Les femmes tiennent le haut de l’affiche

À l’exception d’une ou deux surprises, cette première semaine n’a pas chamboulé les pronostics. Chez les dames, seule Justine Henin a dû sortir le grand jeu pour éliminer Elena Dementieva. Quant à Nadia Petrova, elle a eu l’outrecuidance de gifler l’une des favorites au titre, Kim Clijsters. Chez les hommes, rien à signaler si ce n’est l’énième défaite de Stan en première semaine d’un Grand Chelem. Pour le reste, les six meilleurs joueurs sont au rendez-vous des huitièmes de finale.

Pour une fois, je suis presque enclin à dire que le tableau féminin nous a réservé plus de suspense que celui des hommes. Commençons tout d’abord par le match somptueux livré par Justine Henin et Elena Dementieva. S’il n’y a qu’un match à retenir, c’est celui-ci. Ce fut un festival de beaux points, d’entêtement et de refus de la défaite. Autant dire que l’on n’avait pas assisté à pareil match depuis bien longtemps. La raison ? Deux joueuses évoluant à un niveau incroyable, deux attaquantes, deux styles en opposition : l’école russe et le talent belge. Justine est bel et bien de retour, pour notre plus grand bonheur ! Des coups tout en toucher, de la variation et une volonté à toute épreuve. Quel que soit le parcours de Justine, son tournoi et son come-back sont d’ores et déjà réussis.

Autres faits d’arme, côté suisse, les fantastiques victoires de Stéphanie Voegele et de Marco Chiudinelli ! Même si l’Open a pris fin au tour d’après pour nos deux compatriotes, il n’y a aucun regret à nourrir. Ce sont deux excellentes victoires pour la confiance, et c’est surtout une magnifique deuxième performance en Grand Chelem après l’US Open 2009. La saison est donc bien lancée !

Les déceptions

Toujours côté suisse, la déception est en revanche énorme pour les deux «favoris» romands, Timea et Stan. Le futur papa avait parfaitement débuté sa rencontre face à Cilic, il était agressif et ne perdait pas l’occasion de remporter le premier set. Puis la machine s’est grippée, inexorablement et de manière incompréhensible. Au final, une défaite en quatre set face à son bourreau en finale de Chennai. Que de regrets…
Nous aimons tous beaucoup Stan, mais je pense qu’il a peut-être atteint son palier. Certes excellent joueur, il ne pourra sans doute jamais prétendre à une place régulière dans le Top 10. Espérons qu’une mini-révolution se fomente, espérons qu’il puisse sans tarder atteindre une première fois un quart de finale en Grand Chelem pour se libérer, pour gagner plus, pour remporter son premier vrai tournoi. Car pour le moment, il est encore trop loin de ses objectifs. Plaçons-nous trop d’espoir en Stan ? Peut-être. Le comparer à Federer est injuste. S’il parvient à une carrière «à la Rosset», ce sera un accomplissement énorme, mais ce n’est pas pour demain. Force est de constater qu’il reste «traumatisé» par sa victoire suite à l’abandon de Djokovic, en finale à Umag en 2006. Presque quatre ans et six finales après, il n’y a toujours rien pour continuer à espérer. Quant à Timea, ce fut un «jour sans», d’après ses propres termes. Un tournoi et un début d’année à oublier au plus vite.
Dans le reste de «l’actualité tennistique», notons la cuisante défaite de Sharapova au premier tour dans le «duel des Barbies». L’autre, c’était donc Kirilenko, une bonne joueuse mais sans grand relief. Ce qui m’a bien fait rire, ce sont les propos des journalistes sur Eurosport, n’hésitant pas à attribuer à Sharapova – à tort ou à raison d’ailleurs – des ambitions démesurées pour ce tournoi. Résultat, une défaite pimentée de soixante-six fautes directes et une prestation indigeste. Heureusement, elle n’aura pas hanté le tournoi trop longtemps…

La frayeur

La frayeur de cette première semaine nous est évidemment venue du premier tour de Rodgeur. Incapable de concrétiser ses occasions de break, trop passif et donc trop de fautes. L’addition aurait pu être plus salée si Andreev avait eu de meilleures références ces derniers temps. Restons positifs, cette victoire au forceps a au moins le mérite d’avoir lancé la quinzaine de Federer. Et dire qu’Andreev aurait pu fêter une deuxième victoire de prestige après celle de sa compagne, qui n’est autre que Maria Kirilenko ! Le champagne n’aura donc profité qu’à Madame.

