«Fribourg Gottéron komplett…»

…ou lorsque les gaffes du speaker en disent long sur la force de caractère qui émane des hommes de Kent Ruhnke. Mais que s’est-il vraiment passé au Stade de Glace ? On y retiendra surtout des cicatrices, des gestes à proscrire et, en toile de fond, les quelques interrogations qui suivent.

Situations spéciales ?

Premier constat : aucun but genevois n’a été réalisé à 5 contre 5, pas plus qu’en supériorité numérique. D’ailleurs, la ligue devrait revoir sa copie. Puisque l’avantage numérique n’a strictement rien d’avantageux pour Bienne, n’est-il pas temps de monter un dossier pour prouver son illégalité et de proposer que lors de chaque faute de l’adversaire, les joueurs seelandais puissent bénéficier d’un temps de consultation chez un psychologue du sport ?
Hélas, le mal qui ronge le collectif est bien moins inconsistant que cette boutade. Après un début de saison qui laissait penser que le jeu de puissance allait menacer les autres équipes, notamment grâce aux canons de Bordeleau et de Jackman, on en revient à la dure réalité : le fait de tenir plus de quinze secondes en zone offensive semble demander une préparation digne de celles des apnées à Jacques Mayol.

Et ce qui reste de public a malheureusement cessé de retenir son souffle. Il soupire ; s’exalte lors de la moindre phase identifiée comme offensive ; applaudit sans ironie des passes sans destinataires. Et à la fin ce sont les sifflets qui retentissent. Pour l’arbitre ? Les coups vachards ? En tout cas, le spectacle ne peut pas être visé : tout comme Salmonsson, il est mystérieusement retenu à l’infirmerie.

Capitaine ?

C’est un lieu commun de dire que le capitaine se doit d’être un individu de fort caractère, capable de transcender un groupe. «Se lever dans la chambre» comme disent nos amis Québécois. Or ce Mathieu Tschantré est bien sympathique, peut-être héroïque lors de la promotion. Mais a-t-il l’étoffe d’un gagnant à ce niveau ? Lorsqu’on entend ses déclarations et son fatalisme, on lui prête une personnalité romantique plus inspirée par Edward Smith que par Joe Sakic.
Si Bienne avait une pléthore de leaders et des types capables de faire la différence devant le filet, le rôle de capitaine serait plus honorifique qu’autre chose. Mais il ne faut pas perdre de vue que cette équipe contient des individus qui détiennent un triste record établi à 13 points en une saison. Et pas mal d’autres qui sont venus à Bienne car ils n’arrivaient pas à s’imposer ailleurs.
Faudra-t-il que l’histoire retienne l’actuel chouchou du public comme le fer de lance d’une intrusion rapide et peu concluante dans l’élite pour que cette question ne soit plus un tabou ? A voir Bordeleau se faire buteur de ses propres assists et porter l’équipe sur ses épaules meurtries, il ne faut peut-être pas chercher des solutions trop loin…

Hockey ?

Sur la glace, Bienne a simplement cessé de jouer après la très prompte action du 3 à 1 de la 31e minute. Et comme a pu le relever le coup d’œil d’un éminent spécialiste, Bienne n’avait adressé aucun tir au but avant l’égalisation de la 11e minute. Cela fait 20 minutes de jeu, tout au plus.

Pour le reste, on a eu droit à la panoplie complète des gestes les plus stupides qui puissent exister sur une patinoire. Chris McSorley aurait presque été émouvant avec ses déclarations dans la presse qui lui ont valu une réprimande salée. Mais c’est difficile de l’imaginer les mains propres lorsqu’on doit constater cette détestable mentalité qui aura valu à Steinegger se faire tordre le cou, à Nüssli de se prendre une palette sur le visage ensanglanté alors qu’il était à terre et se tordait au sol de douleur, suite à un coup du même mercier. 1m88, 88kg, mais que des minuscules.
Du côté des locaux, mention spéciale à Richard Jackman pour sa disponibilité à réaliser des charges idiotes, dangereuses et à 9 secondes du terme de la rencontre. Mais après l’avoir vu s’en prendre à l’arbitre pour défendre son gardien mardi passé, il faut bien reconnaître que l’on ne peut l’accuser de préméditation. Il semble démuni de ce qui la rendrait possible.
Les Biennois peuvent remercier un dénommé Nelson. Sans ce providentiel personnage digne d’un cartoon, les desseins de promotion lausannoise au détriment du dernier venu de LNA pourraient être énoncés sans gêne. Qui a dit que le HCB n’avait pas de bienfaiteur ? Voilà qui s’appelle rester positif en forçant le trait…

