On a vu l’excellente performance du drogué Mutu, auteur d’un assist et de deux buts. La Fiorentina se place en excellente position, elle qui recevra deux fois lors du second tour, tout comme Lyon.

Groupe F : le Barça et l’Inter en danger

La sensation de la semaine nous vient de Barcelone. Le Rubin Kazan, vainqueur 2-1, a tenu le choc face aux stars du Barça et ses 6 nominés au Ballon d’or. On a certes eu un excellent Xavi et un très bon Ibrahimovic, qui semble s’être remis dans sa virée nocturne à Stockholm de la semaine dernière, mais ils se sont heurtés à une solide équipe russe. Ils ont fait preuve de rigueur défensive, de solidarité, de réussite et de beaucoup de chance, avec les deux poteaux concédés en fin de match. Le Barça n’est pas en position favorable, lui qui devra se déplacer par deux fois à l’Est, dont un déplacement périlleux en Sibérie dans 2 semaines.
L’Inter a concédé un 3ème match nul consécutif, et encore une fois avec de la réussite, car si Kiev avait remporté la totalité de l’enjeu, on aurait rien trouvé à redire. On a aussi vu un stade peu garni : pour un leader du championnat italien, cela fait un peu tache. En même temps cette équipe reste sur 9 matchs sans victoire en Champions League, et avec un effectif ne comprenant que 5 Italiens (dont 2 gardiens remplaçants), il est évident que l’attractivité du club n’est pas très importante.

Groupe G : douche écossaise à Stuttgart et… Glasgow, forcément

J’ai envie de dire à Jens Lehmann qu’il devrait se mettre des murges comme à l’Oktoberfest plus souvent et laisser sa place dans les buts à quelqu’un de compétent. Stuttgart a tout fait, a poussé, a dominé… et s’est fait contrer. En trois actions Séville a fait trembler les filets trois fois, avec la complicité du gardien allemand sur le 2ème but. Cela n’enlève en rien le magnifique coup-franc d’Elson pour le 1-3. Séville a un pied et demi en 8ème de finale, alors que pour les autres cela risque d’être serré. Seulement Stuttgart n’a gagné qu’un seul match depuis le 15 août et c’était contre Frankfort. Le club de Ludovic Magnin ne compte qu’un tout petit point d’avance sur le premier relégable de Mönchengladbach. Leur chance de qualification réside dans le fait de se déplacer à Ibrox Park et d’y aller planter 4 buts, car il semble que c’est le tarif depuis le début de la compétition. Les Ecossais ont bien joué jusqu’au 1-1, ont loupé un penalty, puis ont totalement lâché prise, laissant tout loisir aux attaquants roumains (belle talonnade sur le 2-1) et la défense des Rangers de parfaire leur goal-average (quel bel autobut sur le 3-1), qui risque peut-être d’être déterminant lors du décompte final.

Groupe H : Arsenal se fait surprendre

Dans ce dernier groupe, Arsenal a laissé échapper ses premiers points, en concédant une égalisation méritée dans les arrêts de jeu. Arsène Wenger a mentionné qu’ils avaient été supérieurs dans le jeu, mais faut lui rappeler que bien jouer n’est pas gagné, comme le prouvent tous les titres que les Gunners n’a plus gagnés depuis 2005 et encore c’était une coupe d’Angleterre. L’équipe d’Arsenal ne devrait finalement guère avoir de difficulté à sortir de ce groupe peu relevé contre des équipes dont les championnats (on peut aussi rajouter le nôtre) ont autant de valeur que les critiques d’un film de Jean Dujardin en cow-boy. Wenger ne manquera pas de clamer qu’il peut gagner la Ligue des Champions cette année et encore la Premier League, mais pour cela il faudra envisager de ne pas que engager Chamakh et deux ou trois jeunes talents des centres de formation pré-pubères français lors du mercato hivernal. Pour la seconde marche, l’Olympiakos a fait un grand pas en avant, il s’agira pour eux de tenir les deux autres équipes belge et hollandaise à distance et la perspective d’éliminer Lyon en 8ème pourrait devenir intéressante.

Écrit par Johan Tachet

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7 Commentaires

  1. Pour info, Raul EST le meilleur buteur en Ligue des Champions avec 68 buts dans cette compétition, tandis qu’Inzaghi a inscrit ses 68 buts dans toutes les compétitions européennes confondues (dont « seulement » 43 en Ligue des Champions)…

  2. Ah! les stats …

    Il est clair que des joueurs comme eux marquent le plus , en participant à chaque fois à cette compétition …
    un attaquant de xamax par exemple à peu de chances d’en faire partie …

  3. M.Tachet

    Je tiens à te signeler que Panenka s’écrit avec un P majuscule et un k.
    Mais je te l’accorde, il faut une maîtrise et un sang froid digne d’un joueur des talus du stade Charly Gorgerat pour réussir un geste pareil. (Zizou est venu prendre un cours, mais gourcuff ne s’est jamais présenté, prétextant une cloque…comme un certain… Tachet junior) 😉

  4. On dit une panenka car le nom propre (issu du nom de famille du joueur) devient un nom commun (alors en français on met pas de majuscule à ce que je sache les ptits érudits en herbe…)

    @ panenkkkka

    Gourcuff ne prend pas de majuscule ? Ah bon…bizarre de la part de qqun qui donne ses ptits cours de français à gauche à droite…

    Bon article Johan, MOI j’ai apprécié.

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