Pronostics

Pour la suite et fin du tournoi, voici mon pronostic. Chez les dames, si Justine passe Wickmayer, elle sera très difficile à battre, sauf fatigue physique. Petrova semble en grande forme, Safina impressionne, mais ni l’une, ni l’autre n’ayant l’expérience et la solidité mentale de Justine, il y a fort à parier qu’elles ne feront pas le poids. Notez aussi que Justine vient de battre Petrova au Caire, même si ce fut en match exhibition. Dans l’autre partie de tableau, seule une Serena en grande forme pourrait faire façon de Justine. Mais je doute qu’elle soit à la hauteur. Quant à Venus, elle a toujours échoué à Melbourne, je ne la vois pas gagner cette année.
Chez les hommes, c’est Davydenko qui capte toute l’attention, pour notre plus grand désarroi et celui de son unique et malheureux sponsor. Il faut vraiment qu’il joue un tennis d’extraterrestre pour qu’on s’intéresse à lui, et c’est le cas. Il est en pleine bourre et je vois mal comment Federer pourrait enrayer la machine russe, sauf si notre héros national venait à être touché par la grâce (ce qui se produit plus rarement maintenant).
Dans l’autre partie de tableau, Rafa Nadal impressionne. On pourrait presque appeler ça une «renaissance» ou un «miracle», après une année 2009 parsemée de blessures. Miracle du bon Dieu ou miracle de la science, c’est à vous d’en juger.

Last but not least…

Je ne résiste pas à la tentation de terminer cet article par une recommandation à nos fidèles lecteurs et lectrices. On aime bien critiquer la TSR et son armée de «professionnels du commentaire sportif», mais la perle revient à Eurosport et à deux «ex» du circuit professionnel : Mats Wilander et Barbara Schett. Le premier prodigue toujours moult conseils, analyses les matches, mais c’est surtout pour ne pas se faire oublier. Sa collaboration infructueuse avec des joueurs le mène donc au rôle qui lui sied ma foi si bien, celui de saltimbanque ou fou du roi. Pour quelques poignées de dollars et une couverture médiatique, que ne ferait-on pas !
Quant à Barbara Schett, la plus américaine des Allemandes, sa reconversion tourne au ridicule. On la voit chanter, «surprendre» les joueurs et joueuses en coulisse (ô que tout ça à l’air naturel !), poser de fausses questions aux joueurs ou affirmer à Fernando Gonzalès qu’il a été «élu tennisman le plus sexy». Bref, entre bêtise et divertissement, il n’y a qu’un pas que Barbara franchit avec allégresse. On retiendra donc plus son joli minois que ses errements télévisuels ou son tennis, elle qui n’a évidemment jamais pu faire oublier l’illustre Steffi Graf.

Écrit par Jérôme Nicole

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4 Commentaires

  1. Article assez juste, mais Barbara Schett est autrichienne, pas allemande. Aucun rapport donc avec Steffi Graf (à moins que tu ne parles de la Stefanie Graf qui avait donné du fil à retordre à Maria Mutola en 800 en fin des années 90).
    Tchô bonne!

  2. excellent article, mais svp arrêtez de nous saouler avec des allusions concernant le dopage prétendu de Nadal… la musculature d’un joueur ou le fait qu’il batte régulièrement votre Rodger nationale ne sont pas des critères suffisants…

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