Xamax : qui a peur de l’homme noir ?

Que dire d’un tel match, autre que ce qui a déjà été dit ? Comment ne pas s’emporter quand on a pas le recul d’un journaliste professionnel, mais juste cette fibre qui vous fait dépenser vos économies chaque week-end pour suivre naïvement votre passion, dont on vous assure qu’elle n’est pas biaisée par des éléments extérieurs ? Tentative :

Première solution, faire un peu de remplissage. Vous dire que cette journée s’annonçait superbe et qu’une fois encore notre foi inébranlable nous guidait vers un Brügglifeld glacial, au terme d’un pèlerinage inoubliable. Avec pour seul adversaire, un froid pétrifiant, la petite équipée d’indéps s’embarque à 11h30 pour une journée bien chargée. Anniversaire oblige, une fondue chinoise est organisée sur l’aire d’autoroute de Günzgen sous le regard peut-être médusé, mais surtout envieur des badauds. Rien de tel pour vous préparer au Brügglifeld. Personnellement j’ai fait pas mal de matchs au Brügglifeld, mais je n’ai pas le souvenir d’y être allé quand il faisait chaud. Bref.Privés de nombreux éléments, en particulier Chihab et Nuzzolo, les Xamaxiens restent sur une victoire laborieuse face à Lucerne. Les Argoviens, eux, sont sur une courbe plutôt décroissante et doivent absolument rassurer leur public. Une chose bien mal entamée, puisque le début de rencontre est xamaxien. Portés par une nouvelle et insoupçonnée énergie, les Rouge et Noirs font tourner le cuir au nez et à la barbe des Argoviens. Collectif et précis, le jeu est neuchâtelois et le but de Besle vient couronner une entame de match parfaite.
Petit intermède. Oui oui, petit intermède. Non pas musical, footbalistique quand même. Un petit flash back, sur la saison 2004-2005. Le 12 décembre pour être précis. Il est environ 16h15, dans quelques minutes la première partie du championnat sera terminée. Neuchâtel Xamax fait tache, ils sont deuxièmes du classement. On est à Berne, dernière minute du match, une touche doit être jouée par Burki à mi-terrain, mais Sermeter prend un second ballon et pendant que tout le monde regarde Burki préparer sa touche, la joue 20 mètres plus loin. Stupéfaction. Aucun spectateur ne suit, pas même le cameraman, étonné de voir deux ballons joués de manière si évidente. Pas même les Xamaxiens. Le génie bernois a encore frappé, l’arbitre trouve le moyen de valider ce but surréaliste. L’arbitre est Monsieur Rogalla.

Rogalla : le sommet de la nullité

Fast Forward. Revenons un peu à cette saison, un match au hasard. Je sais pas, disons le dernier match ou vous m’avez vu m’emporter ici. Oui je sais, cela arrive souvent mais quand même. C’était le 23 août à Bâle. Ce jour là, oui je magnais l’hyperbole à merveille, et Sulimaini fauchait certes Gelabert, mais bien deux mètres en dehors de la surface de réparation. L’homme en noir est à 50 mètres de l’action, pourtant aucun de ses assistants ne daigne le dissuader de désigner scandaleusement le point de pénalty. Au sifflet ? René Rogalla bien sûr.
Nous voilà donc à trois exemples flagrants, vite cherchés, sur quatre saisons, pour un seul arbitre. En attendant qu’on nous ressorte la fameuse théorie «empirique» comme quoi les fautes s’équilibrent sur l’ensemble de la saison, permettez-moi de ne pas avoir envie d’en dire plus aujourd’hui sur ce match. En offrant un but et en expulsant un Rossi sous la pression du kop d’adolescents argoviens, le boulot de chroniqueur atteint ses limites, et le compte rendu d’un match n’a plus lieu d’être. Certes Neuchâtel a bénéficié d’un oubli de l’arbitre la semaine dernière face à Lucerne avant que Brown obtienne un penalty. Mais c’est oublier que là encore, l’arbitre principal avait trouvé le moyen de ne pas siffler pénalty, corrigé in extremis par son assistant (pour une fois).
Un seul message aux joueurs xamxiens : vous avez certainement réalisé l’un des meilleurs matchs de la saison. Merci pour le football.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Aarau – NE Xamax 2-1 (1-1)

Brügglifeld, 5400 spectateurs.
Arbitre : M. Rogalla.
Buts : 10e Besle 0-1. 14e Rogerio 1-1. 54e Burki 2-1.
Aarau : Benito; Menezes, Aquaro, Page, Mutsch; Lang (87e Guerrero), Burki, Bastida, Marazzi (62e Nushi); Ianu, Rogerio (75e Bengondo).
NE Xamax : Faivre; Gomes (75e Wüthrich), Furios, Besle, Soulaimani; Szlykowicz, Rak, Bah, Rossi; Coly (81e Tosi), Brown.
Notes : Aarau joue sans Elmer ni Tarone (blessés). NE Xamax sans Ferro, Walthert, Quennoz, Niçoise, Chihab (blessés), Edjenguele ni Nuzzolo (suspendus).
Cartons jaunes : 14e Furios, 17e Rogerio, 20e Rossi, 22e Lang, 27e Rak, 32e Coly, 53e Besle, 60e Szlykowicz, 64e Menezes.
Carton rouge : 62e Rossi.
Corners : 1-4 (0-4).

Écrit par Roby Steedman