Une saison à come-back

Les absents vont tenir la vedette en Coupe du monde cet hiver. Plus précisément trois absents, forfaits pour l’ouverture de la saison ce week-end à Sölden, voire même carrément pour tout l’exercice 2009/2010. Toutefois, si ces trois skieurs sont éloignés (pour l’instant) des pistes, ils demeurent présents dans toutes les têtes. Leurs noms : Lara Gut, Daniel Albrecht et Bode Miller.

C’est donc sur un paradoxe, celui de la star qui brille par son absence, que débute la saison. Un paradoxe qui tient à la dramaturgie du ski alpin, contenue dans l’assertion suivante : ce qu’il y a de plus beau dans ce sport, ce sont les come-back. Dans aucune autre discipline, un retour ne force autant l’admiration. Parce que pour faire un come-back, le skieur doit en baver (une blessure à ski, c’est rarement du chiqué). Et parce qu’en renouant avec la compétition, le skieur reprend le risque de se faire mal, voire très mal.L’hiver dernier, par exemple, Aksel Lund Svindal avait frisé la perfection dans l’art du come-back : descente de Beaver Creek 2007 achevée sur une civière, inconscient et en sang ; descente de Beaver Creek 2008 terminée sur la plus haute marche du podium. Question scénario hollywoodien, on ne peut pas faire mieux.
Enfin si, Daniel Albrecht pourrait faire mieux. Victime d’une effroyable chute en janvier à Kitzbühel, avec à la clef trois semaines de coma artificiel, le Valaisan s’est donné deux hivers pour revenir sur le circuit. S’il y parvient, lui qui avait frôlé la mort sur la Streif, cela relèverait déjà de l’exploit. Et peu importe ses résultats.
Après avoir rapidement fait des progrès à sa sortie de l’hôpital, Albrecht se trouve aujourd’hui dans le flou. Il jugera fin novembre à Lake Louise s’il est apte ou non à s’élancer. Le Valaisan reconnaît toutefois qu’un forfait pour l’ensemble de la saison, de même qu’une fin de carrière prématurée, restent envisageables. Le problème, c’est que le skieur de Fiesch n’a pas de déficit sur le plan physique ou technique, mais au niveau de la coordination. Des capacités affectées par son traumatisme crânio-cérébral et dont le recouvrement demeure aléatoire.

Pour Lara Gut, le contexte demeure largement moins dramatique. Après s’être luxé la hanche mi-septembre, la Tessinoise est privée de ski pendant les trois prochains mois. Sera-t-elle rétablie pour les JO de Vancouver en février ? C’est toute la question. Habituée à tout réussir rapidement, à brûler toutes les étapes, la fille de Comano se trouve à 18 ans face à un défi inédit pour elle : signer un come-back dans les plus brefs délais.
Troisième retour espéré cet hiver, celui de Bode Miller. Contrairement aux deux Suisses, l’Américain n’a connu aucun pépin physique. Juste un énième ras-le-bol, de quoi lui faire zapper la fin de saison dernière, puis l’amener à longtemps tergiverser sur une éventuelle retraite. Finalement, le trublion a décidé de rempiler. Mais voilà, tandis que tous les skieurs s’entraînent sur neige depuis juin ou juillet, Miller n’a rechaussé ses lattes que début octobre. Parviendra-t-il néanmoins à lutter avec les meilleurs jusqu’aux finales de Garmisch ? C’est tout l’enjeu du come-back millerien.
La saison démarre ce week-end à Sölden. Reste que les principales attentes sont tournées vers d’autres dates et d’autres lieux. Vers trois futurs come-back. Un scénario de rêve pour l’hiver ? Daniel Albrecht dans le portillon de départ à Kitzbühel en janvier, Lara Gut sur le podium à Vancouver en février et Bode Miller avec plein de globes sous les bras à Garmisch en mars.

Écrit par Alex DeLarge

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