Bienne–Ambri, on nous a menti !

Alors que la sono nous avait annoncé un «We will rock you», on s’est retrouvé avec les «Hell’s brêles»…

Bon c’est sûr que quand on prend le chemin du Stade de Glace, on ne s’attend pas à une soirée petits-fours et foie gras. On sait à l’avance que le menu sera plus proche d’un jambon-purée. Voire même qu’on va pédaler ferme dans la choucroute. Question de moyens probablement. Et si l’argent se fait rare en terres seelandaises, il n’est pas le seul tant il ne fait pas bon être défenseur à Bienne. Privés pour le reste du championnat d’un Joël Fröhlicher qui peinait certes à convaincre mais qui faisait au moins le nombre, Ruhnke peut s’estimer heureux des récents retours au jeu des Kphar… Pkahgai… enfin Pargaille quoi, et de Seydoux. Sans eux, ça commencerait à faire un peu short dans son arrière-garde, d’autant que le si merveilleux Jackman pourrait bien se faire balancer dans le premier charter destination Ligue Nationale du Zambèze.

Mais ceci n’explique ni n’excuse pas tout. Si les absences ont évidemment pesé dans leurs récents résultats, si le méchant calendrier en veut beaucoup beaucoup aux Biennois, ça ne suffit pas à élucider les raisons qui les ont pareillement fait douter malgré le bon millier de points d’avance qu’ils avaient sur les Léventins. Car dans ce match au sommet de la calamité, c’est sous les casques bien plus que dans les patins que tout s’est joué.
En cette presque-veille de Noël et alors qu’ils avaient de quoi expédier les Biennois encore un peu plus près d’une thérapie de groupe, Ambri a remis son adversaire dans le match. Par quatre fois ils auraient du prendre le large, quatre occasions tellement évidentes pour autant de monstrueux coups de bol biennois, qui en rajoutaient un cinquième en marquant suite à leur première passe potable de la soirée. Une nouvelle illustration de cette propension toute seelandaise à faire exactement le contraire de ce qu’on attend d’eux, à retrouver leur jeu quand on n’ambitionne plus qu’un nouveau naufrage.
Une seconde riesenette de l’incontournable Bordeleau plus tard (autre spécialité locale semble-t-il que celle du buteur au second poteau), mâtinée une triangulation d’une vitesse d’exécution de boule de flipper sous acide et saupoudrée d’une frappe de pur sang arabe de Nüssli à cinq contre trois (au prix du joueur, parler de frappe de mule serait insultant pour les généreux donateurs du HCB), et la messe était dite alors qu’il n’était même pas minuit.

A Ambri, on s’applique de plus en plus à rejouer la dernière saison biennoise avec quelques locomotives helvétiques un peu esseulées, mais surtout avec des mercenaires étrangers se fichant autant du destin de leur employeur du moment que mon chat de sa première croquette il y a dix-sept ans. Il n’y a guère que Kutlak pour mériter son statut, et surtout son salaire.
Côté seelandais, à force de clamer qu’il adapte sa tactique et sa stratégie à chaque adversaire plutôt que de chercher à imposer son propre jeu, Ruhnke a gentiment dû se mélanger les fiches. Parce qu’hormis le petit quart d’heure où ils ont joué l’esprit un tant soit peu libéré, il n’était pas particulièrement flagrant qu’un quelconque système de jeu avait été mis en place.
Au final, il semble raisonnable d’assumer que Bienne fera les play-off dès la saison 2012-2013 et remportera le titre de champion dans une bonne dizaine d’années, pour autant qu’ils maintiennent l’évolution qui sera la leur. Cancres de la saison écoulée, ils sont quasiment certains de faire mieux et de céder sans regret ce titre peu flatteur à des Tessinois bien mal en point.

Label Amnesty International : cet article a été rédigé sans qu’aucun Fribourgeois ni Lausannois ne soit maltraité.

Photos Simon Bohnenblust, http://bohnenblust.net

Bienne – Ambri-Piotta 5-2 (1-2 2-0 2-0)

Stade de Glace, 5081 spectateurs.

Arbitres : MM. Mandioni ; Kehrli et Stäheli.
Buts : 8e Murovic (Demuth, Gautschi) 0-1, 13e Ehrensperger (D.Bärtschi, Peter/5c4) 1-1, 17e Gautschi (Kutlak, Duca) 1-2, 36e Bordeleau (Truttmann, Schneeberger/4c5!) 2-2, 38e Bordeleau (Nüssli) 3-2, 41e Tschantré (Seydoux, Truttmann) 4-2, 50e Nüssli (Bordeleau, Fata/5c3) 5-2.
Pénalités : 5 x 2’ contre Bienne ; 6 x 2’ contre Ambri-Piotta.
Bienne : Berra; Jackman, Seydoux; Schneeberger, Steinegger; Kparghai, Brown; Trunz; Truttmann, Bordeleau, Tschantré; Ehrensperger, Peter, D.Bärtschi; Lötscher, Fata, Nüssli; Zigerli, Gloor, Wetzel; Tschannen.
Ambri-Piotta : Bäumle; Kobach, Rivers; Gautschi, Kutlak; Bundi, Stirnimann; Walker, Murovic, Demuth; Duca, Westrum, Clarke; Botta, Bianchi, Juri; Schönenberger, Neff.
Notes : Bienne sans Gossweiler (saison terminée), Fröhlicher (blessé), Beccarelli ni Meyer (surnuméraires) ; Ambri-Piotta sans Brunner, Casserini, Law, Schneider (tous blessés) ni Marghitola (avec Bâle). Tir sur le poteau du Duca (10e).

Écrit par Jean-Philippe Ritz

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1 Commentaire

  1. super ton article, mais ne vendons pas la peau de l’ours… il faudra encore les battre en playoff et ça c’est pas encore gagné !!!
    quoi que sans Frölischer ça sera surement plus simple

    allé joyeux Noel à tous

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