Tops et Flops des Mondiaux 2009

Les Championnats du monde de Berlin ont vécu. Dans un Olympiastadion magnifique, mais doté d’une piste d’athlétisme d’un bleu d’une monstruosité sans égal, les performances globales n’ont pas atteint des sommets en dépit de trois records du monde. Petit descriptif non exhaustif de certains acteurs qui se sont distingués durant ces huit jours de compétition.

TOPS

Usain Bolt 

Il y a peu de temps, nous ne l’avions pas raté ici-même, mais le boycotter purement et simplement eût été malhonnête. Avec trois médailles d’or et deux records du monde à la clé, le Jamaïquain a parfaitement rempli son contrat en écrasant la concurrence tel un Roger Federer au top de sa forme. Ereinté, épuisé, au bord de la catalepsie, Bolt aura tout loisir d’aller se reposer en boîte de nuit. Au moins, les performances de l’éclair auront permis de débattre longuement au sujet des 8294 études faites sur la morphologie particulière de ce type de sprinter, des dites «limites humaines inhérentes à cette physiologie-type», ou encore sur le développement neurobiochimique des ischio-jambiers d’Usain Bolt au niveau de la 56e foulée par vent contraire sur piste semi-humide. Autre conséquence, Le Temps a également pu consacrer des articles dithyrambiques en plusieurs épisodes sur le sujet. On oubliera ici volontairement de souligner que Bolt a mis… 21 centièmes à un certain Ben Johnson. Vous le savez bien, c’est pas notre genre d’être mauvaise langue.

Steven Hooker

L’Australien de base est sévèrement burné et Steven Hooker doit en plus être victime d’éléphantiasis. Blessé, Hooker s’est vu contraint de réaliser un coup de poker qui n’avait que très peu de chance de réussir. Et pourtant : après un premier essai manqué à 5m85, l’Australien a décidé de faire all-in en tentant une barre à 5m90. Bingo ! Personne n’a pu suivre le coup de bluff du perchiste détenteur de la deuxième meilleure performance de tous les temps, lui qui s’était déjà qualifié sur un seul saut. Un coup, un seul, et le voilà champion du monde sous les regards médusés de Romain Mesnil et Renaud Lavillenie. Un concours qui restera dans les annales de l’athlétisme et dans le cul des Français.

Blanka Vlašić

Ces deux dernières années, celle qui dominait outrageusement la hauteur féminine a eu une fâcheuse propension à flancher dans les grands rendez-vous, notamment lors des JO de Pékin et des championnats d’Europe en salle de Turin en février dernier. La grande Croate aux jambes interminables a donc répondu à ses détracteurs en cueillant son deuxième titre mondial devant sa principale rivale, la platinée locale Ariane Friederich, celle qui l’avait justement privée du pactole de la Golden League l’année dernière à Bruxelles. Après avoir été la seule à franchir 2m04, Blanka Vlašić tentera encore de battre le record poussiéreux de la Bulgare Kostadinova, mais sans succès. Qu’importe, elle a assuré l’essentiel en rompant avec la réputation de sauteuse friable qu’elle commençait à trainer. Et tant pis également qu’elle soit passée sur le billard pour se refaire le nez… 

Anita Włodarczyk

Ce nom ne vous dit rien ? Ben nous non plus ! Cependant, il s’avère que l’athlète polonaise a brillamment remporté un concours peu médiatisé : le tout sauf sexy lancer du marteau. Mais la Polonaise est la seule avec Usain Bolt à avoir battu un record du monde lors de la manifestation berlinoise. Cela mérite bien une mention dans cette partie. Cela dit, Anita Włodarczyk a trouvé le moyen de se blesser en retombant après avoir effectué un saut de joie sanctionnant son deuxième jet supersonique. Bilan : une entorse et l’obligation de voir depuis le banc ses copines s’arracher les épaules pour tenter de la déloger. Un concours à la Steven Hooker en somme.

Linda Züblin

Si les Suisses ont globalement été grotesques à Berlin, il convient de souligner la performance de la charmante Thurgovienne. Avec 53m01, elle a battu le record de Suisse du lancer de javelot lors du concours de… l’héptathlon.

FLOPS

Elena Isinbayeva

Trois petits tours et puis s’en va. La grandissime favorite de la perche féminine s’est magistralement prise les pieds dans le tapis en ne franchissant aucune barre. Une première. Nous n’allons tout de même pas trop plaindre la jolie Russe, elle qui a déjà tout gagné et amélioré au passage 27 fois son propre record du monde depuis le début de sa carrière. On a vu pire comme palmarès et comme l’IAAF paye 100’000 francs par record amélioré… Espérons toutefois que ce résultat marque enfin l’émergence d’une concurrence qui pourrait bien rendre cette discipline un peu plus intéressante.

