Que c’est simple, le hockey

Il suffit de se mettre à la place de l’expert ès «tout et commentaires divers» Didier Massy pour s’en rendre compte. Retour sur la confrontation entre le bien et le mal, avec d’un côté les milliardaires qui font paraître les budgets d’Alinghi et d’Oracle aussi malingres que la recette de la dernière kermesse «tricot et patchwork» de l’église de Courtételle et, de l’autre côté, l’équipe de coeur auto-proclamée qui cristallise les sympathies de tous les peuples opprimés du monde, de feu l’Abbé Pierre et de Bernard Pichon.

Entrer dans la tête de Didier Massy, ce n’est pas facile. Il faut d’abord oublier les règles classiques du hockey pour avaler les dizaines de tomes des «Pensées de la critique de la raison pure de Je» écrits par le consultant chou-chou de la TSR. L’oeil non averti aurait vite fait de penser qu’il s’agit d’appliquer la théorie de l’absurde à tout et son contraire. Oui mais non. Nombre d’exceptions sont elles-mêmes re-corrigées par la même théorie de l’absurde. Ce qui donne un résultat hautement aléatoire, mais qui peut paraître à peu près cohérent sur un malentendu. Intéressons-nous au chapitre le plus important du Phare de la pensée occidentale post-Couchepin.

Les montants compensatoires sportifs

Pour respecter le principe de l’unicité de la capacité sportive exprimée en unités de score, des MCS négatifs et positifs sont institués. Les MCS négatifs s’appliquent aux scores faibles (cas de l’équipe menée ou non favorite). Ils corrigent, en punissant les joueurs qui n’ont rien à se reprocher des MCS positifs, la différence entre le potentiel offensif sous-jacent par rapport au potentiel effectif dans le cas d’une dévaluation de la valeur attribuée qui ne serait pas suivie par une hausse du score de l’équipe considérée. Réciproquement, les MCS positifs qui s’appliquent aux équipes fortes (cas de l’équipe ayant un budget 38x supérieur au PIB combiné des pays du G20) représentent donc une péjoration anti-contrecyclique relative visant à rétablir l’inéquité sportive inversée par le truchement des décisions de Moi.

Ces quelques banalités rappelées, nous pouvons donc revenir sur cette confrontation et tenter d’en expliquer le cours tumultueux grâce à cette précieuse grille de lecture. Un match qui avait pourtant commencé dans la plus grande frustration pour notre homme de lettres, vu qu’il ne put décemment pas interrompre un premier quart d’heure très correct où il y eut très peu d’arrêts de jeu et des actions de part et d’autre. Deux pénalités contre Morant (qui retint le très bon Pivron parti en contre, alias l’une des scandaleuses licences B) et contre le gardien titulaire du HCC Ciaccio (qui est courtoisement prêté à Gottéron même quand ils ne le demandent pas) permirent à celui-ci de faire étalage de toute sa classe et de sauver son équipe plusieurs fois miraculeusement (ou grâce à une cage déplacée).
S’ensuit l’application à la lettre du principe du MCS. Comme celui du LHC était de 34’702 et que celui du HCC n’était que de -12’431.03, il était urgent de siffler le fameux «il n’y a pas faute mais il prendra quand même 2 minutes» contre Schnyder, que Massy décrit en long et en large dans son pense-bête, où il y décrit le signe distinctif pour l’indiquer à la table de chronométrage : un haussement d’épaule, un air benêt ainsi que divers gestes mélangés qui permettent au speaker d’annoncer ce qu’il veut. Cependant, Sheehan était venu, une fois n’est pas coutume, se plaindre contre notre arbitre visionnaire, arguant «qu’il était trop injuste de donner une pénalité de compensation dont le power-play inoffensif allait être interrompu par la fin du tiers». Dont acte.
Les faits allaient, pour une fois, donner tort à Ouin-Ouin car à peine le 2ème tiers entamé que Spolidoro allait ouvrir la marque, provoquant la joie d’un secteur visiteurs peu garni mais heureux de soutenir son équipe au son de «si tu n’aimes pas les Lausannois». Alors que je m’affairais à calculer le taux d’actualisation des MCS respectifs, van Boxmeer profitait de la présence de la redoutable 4ème ligne défensive du HCC composée de Frutig et Girardin pour aligner sa ligne de parade et provoquer une pénalité du renfort de Young Sprinters totalement dépassé sur cette action. Le résultat de cette pénalité de non-compensation : l’égalisation par le seul joueur ayant un contrat valable dans les deux équipes, Sandro Abplanalp.