Photos copyright Simon Bohnenblust

Bienne – GE-Servette 1-4 (1-1 0-2 0-1)

Stade de Glace, 4380 spectateurs.
Arbitres : MM. Mandioni ; Arm et Küng.
Buts : 10e Déruns (Salmelainen, Breitbach/4c4) 0-1, 11e Bordeleau (Schneeberger, Steinegger) 1:1, 29e Kolník (Savary/4c4) 1-2, 31e Salmelainen (Cadieux/4c5!) 1-3, 57 Salmelainen (cage vide) 1-4.
Pénalités : 7 x 2′ contre Bienne ; 6 x 2′ + 1 x 5′ + pénalité de match (Mercier) contre GE-Servette.
Bienne : Berra; Jackman, Trunz; Schneeberger, Steinegger; Fröhlicher, Brown; Kparghai, Meyer; Tschannen, Bordeleau, Nüssli; Lötscher, Peter, D.Bärtschi; Truttmann, Tschantré, Wetzel; Zigerli, Gloor, Beccarelli.
GE-Servette : Stephan; Bezina, Mercier; Malík, Vukovic; Breitbach, Höhener; Maurer; Kolník, Rubin, Rivera; Déruns, Savary, Salmelainen; Cadieux, Trachsler, Suri; Hürlimann, Conz, F.Randegger.
Notes : Bienne sans Ehrensperger, Fata, Gossweiler, Seydoux (tous blessés) et Salmonsson (malade) ; GE-Servette sans Gobbi, Toms (blessés) et Antonietti (surnuméraire).

Écrit par Jean-Boris Cochet-Lamouche

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5 Commentaires

  1. Désolé, mais il est nul à chier cet article. Si tu veux dégueuler du Biennois, t’as pas besoin d’aller voir un match, cat tu n’en parles même pas!

    Est-ce que Jean-Boris serait un petit frustré de Lausannois car son équipe n’est qu’en LNB? (Mérite-elle mieux?)

  2. Salut Jebe6,

    Non, je ne suis pas Lausannois et on pourrait assez bien s’entendre sur ta question entre parenthèses 🙂

    Je me permets d’être négatif, parce que 12 défaites de rang, ça suffit. Il ne s’agit plus de matches de hockey à décrire, mais simplement des défaites. Il y a un moment ou cela suffit de parler de malchance. Regarde Langnau…

    La réaction de Daniel Villard aujourd’hui qui insiste pour qu’il soit écrit dans la presse que la performance de l’un de ses joueurs est « lamentable » ne semble pas faire de moi en chercheur de bibites.

    Mais, tu peux en être rassuré, tout comme toi, je n’ai qu’un souhait, qu’ils se remettent à gagner et qu’ils me bouclent le clapet.

    Si toutefois mon travail t’est vraiment trop insupportable, tu peux consulter la presse qui a été très méthodique dans le travail de description de la rencontre, ainsi que regarder l’analyse de la TSR qui évite de poser la moindre question pouvant fâcher.

    Bonne journée

  3. Merci d’avoir répondu à mon commentaire provocateur.

    Tout le mérite te revient et, en plus, de l’avoir fait de manière polie et sympathique.

    Bonne journée

  4. … et j’ai bien aimé l’article et adoré celle là  » il faut bien reconnaître que l’on ne peut l’accuser de préméditation. Il semble démuni de ce qui la rendrait possible. » ;-)))

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