Le Slow va conquérir le monde

Nouvelle, certes rugueuse mais lancinante, la danse footballistique slovaque s’invite pour la première fois dans le gratin artistique mondial. Lentement, mais sûrement, la Slovaquie se fait connaître dans le paysage du ballon rond, qui à l’image des danses et musiques traditionnelles slaves et tziganes vous envoûtent et ne vous lâchent plus.

1) Pourquoi ai-je choisi de présenter ce pays ? Lors d’une année passée en Ecosse récemment, j’ai pu côtoyer le fils d’une ancienne grande star du football slovaque, Lubomir Moravcik pour ne pas le citer. Etant donné que je me suis foutu de la gueule de mon pote une année durant concernant son pays et leur niveau footballistique, je lui devais bien de présenter la Slovaquie.
2) A quoi sert ce pays ?
Mis à part se faire annexer par la Hongrie, la Tchéquie ou autres Etats totalitaires lors de chaque petite guerre, la Slovaquie permet aujourd’hui aux occidentaux de goûter aux joies slaves à moindre frais, en y payant sa pinte de bière avec trois pièces de 20 cents d’euros, de rencontrer des jolies blondes et de faire des balades sympathiques dans une nature encore très sauvage et reculée, mais bon pour ce dernier autant se rendre dans le Jura, c’est moins loin. La Slovaquie permet aussi de sortir des joueuses de tennis comme Hantuchova ou Cibulkova, dont on suit assez facilement les matchs sans forcément se préoccuper de leur technique de jeu. De plus la Slovaquie peut également gagner un championnat du monde de hockey sur un malentendu, à se demander pourquoi nous autres Helvètes nous n’y arrivons jamais. Accessoirement ce pays représentera l’ancien bloc soviétique à la Coupe du Monde.

3) Comment se sont-ils qualifiés et surtout pourquoi ?
Souvent dans l’ombre de son grand frère tchèque depuis son indépendance acquise en 1993, la Slovaquie est le seul des 32 pays qualifiés à se rendre à un Mondial pour la toute première fois. Contrairement à 2005 et une défaite en barrage face à l’Espagne, l’équipe conduite par Vladimir Weiss père est sortie en tête de son groupe de qualification, se permettant le luxe, tout comme la Slovénie, de devancer plus que facilement ses illustres voisins tchèques et polonais dont les équipes sont certes ménopausées et atteintes d’arthrose mais toujours difficile à manœuvrer.
Au fil des années, l’équipe slovaque est devenue de plus en plus compétitive, et sa progression fut constante lors des dernières qualifications. Déjà barragiste par le passé, elle mérite enfin une qualification pour une compétition majeure. L’équipe est jeune, n’a plus peur de la concurrence, joue sans complexe et possède une combativité que ne renierait pas Raymond D. pour certains de ses attaquants, comme en attestent ses derniers résultats.
4) Pourquoi vont-ils gagner la Coupe du Monde ?
Car après avoir éliminé les champions du monde en titre tout sera possible. La Grèce a bien gagné l’Euro, pourquoi pas les Slovaques. Mais aussi si tu joues en mode «Amateur» sur PS3, même l’Espagne et l’Angleterre se ramasseront contre les frappes dans la lucarne prises de 45 mètres par Hamsik, expérience faite.
5) Pourquoi vont-ils se faire éliminer au premier tour ?
Car avec la complicité innocente des arbitres, ils ne pourront pas battre la Squadra Azzurra. De plus il y a toujours des novices qui ramassent au premier tour et comme ce sont les seuls dans ce cas-là cette année, autant qu’ils ne nous déçoivent pas. On rajoute à cela un manque d’ambition avec comme point d’appui une qualification pour les 8e de finale qui serait déjà perçue comme un excellent parcours.
6) Qui sont les joueurs à surveiller ?
Martin Skrtel, car rien qu’en regardant le défenseur de Liverpool, tu prends peur. Sinon Marek Hamsik, le «Nedved du troisième millénaire» risque d’être l’une des grandes révélations de ce Mondial. Meilleur buteur de Napoli pour la seconde saison consécutive, il attire depuis quelques temps les recruteurs des plus grands clubs européens, dont notamment Manchester United, Chelsea, le Bayern et l’Inter de Milan.

