La Srbija imite les Helvètes

On attendait ce match avec impatience afin de voir si l’Allemagne allait confirmer son début de tournoi quasi parfait. Après le coup de Bratwurst sur la tête des Australiens, on se demande quelle arme aurait conçu la Serbie afin de faire face aux assauts de notre voisin du nord. Ceux qui s’attendaient à un scénario similaire au premier match de la Mannschaft auront été déçus ; même l’Allemagne n’échappe pas à la désillusion de la plupart des favoris.

1. Le résumé.Le début de la rencontre a dû fait plaisir à de nombreux Kosovars qui passaient par là : des assauts incessants, de remarquables balles en profondeur ainsi qu’un Lahm toujours aussi bien dans son rôle de capitaine et de défenseur latéral, ce qui contraste avec son homologue du coté gauche Holger Badstuber qui s’est littéralement fait massacrer par Krasic. Malgré des actions intéressantes de la part de la Mannschaft, le match aura du mal à prendre son envol.
Il aura fallu un petit coup de pouce de M. Undino pour faire évoluer le score sur le tableau d’affichage et faire un peu douter cette équipe d’Allemagne. La frappe de Khedira sur le bois peu avant la mi-temps aura eu le mérite de nous garder en haleine et espérer un festival dans la seconde partie du match. Malheureusement, le pénalty trop mou de Podolski fut stoppé par Stojkovic. Même si l’Allemagne n’a jamais abandonné, la fatigue et les contres serbes ont eu raison d’elle. La Serbie avait même la possibilité de plier le match par le buteur Jovanovic qui fut imité peu après par son coéquipier Zigic. La méthode Hitzfeld fait bien des heureux dans ce Mondial.
2. L’homme du match.
On aurait pu parler de Krasic et de son net regain d’efficacité par rapport au premier match mais le gardien serbe Stojkovic a été victime d’un tel bombardement qu’il est important de souligner sa prestation, surtout après le thé. Face à des joueurs allemands affectés par le but concédé mais jamais résignés, le gardien fit une prestation comparable à celle de Diego Benaglio en détournant un tir surpuissant de «Schweini» ainsi que deux alertes de Özil avant de détourner le pénalty «à la Streller» de Podolski.

3. La buse du match.
Je ne sais pas s’il avait encore la gueule de bois par rapport au match de son équipe mais M. Alberto Undino avait forcément quelque chose qui ne tournait pas rond chez lui. Il est vrai que la plupart des cartons sont justifiés mais le rouge donné à Klose est sévère même s’il y a effectivement eu une touchette. Enfin bref, on va me dire que c’est facile de critiquer l’arbitre.
4. Le tournant du match.
L’expulsion de Klose à la 37e est clairement le tournant de ce match puisque quelques secondes plus tard intervient le premier but serbe dans l’histoire de la Coupe du Monde. Sur un débordement de Krasic (encore lui), la défense centrale allemande fit une de ses rares erreurs de placement : Mertesacker (Asperge 1 pour les intimes) pense avoir fait le plus dur en se concentrant sur Zigic (Asperge 2) qui remet de la tête pour Jovanovic qui, complètement seul, n’a plus grand chose à faire pour la mettre au fond face à un Friedrich à côté de la plaque et un Neuer qui n’y peut pas grand chose.
5. Le geste technique du match.
Franchement je n’en vois pas trop mais les quelques centres de Müller au cinquième poteau m’ont bien fait rigoler.
6. Le geste pourri du match.
Le pénalty raté de Podolski a dû en frustrer plus d’un. Evidemment, c’est toujours l’histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein mais il semble que le gardien serbe soit parti du bon côté et que le tir de notre ami Lukas manquait un peu de conviction. Attention, il serait dangereux d’attraper la maladie de nos amis français. Le vacarme vuvuzélien y est aussi sûrement pour quelque chose.

7. L’analyse tactique.
Le onze de base allemand était inchangé par rapport au match contre l’Australie avec en prime un pressing de tous les instants. Du côté serbe, le sélectionneur Radomir Antic a partiellement remanié son équipe en mettant en place Subotic à la place de Lukovic, suspendu. L’équipe serbe fit preuve de beaucoup de rigueur et parfois d’un peu de chance pour contrer les nombreux assauts allemands. Une défense emmenée par un Nemanja Vidic dans un bon jour malgré sa main à la 60e. A noter l’incapacité de Joachim Löw de composer après l’expulsion de Klose ; Cacau mais surtout Marin n’ont pas provoqué le moindre danger devant la cage du vigilant Stojkovic.
8. L’anecdote.
L’arbitre espagnol de la rencontre a distribué en moyenne 6 cartons jaunes par match en Liga cette année. Il vient sûrement de battre un de ses records en distribuant pas moins de huit cartons jaunes ainsi qu’un carton rouge.
9. La minute Pierre-Alain Dupuis.
Comme vous le voyez, il y a aussi des feux rouges et verts en Afrique du Sud.
10. La rétrospective du prochain match.
Malgré cette défaite, l’Allemagne parviendra à se qualifier avant de se faire éliminer en huitièmes. La Serbie ne pourra pas faire mieux qu’un match nul 3-3 face aux Australiens qui, après l’amère défaite contre le Ghana, tenteront de garder un peu d’honneur dans ce Mondial. Le Ghana et l’Allemagne seront alors qualifiés avec six points, avec une meilleure différence de buts pour la Mannschaft.

Écrit par Adrien Bongi