Le Real imite le Barça

Le Real et le Barça jouaient gros lors de cette 26ème journée de championnat. Le Barça accueillait Valence, redoutable prétendant à une place sur le podium de la Liga, alors que le Real devait faire oublier la traumatisante élimination en Ligue des Champions. Les deux ténors ont répondu à leur statut de favori, même si leur jeu est resté la plupart du temps laborieux. Au fond du classement, Xerez semble définitivement hors du combat pour le maintien, alors que Tenerife a offert un sursaut d’orgueil à ses supporters. Retour sur la 26ème ronde de la Liga.

Messi : la classe à l’état pur

Le Barça n’a pas préparé au mieux son match piège de Ligue des Champions face au VfB Stuttgart. Les hommes de  Pep Guardiola, qui a pris place dans la tribune, ont longtemps buté sur une équipe de Valence regroupée en défense et très disciplinée. La fluidité du jeu barcelonais laissait à désirer dans les trente derniers mètres adverses. Le mécanisme n’était visiblement pas encore en route. La doublette Xavi-Iniesta manquait de pêche et d’éclat décisif, le retour de Milito en défense centrale paraissait quelque peu laborieux. Quoi qu’il en soit, c’est le poste de centre-avant, occupé par un Bojan transparent, qui demeurait le talon d’achille de l’équipe blaugrana en première mi-temps. Seuls Dani Alves et Leo Messi paraissaient à leur niveau «normal». Le Brésilien, toujours aussi volontaire, s’affirme de jour en jour comme un pilier du système de jeu de Pep Guardiola. Offensivement dangereux, ses centres offrent neuf fois sur dix une occasion de but aux attaquants catalans. Et défensivement, il est irréprochable, tant sa condition physique lui permet d’être décisif devant comme derrière !
Alors que d’accoutumée la troupe à Guardiola assiège le but adverse dans son Camp Nou, César Sanchez passait une première mi-temps plutôt tranquille. Une timide occasion de Messi et c’est tout. Du côté de Valence, le trio d’attaquants virevoltés Dominguez-Alba-Pablo bien épaulés par un Silva très inspiré, créait de gros problèmes aux défenseurs barcelonais aux abords de la surface de réparation. L’absence de Villa, blessé, ne se faisait même pas ressentir.  A la mi-temps, la partie semblait bien mal emmanchée pour les Catalans.

Mais le thé fit le plus grand bien aux joueurs blaugranas. Ils revinrent sur le terrain avec bien plus de volonté. Henry prit la place de Bojan dans l’axe de l’attaque et cette substitution allait tout changer. Le Français avait visiblement envie de se faire pardonner de ses dernières prestations en demi-teinte et de son match de mercredi dernier catastrophique en bleu ! Volontaire, il échappait systématiquement au marquage de Maduro. C’est très logiquement que Valence allait céder aux assauts du Barça après un peu plus de dix minutes dans la seconde période. Messi y allait d’un de ses solos dont il a le secret, se jouant de trois défenseurs, ridiculisant au passage Dealbert.
La machine catalane était en route, pour le plus grand bonheur de ses socios. Le tournant du match allait intervenir à la 69ème lorsque Zigic gâcha le ballon d’égalisation. A la minute qui suivait, Maduro se faisait expulser. Le Barça faisait courir le ballon et se créait de multiples occasion nettes. Et c’est ce diable de Messi qui, sur deux ouvertures de l’excellent Thierry Henry, donna un avantage plus digne à ses couleurs. Grâce ce triplé, le génie argentin se dessine comme le futur «Pichichi» de la Liga avec déjà 22 buts marqués. Mais que ce joueur est magnifique, chapeau l’artiste !