Il faudra aussi jeter un œil attentif aux deux jeunes Vladimir Weiss fils et Miroslav Stoch. Les deux joueurs sont promis à un brillant avenir. Le premier appartient à Manchester City et a été prêté cet hiver à Bolton où ses prestations furent convaincantes, tandis que le second, appartenant à Chelsea, a évolué au côté de Blaise N’Kufo à Twente où il s’est révélé décisif dans la quête du titre batave. 
7) Qui sont les joueurs à ne pas surveiller, mais dont on peut éventuellement se moquer ?
On ne se moque pas des joueurs slovaques, car sinon tu auras sur le dos Skrtel, Durica, Salata – qui n’ont pas l’air d’enfants de cœur –, le gouvernement slovaque, les mafias qui régissent toujours dans les ex-républiques communistes et une partie des banlieues de Košice et Nitra.
Alors je propose que l’on rigole plutôt de : Petr Cech, Marek Jankuloski, Thomas Rosicky, Milan Baros, Arthur Boruc, Dariusz Dudka ou autre Jakub Błaszczykowski qu’on n’aura même pas besoin de surveiller car, fair-play, ils ont laissé l’opportunité à leur voisin slovaque de passer des vacances d’hiver en Afrique du Sud. Ils sont quand même malins ces Tchèques et Polonais, il est toujours plus agréable de se dorer la pilule aux Maldives à cette période.
8) Une bonne raison de les supporter ?
De voir des Italiens simuler dans tous les sens lorsqu’ils seront menés au score afin d’obtenir un penalty très généreux à la 91e minute. Sinon, si vous misez sur une victoire finale de la Slovaquie lors de ce Mondial, avec une côte de 250/1, vous pouvez vous faire 5’000£ en misant la modique somme de 20£, de quoi pouvoir s’offrir plusieurs pèlerinages festifs à Bratislava pour remercier ce pays.
Mais la raison la plus évidente réside dans le fait que, outre le Danemark et quelques pays latins, peu d’équipes qualifiées peuvent se vanter de compter les plus belles femmes du monde comme supportrices. On regrette aujourd’hui les absences de la Suède et de la Russie. Ainsi plus la Slovaquie joue de matchs, plus Adriana Karembeu et ses copines vous feront des petits coucous à travers votre télévision. Ça changera de Mirka, quoi elle est slovaque ?!

9) Une bonne raison de ne pas les supporter ?
Car même au pays, personne ne supporte l’équipe de foot slovaque, le hockey tient haut la palme du sport le plus populaire. Alors à moins d’être dépressionnaire des derniers résultats mondiaux de l’équipe de hockey slovaque – il faut le faire pour en prendre 6 contre le Danemark – ou un ex-militant communiste, il ne sert à rien d’encourager une équipe qui de toute façon, comme aux derniers mondiaux de hockey, va réussir l’exploit d’être éliminée avant la Suisse.
 
10) Bon d’accord, mais sinon ?
Ce n’est pas la première fois que la Slovaquie participe au Mondial, et oui. En effet elle a déjà été vice-championne du monde à deux reprises en 1934 et 1962 et même championne d’Europe en 1976. Mais à cette époque et jusqu’au plus magnifique mondial de 1990, elle concourrait sous les couleurs de la Tchécoslovaquie. A l’image du HC Davos à la Coupe Spengler, la Slovaquie allait puiser 4-5 renforts dans le camp tchèque comme le légendaire Panenka, histoire de pouvoir concurrencer allemands, italiens, hollandais, argentins et brésiliens.

Écrit par Johan Tachet