Calcul du taux de conversion

Le béotien s’arrêterait au «taux de conversion» très faible des occasions nettes, dû aux excellents gardiens de ce soir : tant Mona que Ciaccio ont sauvé leur équipe de manière souvent héroïque, notamment à la mi-match où le LHC est passé plusieurs fois très près de plusieurs concrétisations. Mais non, le taux de conversion, adapté de notre très pérenne système de retraites, peaufine le système des MCS et permet d’allouer des correctifs itératifs dont l’ampleur dépend de la régression des risques liés à l’abrogation des réserves sur les paramètres directeurs visant à déterminer la tendance des MCS. Le serpent qui se mord la queue ? Que nenni ! Car il faut tenir compte des contributions rétroactives des acteurs sur les paramètres susnommés ! Conséquemment, le taux convertit ces contributions en facteur correctif suivant, en partie, les lois de l’abstraction quantique.

Massy aura quelques absences, ne sifflant pas de pénalités quémandées par un Pochon rampant ou un Vacheron effondré après un choc bénin, qui s’empressa de retourner sans dommage sur son banc après que les soigneurs lui aient dit qu’il n’allait pas y avoir de sanction. Comme l’aurait fait tout capitaine exemplaire. Logiquement, une charge à la tête de Membrez contre Schnyder n’allait pas être sifflée (pour toutes les raisons développées plus haut) alors que Leeger allait lui aussi savourer les joies de la pénalité de compensation à la 43ème, vu qu’Augsburger venait de profiter d’un des rares rebonds accordés par Ciaccio devant Schnyder pour prendre définitivement l’avantage, ce qui bouleversa l’équilibre instable des MCS.
Fin de match haletante bien que confuse où s’entremêlèrent occasions, pénalités et sauvetages spectaculaires, jusqu’à ce qu’Abplanalp fasse un bien mauvais geste qui lui valut 5 minutes + match. Mais même à 6 contre 4 pendant 49 secondes, le HCC ne put rétablir l’égalité. Peut-être parce qu’un Mondou affublé de Fournier doit être aussi utile qu’un avion de combat muni d’un chasse-neige. Le HCC semble cependant monter en puissance en cette fin de saison malgré les tirs systématiques dans les arrondis où les hommes de Sheehan perdent souvent le puck, les relances approximatives ou les tirs ajustant les lucarnes de Mona à +/- 5 mètres. De son côté, le LHC de van Boxmeer semble incapable de gagner un match par plus d’un but d’écart. Banham et Tremblay ont montré de bonnes choses mais le dernier rempart du HCC était presque irréprochable. Il y a d’ailleurs fort à parier que le 6ème ne soit pas choisi par les trois premiers s’il peut effectivement compter sur Ciaccio.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lausanne HC – La Chaux-de-Fonds 2-1 (0-0, 1-1, 1-0)

Malley, 4183 spectateurs.
Buts : 21e Spolidoro (Massy, Mondou, Vacheron) 0-1, 23e S. Abplanalp (Banham, Leeger) 1-1, 42e Augsburger (Schnyder, Kamerzin, Jér. Bonnet) 2-1.
Lausanne : Mona; Zalapski, Stalder; Villa, Chavaillaz; Keller, Kamerzin; Leeger, Schilt; Fedulov, Miéville, Tremblay; F. Randegger, S. Abplanalp, Banham; Schnyder, Augsburger, Hendry; Lussier, Jér. Bonnet, Pivron.
La Chaux-de-Fonds : Ciaccio; F. Stephan, Daucourt; Vacheron, Membrez; Emery, Morant; Frutig, Girardin; Fuchs, Pasqualino, Turler; Fournier, Mondou, Pochon; Neiniger, Kast, Bochatay; Spolidoro, Baur, Masa.
Notes : Lausanne sans Staudenmann, Gailland, Frunz (blessés), Cadonau (malade) ni J. Roy (surnuméraire). La Chaux-de-Fonds sans Christen, Huguenin, V. Du Bois, Conte (blessés) ni Jacques (surnuméraire).