Ronaldo-Higuain, la réconciliation

Toute la planète football se demandait comment le Real Madrid allait réagir après sa sortie prématurée de la Ligue des Champions. Malgré vingt premières minutes difficiles face au très modeste dix-neuvième de la Liga, on peut être convaincus que la machine offensive madrilène se porte bien, merci pour elle. Le début de match, durant lequel les individualités ont repris le dessus sur le collectif comme pendant la deuxième mi-temps face à l’OL, était d’un niveau pitoyable. Heureusement, les starlettes madrilènes ont cette fois compris qu’en jouant ensemble, elles étaient capables de balayer une modeste équipe du championnat espagnol. Ronaldo et Higuain, qui s’étaient visiblement crêpés le chignon mercredi, ont offert un récital offensif de qualité. Le premier nommé se démenait sur son côté gauche et sa vivacité faisait transpirer le pauvre Nivaldo à grosses gouttes. A la 28ème, le Portugais se chargeait d’un coup-franc qui finissait un peu chanceusement au fond des filets. Le Real était sur les bons rails, enfin ! Le buteur argentin allait ensuite prendre le relais de son compère : il propulsait un caviar de l’excellent Van der Vaart, qui remplaçait Kaka, au fond des filets. La marge entre les deux équipes paraissait énorme à ce moment-là.
Au retour des vestiaires, le Real Madrid continuait sur sa folle lancée de fin de première période. Higuain, encore lui, profitait d’un très bon travail préalable de Cristiano pour assurer définitivement un succès à son équipe. Mais le relâchement du onze madrilène aurait pu être fatal. Sergio Ramos, très fébrile dans l’axe de la défense hier (pourquoi le faire jouer dans l’axe d’ailleurs ?), intervenait de la main dans ses propres seize mètres. Mais l’arbitre ne bronchait pas, à tort. La réduction du score intervenait quatre minutes plus tard sur un autogoal d’Albiol. La défense madrilène, bien que privée de Pepe, paraît vraiment fébrile pour espérer pouvoir accéder au titre. Mais ne nous avançons pas trop, l’avenir nous le dira.

Quoi qu’il en soit, la facilité offensive des «nouveaux Galactiques» ferait presque oublier la passivité de leur défense. Cristiano Ronaldo se jouait de son adversaire direct et ajustait un tir dans un angle très fermé. Le gardien le repoussait mais Higuain, en chasseur de but, était présent et pouvait loger le ballon dans les filets.
Au terme d’une soirée riche en buts, c’est le Real Madrid qui reprend la tête avec le même nombre de points mais une meilleure différence de but que l’ennemi juré Barcelone. Bien que leur défense ne soit pas digne d’un grand club européen, le Real peut se reposer sur ses fers de lances offensives pour glaner des points et virer en tête. Car en jouant collectivement, les Kaka, Van der Vaart, Ronaldo, Higuain ou encore Benzema sont un gage de sécurité certain. Malgré cela, l’avantage aux points revient aux Catalans après cette 26ème journée.

L’espoir renaît à Tenerife

Le Real Majorque continue de marquer le pas en ce début d’année et voit ses chances de disputer la Champions League diminuer. D’autant plus que le FC Séville, son principal rival, semble nettement plus armé pour y parvenir malgré le nul concédé ce week-end face à la Corogne, au terme d’un match riche en occasions de buts. Cette journée était principalement marquée par la lutte conte la relégation. Xerez a sombré un peu plus dans l’antre de Villareal, alors que le match de tous les dangers entre Santander et Saragosse, les premiers non-relégables, n’a pas connu de vainqueur au terme d’un match pauvre où la peur de perdre dominait l’envie de gagner, simplement. De son côté, Tenerife a enregistré une superbe victoire au détriment de l’Espagnol de Barcelone 4-1, se rapprochant ainsi de Saragosse au classement, n’étant séparé que par trois points. L’envie des joueurs de Tenerife a fait la différence dans un match parsemé d’erreurs techniques. L’attaquant Nino s’est montré à son avantage en malmenant la défense catalane durant tout le match, inscrivant deux buts au passage.

Écrit par Michel Leoni

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