Tout va bien !

Le LHC recevait hier soir un Langenthal requinqué après le choc psychologique matérialisé sous la forme d’une raclée récoltée à domicile contre Viège depuis l’intronisation d’Heinz Ehlers. Fait étonnant, Kevin Ryan n’a pas été limogé et il s’occupera du scouting au sein du club bernois au lieu d’un poste dans le mouvement junior du SC Langenthal, ce qui permettra de sauver la vie de ce dernier.

Petit détail cocasse : Heinz Ehlers avait justement obtenu une offre pour reprendre le poste d’entraîneur du LHC mercredi dernier (le 18 novembre) mais manque de bol, il venait de donner son accord oral à Langenthal cinq heures plus tôt… En revanche, l’histoire ne dit pas si une circoncision express du Danois faisait partie du deal. Du coup, le pauvre supporter lausannois allait être obligé de se farcir un nouveau match avec Terry Yake à la bande. Contre un SC Langenthal venu pour défendre et jouer sur les contres, le résultat négatif puait à plein nez et il fallait l’avoir fin pour miser sur les «Oberaargauer» qui étaient cotés à plus de 3 contre 1.

Mouvement brownien

Mais ce que les fans du LHC ne savaient pas, c’est que pour une fois le coach lausannois a eu les couilles de faire jouer la deuxième mouture des piccolos à la place de l’équipe première dans le but de créer un choc, vu que l’élaboration d’une quelconque tactique, ce n’est manifestement pas son truc. De toute manière certains joueurs étaient malades et d’autres blessés. Lorsque l’on doit tourner à six défenseurs avec de surcroît le meilleur d’entre eux sur le carreau, autant ne pas prendre de risque en grillant cet effectif qualitativement spectaculaire.

Malgré cela, contre une relativement faible équipe de LNB, les jeunes Lions n’ont pas démérité ! Alors oui, ce n’est pas du grand spectacle. Le pivot et les virages chassés ne sont pas encore au point, mais les progrès sont encourageants. Souvent, on oublie de faire la passe ou alors on se trompe et on redonne le puck à l’adversaire, mais ce n’est pas grave. Parfois, on se téléscope avec ses propres coéquipiers, mais ce n’est de toute manière pas encore le moment de demander à ces petiots d’intégrer certains systèmes de jeu, aussi simples fussent-ils. C’est l’intention qui compte ! L’important, c’est d’avoir du plaisir. Ce n’est pas dramatique si on perd et dans le cas-là, ces jeunes pousses n’ont pas à rougir de leur performance. Seulement un but d’écart après avoir remarquablement bien résisté, chapeau les petits. C’est presque rageant de devoir à nouveau composer, au prochain match, avec le conglomérat désolidarisé qui évolue tant bien que mal dans l’antichambre de l’élite.

Évolution hétéroscédastique

Pour revenir aux coulisses du club de Malley, cette fois c’est officiel : depuis le repas de soutien qui s’est tenu le vendredi 20 novembre à Beaulieu, Barry Alter et Robert Lei Ravello ont été promus nouveaux meilleurs amis du monde pour le bien du club (sic !). Il ne manquait plus qu’une petite larme et le niveau ultime du pathos était atteint. Mais ne critiquons pas tout de manière gratuite : la succession de feu Jim Koleff a été remarquablement anticipée et les hautes sphères du club – propriétaires en tête – s’inquiètent donc, maintenant, de l’éventualité à peut-être réfléchir au sujet de l’engagement d’un directeur technique et à se focaliser un peu plus sur l’aspect sportif.

Saluons donc cette soudaine prise de conscience pleine de sagesse. Aux dernières nouvelles, c’est donc l’un des plus grands connaisseurs du microcosme du hockey helvétique, un homme qui possède des relations ainsi qu’un carnet d’adresses aussi fourni que le nombre d’aventures de Marat Safin et qui va s’occuper du secteur sportif jusqu’au terme de saison. Autre point positif, la proximité de son lieu de résidence va grandement faciliter les affaires en vue du renforcement indispensable de l’équipe. Grâce à cette situation optimale, il y a de quoi se montrer résolument optimistes du côté de Malley. De plus, le copinage judéo-canadien reste en soi le meilleur atout pour trouver les solutions radicales afin de permettre au club d’évoluer sereinement vers les sommets.

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lausanne 4 clubs piccolos II – Langenthal 2-3 (1-1 1-2 0-0)

Malley, 3109 spectateurs.
Arbitres : MM. Massy ; Micheli et Tscherrig.
Buts : 5e Gruber (Mona, S.Moser, Bodemann) 0-1, 16e Frunz (Zeller, Fedulov) 1-1, 30e Murley (Lüssy, S.Moser) 1-2, 32e Baumgartner (M.Schnyder, Himelfarb) 1-3, 39e G.Randegger (Villa) 2-3. 
Lausanne 4 clubs piccolos II : Dylan M.; Michael K., Narcisse K.; Lucas L., Brad ZZ.; Johan S., Hugo V.; Maxence S., Kevin H., Kyle T.; Émeric A., Eliott M., Guillaume R.; Joey L., Tom S., Jason B.; Viacheslav F.,  Z., Gaston F.; Cyprien G.
Langenthal : Eichmann; G.-A.Randegger, A.Wegmüller; Fäh, Aegerter; D.Bochatay, Gurtner; S.Bärtschi, Bruderer; Murley, Lüssy, Larose; S.Moser, Bodemann, Gruber; Gerber, Baumgartner, Fischer; J.Schäublin, Blaser, Kummer.
Tirs cadrés : 31-20 (9-7 10-9 12-4)
Engagements : 37-16
Pénalités : 2 x 2′ contre Lausanne ; 5 x 2′ contre Langenthal.
Notes : Lausanne sans Chavaillaz, Weisskopf (grippés), Stalder (commotionné), J.Roy (choix débile du coach), Abplanalp (blessé), ; Langenthal sans Hohlbaum ni Buri (blessés). 40e latte de Gruber. 52e latte d’Eliott Miéville. 59e temps-mort demandé par Ehlers (!!!). Meilleurs joueurs : Weisskopf pour Lausanne 4 clubs piccolos II, Kevin Himelfarb pour Langenthal.

Écrit par Mathieu Nicolet, avec la participation de Yves de St-Aÿ