L’athlétisme suisse

Que la Suisse ne ramène aucune médaille de son périple berlinois, tout le monde s’y attendait. Mais après un résultat d’ensemble aussi lamentable, même l’équipe de foot de Saint-Marin aurait trouvé quelque chose à redire. Il y a bien eu par le passé certaines exceptions telles que Werner Günthör ou plus récemment Viktor Röthelin, mais les éternels espoirs-ne-confirmant-jamais se relaient les uns après les autres sans jamais voir la ligne d’arrivée. A moins de recourir à des naturalisations en masse à la mode qatarie ou bahreïnienne (manque juste les soussous ou de se montrer un peu plus prompt à dégainer le passeport à croix blanche, n’est-ce pas Mlle Jamal ?), on ne voit pas comment la tendance pourrait s’inverser, et ce tant que les structures suisses d’un archaïsme révoltant n’auront pas évoluées. Allez, on va être sympa en vous donnant tout de même le meilleur résultat helvétique de ces Mondiaux : Nicole Büchler, 14e au saut à la perche. Pour le reste, vous pouvez consulter le tableau des résultats officiels, en commençant naturellement par le bas.

Caster Semenya

Des biceps qui rendraient jaloux Nadal, une petite barbe naissante, une voix qui ferait passer Serge Gainsbourg pour un bobo efféminé, la succession de Maria Mutola a été toute trouvée. Il est pourtant difficile de dire à qui pourrait réellement être destiné ce flop. Car si la Sud-Africaine, ah pardon le Sud-Afr… enfin bref, si Caster Semenya possède des penchants hermaphrodites, ce n’est pas de sa faute. Enfin, cela reste aussi à prouver. Néanmoins, améliorer son temps de 15 secondes en trois mois (lors des Mondiaux junoirs) puis mettre 2 secondes à sa dauphine en finale du 800 mètres, il y a de quoi se poser des colles. Usain Bolt – avec ses ridicules 11" de mieux aux 100 et 200 mètres – passe du coup pour un ringard. En attendant que les inspecteurs trouvent la trace d’une bouboule perdue quelque part entre le canal urinaire et le pancréas, le résultat final du 800 mètres «dames» reste sujet à caution. 

Anne-Marie Portolès 

Si Fabrice Jaton a été fidèle à lui-même durant ces Mondiaux, c’est-à-dire très bon, sa collègue d’infortune Anne-Marie Portolès a traversé ces joutes comme l’équipe suisse d’athlétisme : sans éclat ni talent. Incapable de s’enflammer, «la Portolès» a semble-t-il banni les mots passion et enthousiasme de son vocabulaire. De plus, son espèce de prise de conscience après l’exploit de Bolt sur le 100 mètres («on espère qu’il n’est pas dopé, car ce sera trôôp méchant et pôô juste») était aussi inutile que mal formulée. On se permet également de poser la question à la TSR et à son nouveau chef Massimo Lorenzi : pourquoi n’avoir pas engagé un vrai spécialiste d’athlétisme pour suppléer Fabrice Jaton, plutôt que de lui imposer une journaliste en mode pot de fleur décoratif ? Arrivé avec la ferme intention de «faire bouger les choses», force est de constater que le beau Massimo n’a pas (encore) tenu parole et que le téléspectateur romand est toujours aussi frustré de payer la redevance Billag.

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6 Commentaires

  1. C’est quand même assez fou de battre un record d’un pays dans un héptathlon :-/

    Ca en dit vraiment long sur le niveau de la Suisse en athlétisme.

    Cependant, il faut pas oublier les belles performances d’André Bücher (champion du monde sur 800m il y a même pas 10ans) et dans une moindre mesure : Anita Weyermann !
    On a pas toujours été des grands loosers…

  2. Nostalgique Mr Jack?? :-)))

    Mise à part ça dans les flops j aurais mis seuleument la délégation Suisse…et Anne-Marie Portolès!!!

    ABE SAlut

  3. « Vous le savez bien, c’est pas notre genre d’être mauvaise langue.  »

    Du tout, du tout…On me chuchote a l’oreille que la redaction de CR dans son entierete a un petit zizi*, vote UDC** et confonds le terme « iconoclaste » avec « ragoteur »…Suis-je mauvaise langue…? 😉

    * En tout cas plus petit que celui de Ben Johnson…

    ** Un Noir ou un etranger basane genre Nadal c’est forcement suspect hein…

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