Fin de séries

Comme souvent lors des doubles rencontres sur un week-end, chacune des équipes a emporté une manche, et le classement est resté inchangé. Sauf pour ce qui concerne la lutte autour de la barre, mais il faut admettre qu’on s’en fout quand même un peu. Entre les Ours et les Aigles, le seul élément propre à changer la donne est malheureusement la sérieuse blessure de John Gobbi.

Toutes les séries ont une fin. Dotés d’un contingent un peu juste numériquement dans certains domaines (trois étrangers, sept défenseurs, un gardien), les Aigles ont eu jusqu’à présent la chance d’être relativement épargnés par les blessures. Mais, tout comme il était prévisible qu’une équipe finirait par s’imposer aux Vernets, la malchance devait bien se mettre à frapper. Et peut-être fut-elle bien aidée.Tu le sais depuis le temps, fidèle lecteur, l’auteur de ces lignes n’est pas spécialement adapte des théories du complot. Mais tu avoueras que les circonstances sont troublantes : deux équipes à la lutte au classement, une minute de la fin, score acquis après l’échec du power-play de la dernière chance, un junior qui commet une attaque caractérisée contre un élément-clé, alors que tout le monde se retrouve le lendemain. Tout cela sent particulièrement mauvais. Mais rassurons-nous en nous disant que cela ne cadre pas du tout avec la personnalité de Larry Huras, qui est tellement sympathique à la télévision.
Au cas où les deux équipes se rencontreraient en play-off, on ne sait pas si le staff des Ours osera une nouvelle fois griller une licence pour faire venir un goon patenté. À l’époque déjà, après le cross-check de Rolf Ziegler sur la nuque de Dino Kessler, la main d’Oleg Petrov ouverte par Rolf Schrepfer ou encore le vol plané de Jan Cadieux contre le cadre du but, l’inverse aurait été plus compréhensible. Mais foin de ces considérations, voyons plutôt le positif de la situation : un GS-Berne disputé dans une ambiance autre que détestable n’est pas vraiment un GS-Berne.

Autre point positif : même privés du playboy tessinois qui est aussi leur meilleur défenseur, les Grenat ont été loin de sombrer lors de la revanche. Les Genevois auraient même logiquement dû être en mesure de décrocher une nouvelle prolongation. Ils manquèrent toutefois d’un brin de chance ou de lucidité, butant inlassablement sur des Bernois très bien regroupés devant Olivier Gigon. Le gardien jurassien fut lui-même transcendé, sentant peut-être la place de titulaire de Marco Bührer émettre quelques gouttes de sang. On demande toutefois les garanties que donnera la défense servettienne contre une équipe plus décidée à jouer l’attaque. Certains flottements, pour le moment bien colmatés par Tobias Stephan, laissent penser que la venue d’un défenseur étranger est encore plus souhaitable que précédemment.
Dans tous les cas, cette épreuve permettra de mieux se rendre compte de ce que cette équipe a dans le ventre. Pour le moment en tout cas, elle ne cesse de nous étonner. Ainsi, samedi, tout le secteur visiteur de la GéantJaune Arena – et sans doute aussi une partie des locaux, après coup – se pinça lorsqu’il vit Jan Cadieux récupérer un palet à la bleue (jusque là, c’est normal), dribbler toute la défense pour mystifier Bührer d’un parfait tir du poignet. Le même ailier de poche réalisait par la suite une très lucide autant que subtile passe en retrait qui offrait la cage vide à Juraj Kolník. On faillit même carrément entrer dans la quatrième dimension quand Florian Conz mettait proprement dans le vent le peu inspiré portier bernois. Les farfadets étaient-ils en train de conquérir le monde ? Le frère du gardien titulaire de Langnau rassurait tout le monde en tirant à coté du but béant, comme à son habitude.
Les Aigles trouveront-ils encore le moyen de dénicher des ressources insoupçonnées à l’heure d’enchaîner les rencontres dans leur aire (deux déplacement seulement jusqu’à la fin de l’année) ? C’est ce que vous saurez en suivant les prochains épisodes. (Tatatata !)
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Genève-Servette – Berne 0-1 (0-1, 0-0, 0-0)

Les Vernets, 6948 spectateurs.
Arbitres : MM. Massy/Kämpfer, Fluri/Müller.
But : 10e Vigier (Reichert) 0-1.
Genève-Servette : Stephan; Mercier, Bezina; Höhener, Maurer; Vukovic, Breitbach; Cadieux, Trachsler, Suri; Toms, Rubin, Kolnik; Déruns, Savary, Salmelainen; Rivera, Conz, Hürlimann; Pivron, Randegger.
Berne : Gigon; Roche, Furrer; Jobin, Hänni; Dominic Meier, Gerber; Stettler, Rytz; McLean, Vigier, Gamache; Neuenschwander, Froidevaux, Rüthemann; Pascal Berger, Trevor Meier, Reichert; Scherwey, Chatelain, Daniel Meier.
Pénalités : 5 x 2’, 1 x 10’ (Kolnik) contre Genève-Servette; 7 x 2’ contre Berne.
Notes : Genève-Servette sans Gobbi (blessé la veille). Berne sans Plüss (malade), Dubé, Josi et Ziegler (blessés) ni Bartecko (surnuméraire). Récompenses: Vigier (Berne) reçoit la 3e étoile, Stephan (Genève-Servette) la deuxième et Gigon (Berne) la première. Dès la 59’19’’, Genève-Servette évolue sans gardien.

Écrit par Yves Grasset

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7 Commentaires

  1. @ fredirs
    Superbe réplique. Je vais la re-servir durant l’un de mes meeting au boulot….une bière pour le copyright !!!!

    …tu veux pas écrire pour CR ?

  2. Avec 4 remarques, je crois que « Bof » a réussi à obtenir ce qu’il voulait : des réactions et de l’attention..

    Et NON Yves ! On ne s’en fout pas un peu de la 8ème place !!! (Parole de fribourgeois)

  3. Juste un petit message pour demander quand c’est qu’on aura le droit à un article sur Fribourg??? Si vous savez une équipe de hockey qui enchaine les victoires comme elle a enchainé les défaites

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