Écrit par Yves de St-Aÿ

Commentaires Facebook

10 Commentaires

  1. Si on fait abstarction des théories intra-cranienne attribuée (à raison) à Massy, ce match se résumerait donc à un festival de mauvaise fois et de plongeons sur la glace des mauvais-perdant-saules-pleureurs Chaux-de-Fonniers heureusement aidé par l’arbitre sinon il aurait prit une casquette.
    Monsieur de St-Aÿ, que vous soyiez fan du LHC ne me pose pas de problème, mais qu’une fois encore on écrive que le HCC se résume à des tricheurs et des nullités qui ne pensent qu’à pleurnicher prouve que malheureusement les rédacteurs de cartons rouges n’arrive pas tous à cacher leur mauvaise fois derrière le second degré et l’humour qui caracterise carton rouge.

  2. Meuh mon pauvre Plumeau, késkisspasse ? La bleue de midi n’a pas passé ? L’est sympa en plus Yves, il a écrit « La Chaux-de-Fonds » au lieu de son habituel « La Chaux’d’Fion ». Faut pô s’plaindre. Pourquoi un article devrait être « second degré » et « humoristique » tout le temps (au fait c’est quoi un article au second degré humoristique ? Un article compréhensible par un supporter du HCC qui dit que son club est le meilleur du monde de Romandie neuchâteloise ? Pour ça vous avez Cerviño, pas besoin de CR). Ce papier-ci est un bon vieux papier partisan, politiquement incorrect et pro-lausannois. Et alors ?

    Sinon tu connais le refrain: y a plein de place pour écrire plein d’articles sur les deux ou trois matchs restant au HCC cette saison (info@cartonrouge.ch – sans « s »). Ou alors mieux, tu te proposes pour un petit « Promotion du LHC en LNA contre Biou, match 7/7, vue du match par un Caliméro en terre Vaudoise » en avril prochain ?

    Cordialement
    ES

  3. Je ne prétends pas avoir le talent pour écrire sur ce site, je constate simplement que tous les matches LHC-HCC ne se résume pas à un festival de hockey de la meilleures équipe de LNB-LNA et du monde contre des paysans, pleureuses et danseuses qui ne touchent jamais le puck. Cela dit je n’ai rien contre le LHC qui pour son fidèle public mériterait 100x une place en LNA, malheureusement le public ne fait pas tout.

  4. Cela dit, si Massy a, il est vrai, pris des décisions surprenantes en faveur du HCC, ils n’y peuvent rien!

    L’article est quand même un brin exagéré…. On croirait que toutes les pénalités lausannoises étaient inventées et que le HCC aurait du prendre 42×2 + 12×5 + 9×10…….

  5. Tiens , c’est la faute à l’arbitre …Le LHC n’a jamais reconnu la valeur d’une équipe contre qui il perd ou est accroché . si il perd c’est qu’il a mal joué et si il est accroché , il aurait mérité de gagner largement . Quel mépris pour les autres équipes !

  6. @lausannois,

    Faux pas dire « des saules pleureurs les chauxdfonniers », car vous les lausannois vous pleurnicher bien lorsque vous n’êtes pas au TOP à cause de votre petit nombre de blessés qui sont « LARGEMENT compensés » par des renforts de « Genf ».

    (bien envoyée celle-là et me vaudra certainement 5 étoiles).

  7. @CartonRose.

    Les licences B sont négociables pour tout les clubs, ne n’est pas la faute au LHC si le HCC n’a quasi rien obtenu.

    Quand aux étoiles auto-proclamées, je vais prendre cela pour du second degré…

    A+

  8. @CartonBleu,

    Exact, mais malgré la possibilitité d’avoir un vivier plein du côté du bout du lac et à votre disposition, vous vous plaignez toujours par des excuses telles: « vu nos blessés … » et cela pour une équipe riche et ambitieuse cela est quand même un peu maladroit.

    Un peu plus de modestie serait de mise et la LNA promise.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.